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L�effet papillon
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 04 - 2011

�Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il d�clencher une tornade � l'autre bout du monde ?� Cette expression plus connue aussi sous �l�effet papillon� n�a jamais eu autant de r�alisme qu�avec les bouleversements qui secouent le monde arabe dont l�agent d�clencheur a �t� un �v�nement apparemment anodin : l�immolation d�un jeune Tunisien dans un petit village perdu au fin fond de la Tunisie.
C�est cet �v�nement qui a provoqu� une r�action en cha�ne entra�nant la chute d�un certain nombre de r�gimes arabes et qui a impuls� une dynamique qui, apparemment, n�est pas pr�s de s�arr�ter tant que des r�gimes despotiques et dictatoriaux existeront encore, non seulement dans le monde arabe mais �galement dans d�autres pays, puisque le vent de la contestation a atteint m�me la Chine. Cela n�est pas sans nous rappeler cette c�l�bre maxime de Benjamin Franklin(1) :
�� cause du clou, le fer fut perdu.
� cause du fer, le cheval fut perdu.
� cause du cheval, le cavalier fut perdu.
� cause du cavalier, le message fut perdu.
� cause du message, la bataille fut perdue.
� cause de la bataille, la guerre fut perdue.
� cause de la guerre, la libert� fut perdue.
Tout cela pour un simple clou.�
Examinons la port�e exacte de cette expression formul�e par le m�t�orologue Edward Lorenz. En 1972(2), lors d�une conf�rence � l'American Association for the Advancement of Science intitul�e Predictability : Does the Flap of a Butterfly's Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas ?�, et qui a �t� traduite en fran�ais par : Pr�dictibilit� : le battement d'ailes d'un papillon au Br�sil peut-il provoquer une tornade au Texas ? Si on analyse les pr�suppos�s qui ont men� � cette affirmation, on se rend tr�s vite compte qu�en d�finitive le hasard a tr�s peu de place dans le d�roulement des �v�nements. Bertrand(3) au d�but de son calcul des probabilit�s �crit � propos du hasard : �Comment oser parler des lois du hasard ? Le hasard n'est-il pas l'antith�se de toute loi ? La probabilit� est oppos�e � la certitude ; c'est donc ce qu'on ignore et, par cons�quent semble-t-il, ce qu'on ne saurait calculer.� Pour Bertrand, les ph�nom�nes qui pouvaient �tre attribu�s au hasard, �c'�taient ceux qu'on ne pouvait pr�voir parce qu'ils �taient rebelles � toute loi par opposition � ceux qui semblaient ob�ir � des lois harmonieuses, �tablies une fois pour toutes�. Pour illustrer son propos, Bertrand nous propose un exemple, celui de l'�quilibre instable. Pour Bertrand, �si un c�ne repose sur sa pointe, nous savons bien qu'il va tomber, mais nous ne savons pas de quel c�t� ; il nous semble que le hasard seul va en d�cider. Si le c�ne �tait parfaitement sym�trique, si son axe �tait parfaitement vertical, s'il n'�tait soumis � aucune autre force que la pesanteur, il ne tomberait pas du tout. Mais le moindre d�faut de sym�trie va le faire pencher l�g�rement d'un c�t� ou de l'autre, et d�s qu'il penchera, si peu que ce soit, il tombera tout � fait de ce c�t�. Si m�me la sym�trie est parfaite, une tr�pidation tr�s l�g�re, un souffle d'air pourra le faire incliner de quelques secondes d'arc ; ce sera assez pour d�terminer sa chute et m�me le sens de sa chute qui sera celui de l'inclinaison initiale.� C�est ainsi, selon Bertrand qu��une cause tr�s petite, qui nous �chappe, d�termine un effet consid�rable que nous ne pouvons pas ne pas voir, et alors nous disons que cet effet est d� au hasard. Si nous connaissions exactement les lois de la nature et la situation de l'univers � l'instant initial, nous pourrions pr�dire exactement la situation de ce m�me univers � un instant ult�rieur� Si cela nous permet de pr�voir la situation ult�rieure avec la m�me approximation, c'est tout ce qu'il nous faut, nous disons que le ph�nom�ne a �t� pr�vu, qu'il est r�gi par des lois�. Cela dit, il faut quand