De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Le cort�ge partira cet apr�s-midi � 14h30 du parvis des droits de l�homme (Trocad�ro) pour atteindre l�ambassade d�Iran puis celle d��gypte (avenue d�I�na) et aboutir enfin � la place Rio-de- Janeiro, en face de l�ambassade d�Alg�rie. Une d�l�gation conduite par Marie-Georges Buffet et regroupant des militantes f�ministes alg�riennes demandera � rencontrer M. Sbih, l�ambassadeur alg�rien. Notons que la CNCD Coordination France, qui participera � toute la marche, a refus� toutefois de prendre part � cette d�l�gation dans la mesure, expliquent ses responsables, o� elle demande tout simplement le d�part de ce �r�gime� et qu�elle ne trouve aucune l�gitimit� � ses repr�sentants. Les manifestations pour l��galit� et la libert� des femmes auront une tonalit� particuli�re cette ann�e. En moins d�un mois, deux dictatures � la tunisienne et l��gyptienne � ont �t� �mises � terre�. Dans ces deux pays, les femmes �taient fortement mobilis�es et ont pris part aux bouleversements op�r�s. A l�appel du Collectif national (fran�ais) pour les droits des femmes (CNDF), beaucoup d�associations et d�organisations des pays du sud de la M�diterran�e se joindront � la marche pour l��galit�, la libert� et la dignit�. Il en est ainsi de la Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie Coordination France qui, naturellement dit-elle, verra les femmes d�mocrates alg�riennes se joindre � cette marche et faire sien l�appel du CNDF qui souligne qu�en Tunisie et en �gypte, �les femmes �taient pr�sentes d�s les premiers jours et ont, nombreuses et r�solues, particip� � ce bouleversement. Partout ailleurs de par le monde, les femmes continent � se mobiliser, � se battre contre des r�gimes autoritaires et tortionnaires, contre des soci�t�s machistes, h�t�ro-sexistes et r�trogrades. Elles se battent pour leur autonomie et pour qu�il soit mis fin aux discriminations dont elles sont l�objet�. Et pour �tre plus pr�cis, l�appel explicite le c�ur de ce combat dans plusieurs pays. Celui des Alg�riennes revendique l��galit� des droits, des lois civiles �galitaires et l�abrogation du code de la famille. Et comme il se confond avec le combat de toutes les forces d�mocratiques, il exige le r�tablissement des libert�s individuelles et collectives, le travail et la justice sociale et un �tat de droit et le r�tablissement des libert�s individuelles et collectives. En Tunisie, la revendication porte sur la cons�cration de l��galit� des droits dans la Constitution, l�instauration de la la�cit� et la lev�e des r�serves �mises notamment sur l�h�ritage lors de la ratification en 1985 par ce pays de la CEDAW, ou trait� international qui r�glemente la non-discrimination � l��gard des femmes. L�abrogation du code du statut personnel, la mise en place d�un �tat la�que et la participation des femmes � la commission pour la r�forme de la Constitution sont le combat actuel des Egyptiennes. Quant aux Iraniennes, c�est non seulement l�abrogation du code de la famille et de toutes les lois discriminatoires � l��gard des femmes qui est exig� mais il est, en outre, demand� l�inscription dans la constitution de cette �galit�, l�exigence d�un �tat la�que et l�abrogation de la CEDAW que ce pays n�a pas abrog�e. En Afghanistan, les femmes, face au danger qui pointe, demandent le maintien de la Constitution actuelle, qui malgr� quelques manques garantit et encourage la place de la femme mais elles interpellent sur le fait qu�elles soient les premi�res victimes de la corruption et de la pauvret� et par ailleurs et plus fondamentalement �elles refusent toute n�gociation avec les talibans, frein � la d�mocratisation et � la stabilit� du pays�. Mais contrairement � ce que l�on pourrait penser, en France aussi, le combat des femmes n�est pas clos et la lutte est plus que jamais n�cessaire. Car, si dans les pays dits � r�gime d�mocratique comme dans l�Hexagone, la femme est prot�g�e au plan juridique des discriminations, la situation n�est pas toujours aussi idyllique que l�on pourrait croire. Les rapports de domination homme/femme sont toujours � l��uvre : non-�galit� des salaires, droit � l�avortement et � la contraception menac�, violences faites aux femmes malgr� la loi du 9 juillet 2010 dont il est demand� l�application, non-respect du droit d�asile pour les femmes pers�cut�es pour des raisons racistes, religieuses ou pour leur orientation sexuelle. Pour toutes ces raisons, les femmes de plusieurs nationalit�s battront le pav� parisien cet apr�s-midi. Le d�part se fera du parvis des droits de l�homme au Trocad�ro � 14h30 pour atteindre l�ambassade d�Iran avenue d�I�na, puis le cort�ge fera un arr�t � proximit� de l�ambassade d��gypte, remontera vers la place Charles-de-Gaulle puis atteindra la place Rio-de-Janeiro, � proximit� de l�ambassade d�Alg�rie, pour se quitter enfin au m�tro Courcelles.