L'arm�e fran�aise a pris le contr�le de l'a�roport d'Abidjan en vue de faciliter le d�part des �trangers alors que les combats se poursuivaient hier dans la ville autour des derniers bastions du pr�sident sortant Laurent Gbagbo. Le secr�taire g�n�ral de l'ONU Ban Ki-moon a de son c�t� demand� � Alassane Ouattara, le pr�sident ivoirien reconnu par la communaut� internationale, de prendre des mesures contre ceux qui ont pris part au massacre de 800 personnes dans l'ouest du pays. En plus de la prise de contr�le de l'a�roport de la capitale �conomique, Paris a envoy� 300 soldats en renfort. Cela devrait permettre � court terme la reprise des vols commerciaux et le d�part �ventuel d'�trangers. Actuellement, 1 650 �trangers, dont environ 800 Fran�ais, sont regroup�s dans le camp de Licorne, pour se mettre � l'abri des violences et des pillages. Dans ce climat d�j� tr�s tendu, la t�l�vision d'Etat ivoirienne contr�l�e par le camp Gbagbo a entam� hier la diffusion de violents messages contre la France. �Le g�nocide rwandais se pr�pare en C�te d'Ivoire par les hommes du pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons massivement et occupons les rues�, lan�ait un bandeau d�filant. �L'arm�e fran�aise occupe l'a�roport F�lix Houphou�t-Boigny (d'Abidjan), nous sommes en danger �, affirmait un autre bandeau. L'assaut final des combattants pro-Ouattara contre le palais et la r�sidence pr�sidentielle n'a toujours pas eu lieu. Des tirs sporadiques d'armes lourdes �taient entendus hier, notamment au Plateau, c�ur du pouvoir, abritant le palais. On ne savait toujours pas avec certitude o� se trouvait M. Gbagbo. L'offensive �clair du pr�sident reconnu par la communaut� internationale, Alassane Ouattara, lui avait pourtant permis depuis lundi de prendre sans grande r�sistance tout le pays avant de rentrer jeudi dans la capitale �conomique. Isol� diplomatiquement, asphyxi� �conomiquement, plus faible que jamais militairement, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a pli�, mais il n'a pas rompu. Repli� sur les symboles du pouvoir � palais, r�sidence, t�l�vision d'Etat RTI �, il a tr�s vite d�montr� qu'il n'entendait pas abdiquer ni prendre le chemin de l'exil. Toute la journ�e de samedi, la cha�ne avait diffus� des appels � la mobilisation, les militaires devant regagner des points de ralliement, les civils former un �bouclier humain� autour de la r�sidence du pr�sident sortant. Si le rapport de force restait � l'avantage des troupes de M. Ouattara, leur marche sur Abidjan est toutefois ternie par de graves accusations de massacres de civils. Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi par les combattants pro-Ouattara de Du�kou�, important carrefour de l'Ouest ivoirien, s'est accompagn�e de massacres � grande �chelle, les bilans allant de 330 tu�s � un millier de �morts ou disparus�. Le Comit� international de la Croix-Rouge (CICR) �voque �au moins 800 morts� pour la seule journ�e du 29 mars, parlant de �violences intercommunautaires�, et l'ONG catholique Caritas fait �tat d'�un millier de morts ou disparus� entre les 27 et 29 mars. Si le bilan provisoire de la Mission de l'Onu en C�te d'Ivoire (Onuci) est pour l'instant le plus bas (330 morts entre les 28 et 30 mars), c'est la seule organisation � d�signer des coupables. Selon l'Onuci, �la plupart� des 330 morts de Du�kou� ont �t� tu�s par des combattants pro-Ouattara, les autres l'ayant �t� essentiellement par des miliciens et mercenaires lib�riens de M. Gbagbo. Le camp Ouattara a vivement contest� ces �all�gations�, affirmant que tous les tu�s �taient des �miliciens �, donc des combattants arm�s, et non des �civils�. Ces graves accusations sur de possibles �crimes de guerre� sont d'autant plus embarrassantes pour M. Ouattara qu'elles proviennent de l'Onuci, qui assure sa protection et a valid� sa victoire � la pr�sidentielle du 28 novembre. L'image internationale de M. Ouattara pourrait s'en trouver gravement ab�m�e. Pour la secr�taire d'Etat am�ricaine Hillary Clinton, �les forces du pr�sident Ouattara doivent se montrer � la hauteur des id�aux et de la vision exprim�s par leur chef �lu�.