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R�flexion
La mal�diction de la Constitution
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 04 - 2011


Par Nour-Eddine Boukrouh
Bon nombre de nos compatriotes de tous �ges, sexes, r�gions et niveaux intellectuels croient au sort, aux pr�dictions et aux histoires surnaturelles. �a fait partie de notre culture. Nous croyons pour la plupart aux miracles, aux contes et l�gendes, au merveilleux, � la pr�destination, dont celle de l�homme providentiel ou du cheikh inspir� qui ne sont souvent, on commence enfin � s�en rendre compte, que des Djouha en habit moderne ou en tenue dite islamique. Des fois, ils alternent les deux.
Dans l�esprit de beaucoup, ces croyances sont assimil�es � la foi r�volutionnaire ou � la religion. Quand l�horizon national est bouch� comme ces temps-ci, que nous n�entrevoyons plus de solution � nos probl�mes et � ceux du pays, nous laissons percer notre d�sespoir et soupirons, abattus : �Nous sommes maudits ! Une mal�diction doit peser sur nous ! �a sera toujours comme �a ! Jamais nous ne nous en sortirons !� C�est un tel �tat d��me qui a d� inciter Bouazizi � s�immoler par le feu en Tunisie, et une vingtaine d�autres Bouazizi chez nous. Et si c��tait vrai ? Et si une mal�diction pesait effectivement sur nous ? A l�heure o� il est question de r�viser la Constitution, je voudrais faire �tat d�un sortil�ge qui serait li� � la Constitution alg�rienne. La cause en serait la trahison du sang des Martyrs, l�assassinat de la Constitution au moment o� elle devait voir le jour. Au lieu d��maner du peuple � travers les repr�sentants qu�il avait mandat�s, la loi fondamentale qui devait dessiner l�organisation politique et l�avenir du pays au sortir de la guerre de lib�ration lui a �t� arbitrairement impos�e. Au terme de cette mal�diction, tout pr�sident de la R�publique qui toucherait � la Constitution serait condamn� � perdre son poste dans les trois ann�es qui suivraient. Jugeons-en. Le pr�sident Ben Bella a emp�ch� l�Assembl�e constituante, �lue pour donner � l�Alg�rie sa premi�re Constitution, d�accomplir sa mission et confi� son �laboration au parti FLN. Moins de trois ann�es apr�s, il �tait d�log� du pouvoir par le coup d�Etat de Boumedi�ne et enferm� pendant quatorze ans. Ce dernier g�le la constitution adult�rine et g�re le pays hors de tout cadre constitutionnel durant onze ans. En 1976, il d�cide de donner une nouvelle Constitution au pays. Moins de trois ann�es apr�s, il �tait arrach� au pouvoir par une mort myst�rieuse sur laquelle on s�interroge � ce jour. En 1989, son successeur, Chadli Bendjedid, fait r�viser la Constitution de 1976 sous la pression des �v�nements d�Octobre 1988 pour y introduire le multipartisme. Moins de trois ann�es apr�s, il �tait �vacu� du pouvoir. Il a affirm�, des ann�es plus tard, qu�il avait d�missionn�, mais on se rappelle de l�air d�fait et renfrogn� qu�il avait � la t�l�vision ce soir-l� : ce n��tait pas celui, soulag�, de quelqu�un qui �tait heureux de partir. Liamine Z�roual a chang� la Constitution de 1989 pour cr�er le S�nat et limiter le nombre des mandats pr�sidentiels � deux. Trois ans apr�s, il d�missionnait sans qu�on n�en connaisse jusqu�� maintenant les raisons. Lui, par contre, avait bien l�air de quelqu�un qui �tait content de rentrer chez lui. Son successeur, Abdelaziz Bouteflika, a touch� � la Constitution de 1996. Cela remonte � il y a deux ans et quelque. Chose curieuse, le pr�sident qui a limit� le nombre de mandats pr�sidentiels � deux est celui-l� m�me qui a quitt� ses fonctions de son propre gr� et vivant. Il ne portait pas en lui le virus du despotisme, c�est pourquoi il n�a pas �t� �puni�. Tous ses pr�d�cesseurs, sans exception, ont quitt� le pouvoir de force (Ben Bella et Bendjedid) ou morts (Boumedi�ne et Boudiaf). Sinon, ils seraient � ce jour � la t�te de l�Etat. Je parle de ceux qui sont encore