m�me tenir compte du fait que �de petites diff�rences dans les conditions initiales peuvent engendrer de tr�s grandes dans les ph�nom�nes finaux ; qu�une petite erreur sur les premi�res produirait une erreur �norme sur les derniers. La pr�diction devient impossible et c�est ce qui donne selon Bertrand le ph�nom�ne fortuit�. Si on ne peut parler de hasard et si malgr� tout la pr�diction est en tout �tat de cause impossible, il reste que tout �v�nement a une cause ou des causes d�clenchantes, ce qui a �t� le cas des �v�nements de Tunisie. Essayons de voir quelles sont ces causes d�clenchantes. D�apr�s les lois d�terministes � �galement dites pr�visionnistes � cr��es par Galil�e et d�velopp�es par Isaac Newton selon lesquelles les conditions initiales permettraient de d�terminer l��tat futur d�un syst�me, ce qui nous renvoie au ph�nom�ne connu aujourd'hui sous la d�nomination de sensibilit� aux conditions initiales : pour un syst�me chaotique, une tr�s petite erreur sur la connaissance de l'�tat initial x0 dans l'espace des phases va se trouver (presque toujours) rapidement amplifi�e. Ces lois d�terministes et pr�visionnistes �nonc�es par Galil�e et Newton s�appliquent parfaitement aux �v�nements de Tunisie et du tsunami qu�ils ont d�clench�, emportant les r�gimes arabes les uns apr�s les autres. En effet, si Bouazizi n�a pas �t� gifl� par cette femme polici�re, la r�volution tunisienne n�aurait peut �tre pas eu lieu. C�est cette erreur sur la connaissance de l��tat initial, qualifi�e par Newton d��tat x0, erreur d�appr�ciation de cette femme polici�re sur la solidit� du r�gime qu�elle servait et qui ne pouvait en aucun cas imaginer, ne serait-ce qu�un court instant, que le syst�me qu�elle servait �tait � bout de souffle et qu�il suffisait par cons�quent d�un simple battement d�aile d�un papillon en l�occurrence ici la gifle ass�n�e � Mohamed Bouazizi pour le renverser. En fait, selon Lorenz (op.cit.), il serait plus juste de dire que le battement d'ailes du papillon �induit� la tornade, il ne la provoque pas directement ! Elle est provoqu�e par des conditions locales, qui sont elles-m�mes �li�es� � d'autres (�) De m�me, la gifle � elle seule ne suffit pas � expliquer l�encha�nement des �v�nements qui ont conduit � la chute du r�gime tunisien. Il y a en fait une intrication de plusieurs causes indirectement li�es les unes aux autres que cette femme polici�re ne pouvait en aucun cas anticiper tant le syst�me qu�elle servait semblait stable et coh�rent. Pourtant, ce syst�me, par les malversations qui le caract�risaient, par les m�faits dont il s�est rendu coupable, par les spoliations et les d�nis de justice qui en sont la marque de fabrique et enfin par le despotisme avec lequel il se maintenait a fini par d�boucher sur un �tat qui ne peut �tre que chaotique parce que n�ob�issant � aucune r�gle de l�orthodoxie politique et de la bonne gouvernance et, par cons�quent, hautement instable. Dans la th�orie du chaos, un syst�me est dit chaotique si toutes les conditions initiales possibles conduisent � une dynamique chaotique, on pourra dire alors que le syst�me est sensible aux conditions initiales. De ce point de vue, les syst�mes politiques despotiques qui r�gnent sans partage dans tous les pays du monde arabe, syst�mes qui n�arrivent � se maintenir que gr�ce au client�lisme, au n�potisme, au clanisme et � la force brutale, ces syst�mes par leur autisme et leurs d�rivent mafieuses sont par essence m�me chaotiques parce que n�ob�issant � aucune norme orthodoxe de gouvernance sinon � celle du bon vouloir et de l�humeur pr�datrice du despote qui en est � la t�te et qui dispose de son peuple et de son pays comme d�un bien propre. Le chaos �tant souvent synonyme de d�sordre d�agitation, d�anarchie, d��meute, de manifestation, c�est, malheureusement, ce � quoi conduisent tous les syst�mes despotiques. Ainsi, toutes les conditions initiales de ces syst�mes conduisent in�vitablement, � plus ou moins