Le samedi ne semble pas inspirer les habitants d�El-Madania. Le quartier, qui a connu il y a quelques jours des �meutes, �tait placide hier au moment o� se tenaient des marches � diff�rents endroits de la capitale. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - La place du 1er-Mai, comme le veut d�sormais la �tradition�, �tait hier encercl�e par un dispositif policier impressionnant. C�est un passage oblig� pour arriver au quartier d�El-Madania. La circulation est fluide. L�ambiance est tout autre : point de pr�sence polici�re. L�ambiance est � la d�tente. Rien d�original : c�est le week-end, les enfants profitent du premier jour des vacances de printemps. A Diar-El-Mah�oul, quartier ayant connu des jours mouvement�s, point de r�volte mais les stigmates des �meutes sont l� : un barrage est dress� avec des pierres et une voiture carbonis�e. Les v�hicules d�sirant acc�der au quartier n�ont pour seule alternative que de faire demi-tour. Les jeunes et les moins jeunes qui sont adoss�s au mur pr�f�rent visiblement �voquer les troubles que le quartier a connus que les raisons qui les poussent � ne pas prendre part aux diff�rentes manifestations organis�es � Alger. Ils pr�f�rent parler crise de logement, utilisant � outrance le mot �manipulation �. A la question de savoir qui manipule qui, les regards sont fuyants, les explications approximatives. N�ont-ils pas samedi dernier emp�ch� des marcheurs de dire tout le mal qu�ils pensaient du r�gime ? N� ont-ils pas eux-m�mes marre de ce m�me r�gime qui les parque dans des F1 ? Trouvent-ils coh�rent de se transformer de casseurs de marches en �meutiers ? Les questions d�rangent et ils pr�f�rent parler de leur ma-lvie, des conditions dans lesquelles ils sont log�s mais sans s�engager dans une d�marche citoyenne r�clamant un v�ritable changement. M�me ambiance � Diar- Echems. Le quartier qui avait connu des remous est plong� dans la l�thargie. Les blocs d�j� vid�s de leurs habitants sont d�serts. Les autres sont toujours occup�s par des habitants press�s de quitter de minuscules appartements o� s�entassent des familles comptant souvent plus d�une dizaine de membres. L� aussi, la demande est pressante mais l�id�e de participer � des actions r�clamant le changement de r�gime para�t saugrenue. Le m�me discours est servi : trop de manipulation, de r�cup�ration. Les jeunes pr�f�rent visiblement l��meute � l�action citoyenne. Plus loin, le quartier offre un �tonnant air de tranquillit� avec cette agitation si famili�re des quartiers populaires. Week-end oblige, beaucoup de personnes, panier � la main, font leurs courses. Les enfants sont nombreux � se r�approprier la rue. Ils profitent pleinement du premier jour de vacances loin du regard de leurs professeurs, lib�r�s de toute obligation. Comme � chaque fois que les rayons du soleil sont au rendez-vous, des dizaines de grands-m�res accompagn�es de leurs petits-enfants, profitent de cette belle journ�e. Assises � m�me le sol, elles tricotent ou pas, discutant de tout et de rien. Elles ne rentreront chez elles qu�� l�heure du d�jeuner. Elles avouent faire des deals avec leurs belles-filles : elles les d�chargent des enfants et en contrepartie, ces derni�res s�occupent des t�ches m�nag�res et pr�parent le repas. Une journ�e ordinaire, loin du tumulte de la Grande-Poste et du 1er-Mai. El-Madania attendra un autre jour pour faire sa �r�volution��