Par Hassane Zerrouky Laurent Gbagbo est tomb�. Alassane Ouattara est d�sormais pr�sident de la C�te-d�Ivoire. Gr�ce, ne nous leurrons pas, � l�arm�e fran�aise, qui, sous couvert d�un mandat de l�ONU, agissait d�j� en puissance occupante. Apr�s la victoire d�Alassane Ouattara au scrutin pr�sidentiel de d�cembre dernier, Nicolas Sarkozy avait donn� � Gbagbo �quarante- huit heures� pour quitter le pouvoir ! Gbagbo, on le sait, n�a pas obtemp�r�, estimant que Ouattara a �t� �lu gr�ce au bourrage des urnes dans le nord de la C�te-d�Ivoire sous contr�le des Forces nouvelles de Guillaume Soro, aujourd�hui Premier ministre. Oubliant ses d�clarations faites au sommet de l�Union africaine selon lesquelles �la France ne veut donner de le�ons � personne �, voire qu�elle n�a �pas pour vocation � s�ing�rer dans les affaires internes de la C�te d�Ivoire �, Nicolas Sarkozy ordonne � ses forces d'intervenir. Selon le Canard Encha�n�, citant des officiers fran�ais, �la France a appuy� la conqu�te du sud par les forces de Ouattara�, permettant � ces derni�res de se retrouver en quatre jours aux abords d�Abidjan ! Le 4 avril, les h�licopt�res fran�ais pilonnent les forces fid�les � Gbagbo, �frappant au passage, ajoute le journal satirique, des objectifs aussi strat�giques que le CHU et un supermarch� du quartier de Cocody� ! Avant de s�attaquer � la r�sidence de l�ex-chef d�Etat de C�te-d�Ivoire. Selon des sources concordantes, en d�pit des d�n�gations du ministre fran�ais de la D�fense, G�rard Longuet, ce sont bel et bien les forces sp�ciales fran�aises qui ont captur� Gbagbo avant de le remettre aux forces de Ouattara ! La raison : �Entre M. Sarkozy et M. Ouattara, une amiti� de 20 ans sous les auspices de M. Bouigues�, �crit Le Monde dat� d�hier mercredi. �En confiant, en 1990, la concession de l�eau et de l��lectricit� de C�te-d�Ivoire � Martin Bouigues, ami de Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara est devenu un proche du futur pr�sident fran�ais� ajoute le journal ! Pr�cisant qu�� chacun de ses passages en France, Alassane Ouattara prenait �discr�tement avec M. Sarkozy l�un de ces pots informels qui entretiennent l�amiti�. D�s lors, affirmer que Paris est intervenu sous mandat de l�ONU pour prot�ger la population civile ou pour faire respecter la d�mocratie, c�est un peu fort de caf� ! Concernant la Libye, levons toute �quivoque : l'autocrate Mouammar Kadhafi est responsable de ce qui se passe dans son pays. Il doit partir. Toutefois, il faut convenir que cet Occident capitaliste, qui veut aujourd�hui s�en d�barrasser, a tout fait pour le maintenir au pouvoir tant que ce dirigeant fantasque servait ses int�r�ts. Premier � lui d�rouler le tapis rouge : Nicolas Sarkozy. Adoptant un profil bas envers l�autocrate libyen, il l�a accueilli en grande pompe en France fin 2007, signature de contrats de vente d�armes � l�appui, tout en escomptant lui vendre des centrales nucl�aires. Ayant manqu� le train de la d�mocratie en Tunisie, puis en �gypte o� son ami, Hosni Moubarak, co-pr�sident de l�Union pour la M�diterran�e, a �t� contraint de partir, voil� que la situation libyenne r�veille les ardeurs belliqueuses du chef de l�Etat fran�ais. Avec pour caution �morale�, Bernard Henri-L�vy (BHL). Ce dernier � petit rappel utile � ne s��tait pas montr� aussi engag� quand Isra�l bombardait Ghaza en 2009. Embarqu� dans un char isra�lien, il aura �t� le seul � n�avoir pas vu des civils palestiniens carr�ment pris pour cible. En bref, on aurait aim� le voir s�en offusquer et, partant, voir � sa suite, la France proposer � l'ONU une mesure d�exclusion a�rienne en Palestine. Quant � l�opposition libyenne, il faut savoir que le pr�sident du Conseil national de transition libyen(CNT), Mustapha Abdeljalil, islamo-nationaliste bon chic bon genre, pr�sidait en 2007 la Cour d'appel de Tripoli qui avait confirm� la peine de mort des infirmi�res bulgares, avant d��tre nomm� ministre de la Justice par Kadhafi ! Les autres membres du CNT sont du m�me acabit. En bref, tout ce beau monde, m�diatis� par Al-Jazeera, avec qui le Qatar a sign� avant l�heure des contrats p�troliers, a peu � voir avec la d�mocratie. �a sent trop le p�trole ! En tout cas, rien � voir avec la Tunisie ni avec la d�mocratie. Au fait, le Qatar est-il d�mocratique ?