long terme, au chaos, et si ces syst�mes peuvent �tre consid�r�s comme chaotiques, ils ne peuvent par cons�quent qu��tre sensibles aux conditions initiales, ce qui nous ram�ne � notre effet papillon qui explique pourquoi une simple gifle ass�n�e � un jeune dans un petit village perdu au fin fond de la Tunisie a eu les cons�quences qu�on conna�t. De surcro�t, dans les syst�mes fortement chaotiques(4) baptis�s selon la th�orie ergodique K-syst�mes (le K est pour Kolmogorov), ainsi que pour les syst�mes tr�s fortement chaotiques, dits B-syst�mes (le B est pour Bernoulli), l�amplification des erreurs rend rapidement totalement inop�rant le pouvoir pr�dictif qui d�coule de l'unicit� de la solution parce que la croissance de l'erreur est localement exponentielle, et c�est justement ce qui s�est pass� en Tunisie, en Egypte et dans les autres pays o� la contestation est en train de se muer en guerre comme en Libye et peut-�tre m�me au Y�men. Dans ces pays en effet, l�amplification des erreurs par les tenants du pouvoir en place en minimisant dans un premier temps l�ampleur de la contestation, en l�attribuant comme c�est aussi souvent le cas � une d�stabilisation �trang�re, � la main de l��tranger et enfin en la r�primant violemment, l�accumulation de ces erreurs de jugement et d�appr�ciation de la situation � cause d�un aveuglement et d�une inconscience � la limite de la pathologie, leur accroissement de fa�on quasi exponentielle, ne fait qu�exacerber et radicaliser la contestation, ce qui a men� � l�implosion des r�gimes tunisiens et �gyptiens et � une confrontation arm�e en Libye. Ainsi, les r�gimes politiques despotiques, r�gis par l�arbitraire de la r�pression, ne peuvent �tre que chaotiques et donc sensibles aux conditions initiales et � un simple battement d�ailes d�un papillon qui peut �tre d�ailleurs n�importe quel �v�nement fortuit. L�Alg�rie, pays arabe ? Va-t-il �chapper � cette r�gle de la th�orie des dominos et le r�gime alg�rien peut-il �tre qualifi� de despotique ? Pour pouvoir r�pondre � cette question, voyons tout d�abord en quoi consiste un r�gime despotique : le despotisme du grec despotes, ma�tre, est une forme de gouvernement o� l'autorit� est exerc�e par un individu qui r�gne avec un pouvoir politique absolu et de mani�re abusive au regard des lois. Le despotisme est l'une des trois formes de gouvernement (avec la r�publique et la monarchie) que Montesquieu distingue dans L'esprit des lois. Pour lui, le despotisme, qui est le mal absolu, est le pouvoir d'un seul homme, sans r�gle, si ce n'est celle de son bon plaisir, pouvoir fond� sur la crainte. Le philosophe en d�duit la n�cessit� de la s�paration des pouvoirs afin d'�viter le despotisme et de pr�server la libert�(5). L�Alg�rie, par les amendements constitutionnels r�cemment introduits, outre l�article 5 de la Constitution qui pr�cise que �l�embl�me national et l�hymne national sont des conqu�tes de la R�volution du 1er Novembre 1954 et sont immuables� ; ou encore l�article 62, qui stipule que l�Etat garantit le respect des symboles de la R�volution, la m�moire des chouhada et la dignit� de leurs ayants droit et des moudjahidine ; ou enfin l�article 29 bis relatif � la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d�acc�s � la repr�sentation dans les assembl�es �lues. Outre ces amendements somme toute mineurs par rapport � notre propos, les autres amendements apport�s � la
