La sentence dans l�affaire dite �de la direction r�gionale de la SNTF-Annaba� est finalement tomb�e hier, apr�s deux reports. Avant que le juge du tribunal de premi�re instance de Annaba ne prononce le verdict, l�affaire a �t� mise en d�lib�r�, lors de la troisi�me audience, tenue le 10 du mois d�avril en cours. Le juge a condamn� D. M. et N. M. N., deux ex-directeurs r�gionaux de la Soci�t� nationale de transport ferroviaire (SNTF) successivement en poste � Annaba, � quatre ans de prison ferme. La m�me peine a �t� prononc�e � l�encontre de K. A., G. Z. et B. N., ayant occup� des postes de responsabilit� dont celui de directeur r�gional adjoint, chef d��tablissement de mat�riels remorqu�s et charg� du mat�riel. Deux autres personnes impliqu�es dans cette affaire ont �t� condamn�es � deux ans de prison ferme, alors qu�un acquittement a �t� prononc� en faveur du huiti�me mis en cause dans cette affaire. Les peines de prison concernant les sept personnes impliqu�es sont assorties de 200 000 DA d�amende pour chacune d�entre elles. Pour rappel, le repr�sentant du minist�re public avait requis � l�audience du 10 avril des peines de cinq ans de prison ferme pour tous les mis en cause. Il leur est reproch�, dans l�acte d�accusation, d�avoir falsifi� des documents commerciaux, d�tourn� et dilapid� des deniers publics. L�affaire, qui portait sur plusieurs ann�es de ce genre de trafic, a �t� largement relay�e par la presse nationale depuis son �clatement, au mois de juillet 2008, gr�ce � des lettres de d�nonciation sign�es par deux cadres ing�nieurs de l�entreprise et adress�es en premier lieu au pr�sident de la R�publique, avec un rappel des dispositions contenues dans l�ordonnance pr�sidentielle pour lutter contre la corruption, au ministre des Transports et � leurs chefs hi�rarchiques dont le DG de la SNTF, entre autres. Les lettres de d�nonciation comportaient des arguments en b�ton contre les malversations et autres crimes ayant vis� leur entreprise. Des documents avec photos � l�appui mettaient � nu ces pratiques de pr�dation. Il y avait du mat�riel ferroviaire remorqu� et des centaines de pi�ces de rechange neuves (bougies, essieux, roulements, bo�tes de roulements, triangles de frein�) import�s � coups de millions de dollars qui �taient laiss�es � l�air libre, donc aux m�faits des intemp�ries pour qu�elles soient class�es ensuite comme d�chets ferreux et vendues � travers une filiale de la SNTF � un op�rateur �tranger activant dans le domaine de la ferraille. Le pr�judice caus� � l�entreprise se chiffre � des centaines de millions de dollars. Les deux courageux cadres � l�origine de la d�nonciation, rejoints par la suite par deux autres ing�nieurs de la m�me entreprise, ont b�n�fici� de beaucoup de sympathie de la majorit� de leurs coll�gues parmi lesquels une majorit� de simples employ�s. Ceux qui ont permis que cette affaire voit le jour n�ont pas c�d� aux pressions, intimidations et autres chantages, dont l�amputation de pr�s du tiers de leur salaire. Lors de sa visite, l�an dernier, � Annaba, le ministre des Transports, Amar Tou, s�est rendu aux ateliers de la direction r�gionale de la SNTF de Annaba sans que le premier responsable de cette entreprise ne soit du voyage. Devant l�anarchie qui r�gnait en ces lieux, le ministre a prononc� une phrase pour le moins �nigmatique aux yeux des pr�sents, dont des journalistes. Il a textuellement affirm� : �C�est tr�s sale. Il faut nettoyer�. Phrase que d�aucuns n�ont pas manqu� de lier � la lettre de d�nonciation adress�e au chef de l�Etat concernant cette affaire de malversations ayant �clabouss� cette unit� r�gionale de l�une des plus anciennes soci�t�s du pays. Et pour cause, des commissions d�enqu�te ont �t� d�p�ch�es, certainement � l�instigation des services de la pr�sidence, pour mener des investigations sur cette affaire.