Le discours prononc� vendredi 15 avril 2011 par le pr�sident Abdelaziz Bouteflika est d�autant d�cevant qu�il autorise de l�gitimes inqui�tudes et interrogations quant aux intentions du pouvoir par rapport � la presse, � la libert� de la presse et du r�le et du rang du journaliste alg�rien � travers la r�vision annonc�e de la loi sur l�information. L�annonce pr�sidentielle appelle, de notre part, les remarques et les interrogations suivantes : V�ritable acte de naissance de la presse ind�pendante et de la libert� d�expression en Alg�rie, la loi 90/ 07 du 3 avril 1990 n�a jamais �t�, que partiellement, mise en application par tous les pouvoirs successifs. C�est d�ailleurs la cause principale de la situation d�anarchie et de d�cadence qui frappe la presse alg�rienne ces dix derni�res ann�es. La loi sur l�information, actuellement en vigueur, pr�voit, entre autres, un Conseil sup�rieur � l�information, un Conseil sup�rieur de l�audiovisuel, une carte nationale de presse, des conditions rigoureuses mais non politiciennes pour l�octroi d�agr�ment � de nouvelles publications, une convention collective, une loi sur la publicit�, l�ouverture de l�audiovisuel, le respect des normes universellement admises en la mati�re, pour tout dire. Le Syndicat s�interroge, d�s lors : qu�est-ce qui motive alors cette volont� de r�viser le code de l�information ? Cette insistance obstin�e � �changer pour changer� n�a pas de sens. Le Syndicat met en tout cas en garde contre tout exc�s d�euphorie au sujet de la d�p�nalisation des d�lits de presse annonc�e par Bouteflika. Tel qu�annonc�, cet engagement sera, � coup s�r, un tir � blanc. En ce sens que Bouteflika sugg�re de le faire � travers le code de l�information sans jamais �voquer le code p�nal qui, lui, pr�voit effectivement de lourdes peines de prison pour les journalistes. Davantage encore, l�aspect li� � la d�ontologie journalistique dans le m�me discours pr�sidentiel suscite inqui�tude. Bouteflika ne sugg�re rien moins qu�une charte d��thique int�gr�e dans une loi sur l�information. Auquel cas, ce n�est plus une charte de d�ontologie mais une loi, appelant donc � des sanctions judiciaires en cas d�infraction, soit exactement tout le contraire de l�objectif d�volu traditionnellement � une charte. Le Syndicat tient � rappeler, � ce propos, que la corporation est dot�e d�une charte d��thique et de d�ontologie, adopt�e par les journalistes alg�riens en mai 2000. D�un statut du journaliste aussi d�ailleurs. Adopt� en mai 2008, paru au Journal officiel num�ro 24 du 10 mai 2008, ce texte attend toujours ses d�crets d�application. C�en est l�, par ailleurs, une revendication incessante du Syndicat depuis trois ans. Dernier point concernant les m�dias �voqu� par le discours pr�sidentiel, l�ouverture du champ audiovisuel. Plus que tous les autres points, c��tait un non-�v�nement. Bouteflika propose de nouvelles cha�nes th�matiques de radio et de t�l�vision en guise d�ouverture. Autrement dit, reconduire tel quel le paysage audiovisuel national. P/ le Syndicat national des journalistes, le secr�taire g�n�ral Kamel Amarni