Constitution ne sont gu�re rassurants quant � l�avenir du processus d�mocratique alg�rien et notamment l�amendement propos� � l�article 74 qui, tout en maintenant la dur�e du mandat pr�sidentiel, qui est de cinq ans, dispose que le pr�sident de la R�publique est r��ligible sans limitation de son mandat ou encore la substitution de la fonction de Premier ministre � celle de chef du gouvernement. Ainsi, est-il explicitement mentionn�, dans le nouveau texte que l�actuel �chef de gouvernement � s�appellera d�sormais �Premier ministre� et sa nomination demeure du ressort exclusif du pr�sident de la R�publique qui peut aussi le r�voquer � tout moment. Le chef de l�Etat peut aussi nommer un ou plusieurs vice-Premiers ministres � une fonction qui n�existait pas jusqu�� pr�sent �, afin d�assister le Premier ministre, qui est charg� de mettre en �uvre le programme du pr�sident de la R�publique et de coordonner, � cet effet, l�action du gouvernement qu�il choisit. En d�autres termes, la mission du gouvernement sera d�appliquer dans le moindre d�tail le programme du chef de l�Etat. Nous sommes pass�s ainsi, par la gr�ce de cette r�vision constitutionnelle, � un r�gime pr�sidentiel pur et dur. Si dans la Constitution de 1989 amend�e en 1996, les pouvoirs du pr�sident �taient d�j� exorbitants, l�institution d�un r�gime pr�sidentiel et la suppression de la fonction du chef de l�ex�cutif en tant qu��manation de la majorit� parlementaire n�ont fait que renforcer la tendance qui marque de fa�on pr�gnante l�omnipotence et l�omniscience de la fonction pr�sidentielle au d�triment des autres pouvoirs. Les partisans de cette d�marche auraient d� s�inspirer de l�exp�rience de nos voisins maliens qui vivent sous un r�gime semi-pr�sidentiel et qui ont �t� eux-m�mes confront�s � la volont� de certains de changer ou d�amender la Constitution en vigueur dans leur pays, notamment par un amendement visant � instaurer un r�gime pr�sidentiel avec pour corollaire, entre autres, la concentration du pouvoir ex�cutif entre les mains du seul pr�sident de la R�publique ainsi que la suppression de la fonction de Premier ministre. Avant toute chose, nos voisins maliens ont d�abord constitu� une commission (la commission Daba Diawara)(6) charg�e d��tudier toutes les propositions. Dans son rapport, concernant les raisons qui l�ont motiv� � maintenir le r�gime semi-pr�sidentiel, la commission Daba indique que les partisans de l�approche d�une r�vision constitutionnelle en faveur d�un r�gime pr�sidentiel ont s�rement minimis� les gros risques de ce type de r�gime. Pour cette commission, ce type de r�gime, qui a �t� pratiqu� par les pouvoirs dictatoriaux, notamment en Am�rique latine, s�apparente � la dictature pure et simple. En effet, aucun contre-pouvoir, dans ce type de configuration, n�emp�che le pr�sident de la R�publique d�agir � sa guise et de prendre seul, les d�cisions concernant l��tat de la nation. C�est � ce titre que la commission Daba a purement et simplement �vit� ce syst�me politique. Cela dit, et si, par d�finition, le despotisme est bien une forme de gouvernement o� l'autorit� est exerc�e par un individu qui r�gne avec un pouvoir politique absolu, avec cette nouvelle Constitution, et avec les nouveaux pouvoirs que s�est octroy� le pr�sident de la R�publique, l�Alg�rie a bel et bien bascul� dans un r�gime despotique. Maintenant, et si effectivement le pouvoir alg�rien peut �tre qualifi� de despotique, pourquoi n�est-il pas confront� � la m�me contestation populaire qui a men� � la chute des r�gimes tunisien et �gyptien ? La r�ponse � cette question a �t� donn�e par le chef du gouvernement monsieur Ouyahia lors d�une intervention dans une �mission t�l�vis�e de la cha�ne nationale A3 (�D�bat de l�heure�, �Hiwar essa�) rapport�e par le quotidien Le Soir d�Alg�rie(7) : �Chez nous, le changement est intervenu en 1989. Il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, nous n�avons pas d�opposants politiques en prison, ni d�exil�s politiques.� �L�Alg�rie, selon lui, ne vit pas une crise politique mais plut�t des crises sociales.� Pour monsieur le Premier ministre, cela ne n�cessite �ni la dissolution du Parlement ni un changement de syst�me politique. Il n�est donc pas n�cessaire de recourir � la dissolution de l�Assembl�e�. Pour ce qui est de l�Assembl�e constituante, une exigence mise en avant par plusieurs personnalit�s politiques, pour monsieur Ouyahia, son installation consacrera la n�gation de �50 ann�es d�existence de l�Etat alg�rien�. �L�Assembl�e constituante ne nous rendra pas les morts de 1963 ni m�me les victimes de la trag�die nationale. Accepter l'id�e d'une Assembl�e constituante, et donc d'une nouvelle Constitution, reviendrait � effacer d'un trait 50 ans d'existence de l'Etat alg�rien. Cela n�apportera rien au pays.