en vie, sinon il n�y aurait pas de liste du tout. D�tail encore plus curieux : sur les six chefs d�Etat que l�Alg�rie a compt�s, Z�roual est le seul dont le nom ne commence pas par la lettre B : Ben Bella, Boumediene, Bendjedid, Boudiaf, Bouteflika. Je n�ai pas oubli� Ali Kafi qui a remplac� au pied lev� Mohamed Boudiaf � la t�te du Haut- Comit� d�Etat apr�s son assassinat. Il n�a �t� ni �lu, ni �programm� par l�arm�e. Il �tait l�, dans le HCE, et le poste �tait devenu vacant. On peut relever que malgr� leur �vidente intention de ne pas quitter le pouvoir (� l�exception de Z�roual, toujours), aucun pr�sident n�a �t� au bout de son ou de ses mandats. Ben Bella n�a pas termin� son mandat, Boumedi�ne n�a pas achev� le sien (il a �t� �lu en 1976), Bendjedid a �t� �lib�r� � michemin du troisi�me mandat, Boudiaf a �t� assassin� six mois apr�s sa prise de fonction � la t�te du HCE, Z�roual a d�missionn� avant la fin de son mandat. Par ailleurs, aucun pr�sident n�est rest� au pouvoir au-del� de treize ans. Apr�s Boumedi�ne et Chadli, Bouteflika en est � la douzi�me ann�e. Entre la Constitution de Ben Bella et celle de Boumedi�ne, il s�est �coul� treize ans. Entre celle de Boumedi�ne et celle de Chadli, il s�est �coul� treize ans. Entre celle de Z�roual et celle de Bouteflika, il s�est �coul�, � quelques mois pr�s, treize ans. Treize ! Le chiffre qui symbolise le malheur. Les deux chefs d�Etat qui ont quitt� leurs fonctions sous la contrainte (Ben Bella et Chadli) sont toujours en vie, alors que leurs rempla�ants sont morts, l�un d�une maladie unique en son genre (Boumedi�ne), l�autre assassin� (Boudiaf). On a derni�rement vu ensemble � Tlemcen les pr�sidents Ben Bella et Bouteflika. Tous les deux faisaient partie du m�me gouvernement en 1962, sont originaires de la m�me wilaya, et poss�dent les m�mes initiales, AB. Le premier a �t� le premier chef d�Etat de l�Alg�rie, et le second le dernier puisqu�il est en fonction. Les Constitutions de 1963 et de 1976, de type sovi�tique, ont institutionnalis� le pouvoir personnel et le parti unique. Les libert�s individuelles et publiques �taient ignor�es, mais c��tait dans l�esprit du temps. Les seuls apports positifs faits � la Constitution depuis 1963 sont ceux con�us � l�initiative de Chadli et de Z�roual. Le premier en cr�ant le poste de chef de gouvernement qui n�existait pas sous Boumedi�ne, et plus tard le multipartisme, le second en cr�ant le S�nat et en limitant le nombre de mandats pr�sidentiels. En 2008, Bouteflika a annihil� les apports positifs de ceux qu�il a qualifi�s de pr�sidents �stagiaires�. Il a supprim� le poste de chef de gouvernement et la limitation des mandats, mais je parie qu�ils seront prochainement r�tablis. Celui qui a eu � diriger le pays dans les pires conditions s�curitaires, climatiques et financi�res de son histoire, a �t� Z�roual. Celui qui a eu � le diriger dans les meilleures conditions climatiques et financi�res depuis l�ind�pendance, est Bouteflika : 500 milliards de dollars de recettes entre 2000 et 2010 ! Que veut dire tout cela ? Pour l�esprit rationnel, rien d�autre que des superstitions. Mais si tous les ennuis de l�Alg�rie venaient r�ellement de l� ? Je crois qu�il faut �couter d�une nouvelle oreille ce que r�p�te inlassablement M. Hocine A�t Ahmed depuis cinquante ans � propos de la Constituante sans qu�on le comprenne. Il est un des chefs historiques de la R�volution encore en vie, il �tait un des �lus de l�Assembl�e constituante et, chose � ne pas n�gliger dans l�ambiance de cet �crit, il descend d�une lign�e spirituelle v�n�r�e en Kabylie. C�est dire qu�il a toutes les qualit�s pour en parler. Si le pr�sident du FFS avait expliqu� son attachement � la Constituante dans ce langage, celui du peuple, sa revendication serait certainement devenue nationale, et peut-�tre m�me que le Conseil de s�curit� de l�ONU aurait vot� une r�solution allant dans