Napol�on rena�t � Cuba avec la r�ouverture, hier vendredi, apr�s trois ans de travaux, du mus�e napol�onien de La Havane, la plus grande collection imp�riale expos�e hors d'Europe. Sur les quatre �tages d'un des plus prestigieux palais de style florentin de la capitale cubaine, sur la colline de l'universit�, le mus�e napol�onien offre quelque 8 000 pi�ces d'exposition en relation avec la r�volution fran�aise, le Consulat et l'Empire. Avec pour clou de la collection de tableaux et statues, de costumes et armes, de porcelaines et bronzes, le masque mortuaire de Napol�on, ramen� de Sainte-H�l�ne par le dernier m�decin de l'empereur d�chu, Francesco Antommarchi, qui finit sa vie en soignant la fi�vre jaune � Santiago de Cuba. �Il ne s'agit pas d'un monument � la conqu�te ou d'un culte du militarisme�, a toutefois mis en garde Eusebio Leal, l'historien de La Havane, en charge depuis 1967 de la r�novation et de la mise en valeur de l'immense patrimoine culturel et artistique de la capitale cubaine. Cet exceptionnel mus�e se veut plut�t �une contribution � l'�tude d'un ph�nom�ne universel qui a concern� tant de pays, y compris en Am�rique latine�, a soulign� l'historien de la ville, en �voquant lors de son inauguration les destins crois�s de Napol�on, du �Libertador� Simon Bolivar et de Francisco de Miranda, h�ros de l'ind�pendance du Venezuela et g�n�ral de la r�volution fran�aise. Il s'agit aussi d'une �extraordinaire mise en valeur d'un patrimoine commun�, a ajout� � ses c�t�s l'ambassadeur de France � La Havane, Jean Mendelson, qui avait pour l'occasion invit� la princesse Napol�on, veuve d'un descendant de J�r�me Bonaparte, fr�re cadet de Napol�on, � participer � la r�ouverture de cette ��tape importante� du tourisme napol�onien. De minutieux travaux de r�novation ont port� durant trois ans tant sur le b�timent que sur les collections. Les meilleurs corps de m�tier cubains ont particip� � la r�novation de la Dolce Dimora, construite de 1926 � 1929 pour le compte du politicien italo-cubain Orestes Ferrara Marin par les architectes Evelio Govantes et F�lix Cabarrocas, qui avaient d�j� � leur actif l'imposant Capitole de La Havane, inspir� du Panth�on de Paris. Dans ce prestigieux �crin de style renaissance florentine, s'est nich�e, au d�but des ann�es soixante, l'extraordinaire collection r�unie par l'homme d'affaires Julio Lobo, qui mit sa fortune acquise dans le sucre au service de sa passion pour l'empereur. Les travaux d'am�nagement ont notamment permis l'exposition de costumes et de pi�ces d'orf�vrerie que les conditions climatiques tropicales de La Havane mettaient auparavant en danger. La biblioth�que � 100 m2 de bois pr�cieux au quatri�me �tage du b�timent � offre un ensemble unique de quelque 5 000 volumes reli�s, en fran�ais, espagnol et anglais sur l'�pop�e r�volutionnaire et imp�riale fran�aise. Et la collection continue de s'enrichir. Le pr�sident cubain Raul Castro lui-m�me a remis au mus�e une montre en or qui lui avait �t� offerte dans les ann�es soixante, legs des descendants de Francesco Antommarchi.