� Ouyahia rejette m�me la proposition d�un �d�bat national� �mise par Abdelhamid Mehri. �Je respecte l�avis des autres. Mais je me demande � quoi servirait d�initier un tel d�bat. Souvenez-vous de l�initiative de Sid- Ahmed Ghozali lorsqu�il �tait chef du gouvernement. Est-ce que cela nous a �vit� la catastrophe des ann�es 1990 ?� A en croire monsieur Ouyahia, il n�y a pas de probl�mes politique en Alg�rie, et ce, compte tenu du fait qu�il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, pas d�opposants politiques en prison, ni d�exil�s politiques. Pour monsieur Ouyahia ces conditions sont amplement suffisantes pour proclamer que nous sommes en d�mocratie. Cependant, dans la r�alit� des faits et sur le terrain il n�y a pratiquement pas d�opposition politique. En fait, la seule r�alit� politique palpable est le retour sans conteste du parti unique relook� � la sauce d�mocratique sous la forme d�une alliance pr�sidentielle regroupant le FLN, toujours lui, le RND qui n�est qu�un clone du FLN et le MSP qui n�est l� qu�en tant que faire-valoir pour r�cup�rer l��lectorat islamiste. Si on met ces trois partis politiques � l��preuve des �lections, je parie qu�ils n�arriveraient m�me pas � totaliser le million d��lecteurs. Quant au reste des partis politiques, ou plut�t des quelques �sigles politiques � qui font de l�entrisme pour arracher quelques privil�ges et quelques miettes, il ne s�agit l� en v�rit� que d�une poign�e d�opposants de salon qui n�est bonne qu�� s�opposer � elle-m�me et qui n�emportera jamais l�adh�sion populaire parce que totalement inf�od�e au pouvoir en place, une opposition qui ne doit sa survie qu�� la mansu�tude de ce pouvoir qui la tol�re parce qu�elle lui sert d�alibi d�mocratique. Comment dans ce cas pr�cis peut-on parler de d�mocratie en Alg�rie. Le syst�me politique alg�rien a r�ussi le tour de force extraordinaire de se maintenir contre vents et mar�es en surfant sur la fragilit� sociale et le manque d�ancrage politique des Alg�riens traumatis�s par une s�rie de chocs successifs qui ont permis � ce syst�me, en adoptant la fameuse strat�gie du choc d�velopp�e par Naomie Klein(8), � imposer et � faire accepter � cette nation des choix qui ne sont pas les siens mais seulement ceux des tenants du pouvoir. Que dit cette strat�gie du choc : �Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d�Etat, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plonge chaque individu dans un �tat de choc. Apr�s le choc, nous redevenons des enfants, d�sormais plus enclins � suivre les leaders qui pr�tendent nous prot�ger.� Cette th�orie nous la devons � Milton Friedman, prix Nobel d��conomie en 1976 qui soutenait l�ultralib�ralisme, et qui conseilla aux hommes politiques d�imposer imm�diatement apr�s une crise les r�formes �conomiques douloureuses avant que les gens n�aient eu le temps de se ressaisir. Milton Friedman qualifiait cette m�thode de traitement de choc. Naomi Klein la qualifie de strat�gie du choc.
M.-N. N.
R�f�rences
(1) Franklin B., http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_papillon
(2) Lorenz E., http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_papillon
(3) Bertarnd, (http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_chaos),
(4) La th�orie du chaos, http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_chaos
(5) http://www.toupie.org/Dictionnaire/Des potisme.htm
(6) La commission Daba Diawara, http://www.maliweb.net/category.php?NID=36960
(7) Le Soir d�Alg�riedu 02/04/2011
(8) Naomi Klein (2008), La strat�gie du choc - La mont�e d�un capitalisme du d�sastre, Actes Sud, Lem�ac, 590 pages.


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