ce sens pour r�gler une fois pour toutes le probl�me alg�rien. Le pr�sident Bouteflika qui est sensible aux traditions, qui a rendu aux zaou�as leur influence sur la soci�t�, et qui s�appr�te � toucher de nouveau � la Constitution, devrait consid�rer les choses sous ce nouvel �clairage. Il faut voir comment exorciser cette mal�diction, et lui seul est comp�tent en la mati�re. Non pas qu�il soit exorciste, mais parce que la Constitution d�pend de lui. Elle d�pend de lui, comme il nous en a administr� la preuve, plus qu�il ne d�pend d�elle. Les experts en droit constitutionnel qui vont �tre requis seront certainement tr�s comp�tents, mais il n�est pas s�r que la b�n�diction des martyrs de la R�volution de Novembre leur soit acquise. Quoi qu�ils fassent, leur responsabilit� sera b�nigne. Elle incombera enti�rement par contre � ceux qui vont leur donner les orientations et les axes de travail, et singuli�rement � celui que la Constitution d�signe comme �tant son gardien sacr�, son protecteur : le pr�sident de la R�publique. Si, abusant de ce privil�ge, de cette �amana�, il se comporte avec elle comme si elle n��tait que de l�encre sur du papier, ou sous pr�texte qu��elle n�est pas le Coran� comme aiment � dire les valets de chambre, s�il ne la regarde que sous l�angle de son int�r�t personnel, comme il l�a fait en 2008, c�est sur lui que la mal�diction retombera, et lui seul. Il faut renoncer aux arguments �cul�s du genre : �Ce qu�un pr�sident a fait, un autre peut le d�faire ; si tel pr�sident a chang� la Constitution, pourquoi pas moi�� Il faut se mettre � raisonner comme les Am�ricains � propos de leur Constitution qui a plus de deux si�cles d��ge, et non comme Bokassa devant la sienne. Il faut prendre exemple sur le meilleur, et non sur le pire. Le monde a beaucoup chang� depuis quelques mois. Le peuple, entre autres reproches � lui faire, enfreint all�grement le code de la route d�s lors qu�il n�y pas un gendarme ou un policier pour lui retirer le permis de conduire. Les dirigeants enfreignent encore plus all�grement la Constitution depuis l�ind�pendance sauf qu�eux, personne n�est l� pour leur retirer le permis de diriger. Ce �personne n�est l�, ce gendarme hypoth�tique, ce policier virtuel, n�est autre que le peuple souverain dont parlent les Constitutions alg�riennes sans exception. En fait il �tait l�, mais il a d�tourn� la t�te, il a fait comme s�il n�avait rien vu parce qu�il n�en avait cure, parce que, pensait-il, la Constitution ne le nourrit pas, parce qu�il �tait affair� � chercher sa �loqmat-al-a�ch� dans les Souk-el-Fellah. C��tait une �poque. Aujourd�hui, il n�a qu�� allumer sa t�l� pour voir ce qu�est un peuple, une nation, un Etat, et le rapport de causalit� existant entre une Constitution d�mocratique et la �bouch�e de pain�. M�me si c�est le m�me pain noir, il a meilleur go�t. Chez nous, la notion de �pouvoir�
implique, parmi les pr�rogatives d�volues � son d�tenteur (son �propri�taire�, devrais-je dire) le droit naturel de pi�tiner toutes les lois, du plus petit arr�t� communal � la Constitution, pour peu que �a lui chante. Sinon, il ne passerait pas, � ses yeux comme � ceux des autres, pour �puissant�. S�il est limit� par quelque chose, par quelque chiffon de papier, par quelque policier ou gendarme, c�est qu�il n�a pas vraiment le pouvoir. Le �pouvoir�, dans notre inconscient collectif, qu�il soit de nature politique, �conomique ou physique, que nous le subissions ou le faisions subir aux autres, est synonyme d��l�vation au-dessus de tout : usages, civisme, savoir-vivre, droits des autres, barri�res, lois, Constitution... Pas n�cessairement par bravade, par m�chancet� ou par vantardise, non. C�est tout simplement ainsi, c�est tout banalement comme �a ; c�est dans notre culture et dans nos t�tes. C�est avec ce naturel, ce bon aloi, que peuple et dirigeants comprennent les choses depuis les premiers Aguellids, depuis