Son nom a d�j� �t� scand� � Deraa et ailleurs en Syrie dans les manifestations mettant en cause le r�gime. Aussit�t apr�s le slogan �Le gardien est un voleur !�, qui joue sur les consonances voisines des deux mots en arabe, la formule �Makhlouf est un voleur !� a �t� reprise � pleins poumons. Cousin tr�s proche de Bachar Al-Assad (son p�re, Mohammed Makhlouf, est le fr�re de la m�re du pr�sident), Rami Makhlouf concentre sur lui depuis longtemps en Syrie des critiques feutr�es suscit�es par son envergure financi�re, li�e � sa place privil�gi�e au c�ur de l�Ex�cutif syrien. Rami Makhlouf n��tait au d�part qu�un �fils de� parmi d�autres, ces rejetons des piliers d�un r�gime baasiste initialement aust�re pass�s avec succ�s dans le monde flamboyant des affaires, qu�il s�agisse de Firas Tlass, fils de l�inamovible ministre de la D�fense de Hafez Al-Assad, Moustafa Tlass, ou de Jihad Khaddam, fils de l�ancien vice-pr�sident Abdel Halim Khaddam, pass� � la dissidence en 2005 et r�fugi� depuis � Paris. Il a prosp�r� sur le capital de son p�re, lui-m�me tr�s t�t engag� dans les affaires, en profitant en outre des retomb�es du soutien apport� pr�cocement � Bachar Al-Assad lorsque ce dernier �tait apparu comme un h�ritier putatif, apr�s le d�c�s accidentel de son fr�re Bassel, en 1994. Rapacit� sans limite Il a b�n�fici� ensuite de la privatisation d�une partie d�un secteur public syrien longtemps tr�s lourd, ce qui a multipli� les occasions d�investissement dans l�immobilier, l�industrie ou la banque. Son empire est alors devenu un point de passage oblig� pour de nombreux investisseurs �trangers, m�me s�ils ont appris � redouter sa rapacit�. La plus belle r�alisation de Rami Makhlouf a �t� la cr�ation, en partenariat avec le g�ant des t�l�communications �gyptien Orascom, de Syriatel, une compagnie de t�l�phonie qui lui a assur� et lui assure encore d�importants revenus. Sans jamais le nommer, un d�put� syrien ind�pendant, Riyad Seif, avait publiquement d�nonc� dans un rapport les modalit�s de l�attribution d�une licence strat�gique qui, d�montrait-il, n�avait pratiquement rien rapport� � l�Etat. Cette mise en cause a suffi pour d�clencher de violentes repr�sailles. L�un des fils du d�put� a myst�rieusement disparu et Riyad Seif, devenu opposant, n�a cess� par la suite d�effectuer des s�jours en prison. Rami Makhlouf n�a jamais �t� concern� par les campagnes m�diatiques du r�gime contre la corruption. �Il est au c�ur du syst�me, c�est la caisse noire du pouvoir�, affirme un dissident sous le couvert de l�anonymat. Alors que l�un de ses fr�res, Hafez, d�tient un poste important dans le complexe militaro-s�curitaire syrien, Rami Makhlouf a �t�, en revanche, directement vis� par des sanctions am�ricaines unilat�rales en f�vrier 2008. Une mise en cause symbolique, puisque l�homme d�affaires n�a pas d�int�r�ts aux Etats-Unis, mais qui atteste de son envergure et de son importance dans le syst�me syrien aux yeux de l�administration am�ricaine. Le cousin du pr�sident avait r�agi en estimant que cette d�cision constituait pour lui une �m�daille d�honneur�. La loi d'urgence s�vit depuis� 1963 ! Boussa�na Chaabane, conseill�re du chef de l'Etat syrien, a annonc�, le dimanche 27 mars, que la Syrie avait d�cid� d'abroger la loi d'urgence qui restreint les libert�s publiques depuis pr�s de cinquante ans. Aussit�t apr�s l'abrogation de cette loi, �toutes les personnes arr�t�es en vertu de cette loi seront lib�r�es�, a-t-elle pr�cis�. La loi d'urgence de 1963 restreint la libert� de r�union et de d�placement et permet l'arrestation �de suspects ou de personnes mena�ant la s�curit�. Elle autorise aussi la surveillance des communications et le contr�le pr�alable des m�dias. Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdelrahmane, a estim� qu'environ deux mille personnes ont �t� condamn�es par la Haute Cour de s�ret� de l'Etat ou sont d�tenues sans mandat d'arr�t dans des locaux des services de s�curit�.