les �Mille et une nuit�, depuis l�ind�pendance. C�est comme �a que, du chef de l�Etat au plus humble gardien de parking sauvage, les choses sont vues, v�cues et pratiqu�es. Les diff�rences d�un cas � un autre r�sultent de la position qu�on occupe dans la hi�rarchie sociale. Autrement, c�est de cette fa�on que tout le monde se comporte chez soi, au travail, aux guichets de l�administration, dans les arcanes du pouvoir, dans la rue, � pied, en voiture... Tr�s peu de gens croient � la loi, au droit, au bon exemple. Par contre, le mauvais exemple est religieusement suivi. La majorit� d�entre nous ne croient qu�en la force brute, la force des armes, la force physique, la force du rang social, la force de l�argent, la force de la fourberie� Entre les mains des puissants, la loi est une t�l�commande : on appuie n�gligemment dessus pour r�compenser ou s�vir puisqu�on a le privil�ge de pouvoir d�roger � tout. On fait beaucoup de lois, d�ordonnances, de d�crets, de circulaires, mais on ne veille � leur application �avec la derni�re rigueur� que lorsqu�on veut enrichir ou ruiner quelqu�un, l��lever ou l�abaisser, lui passer ses caprices ou le jeter en prison s�il s�est m�l� de �ce qui ne le regarde pas�. Les r�glements, l�ordre, les interdictions, les autorisations, la paperasse infernale, la cha�ne, c�est pour les assujettis : pour leur �montrer leur place�, les occuper, les contenir, les humilier, les �craser, leur faire mettre genou � terre comme on dit dans le langage populaire. Voil� d�o� provient la dictature des grands et des petits. Heureusement que tout le monde n�a pas tout le pouvoir tout le temps. Ce n�est pas le sort qui nous accable de mal�dictions, c�est l��go�sme, la m�chancet�, l�ignorance, l�incivisme, le penchant pour la duperie de tous qui, en se rencontrant et en s�entrechoquant dans le quotidien, g�n�rent le despotisme, la �hogra�, la m�fiance, l�anarchie, la violence, les d�perditions de temps, de moyens et d��nergie, dont nous souffrons et nous plaignons unanimement. Nos mal�dictions, nous les tissons de nos propres mains : ce sont les milliers de petits probl�mes que nous cr�ons inconsciemment les uns aux autres ; les milliers de petits malheurs que nous nous occasionnons r�ciproquement avec sadisme ; les milliers de �petits riens� avec lesquels nous nous empoisonnons mutuellement la vie. Elles ne sont que les termes g�n�riques qui d�signent nos mauvaises actions, nos devoirs non accomplis, notre travail mal fait, nos ruses. Depuis l�ind�pendance, nous sommes poursuivis par trois mal�dictions : celle de la Constitution, celle du p�trole et celle de l�islamisme. Comment les exorciser ? En commen�ant par le commencement, en suivant l�ordre dans lequel elles sont apparues. En trois mots, il faut une Constitution d�mocratique INTANGIBLE dans ses dispositions principales, un Etat l�gitime et comp�tent, et une �conomie cr�atrice d�emplois et de richesses gr�ce � la re-motivation de la soci�t�, des investisseurs et des autres agents �conomiques. Ceux qui, quels qu�ils soient, seront appel�s � plancher sur la Constitution pourraient faire une petite place dans leur esprit � ces �superstitions�, sans risque pour eux d��tre distraits outre mesure de leur t�che. L��me tourment�e des martyrs trahis par les d�mons du despotisme qui se sont empar�s de nos dirigeants, avant m�me l�ind�pendance, ne conna�tra le repos que le jour o� l�Alg�rie sera dot�e d�une Constitution digne des id�aux pour lesquels ils se sont sacrifi�s, une CONSTITUTION STABILIS�E POUR UN SI�CLE, qui consacrerait la souverainet�, les droits et devoirs du peuple, et non les int�r�ts conjoncturels d�un homme ou d�un clan. C�est un argument suppl�mentaire en faveur de la d�mocratie, de nature mystique celui-l�, mais il aura peut-�tre plus d�effets sur nos esprits cr�dules que les arguments rationnels.


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