La performance sportive est un ph�nom�ne complexe qui comporte plusieurs aspects. La planification de l'entra�nement repose sur une mod�lisation qui tend � r�duire les performances � quelques propri�t�s consid�r�es comme essentielles. L'entra�nement peut �tre d�fini comme un processus d'action dont le but est d'agir de fa�on m�thodique et adapt� sur le d�veloppement de la perf sportive. Toute planification repose sur l'analyse des exigences de l�activit�, ainsi les diff�rents points � mettre en �vidence sont : Besoins physiologiques : � Energ�tique : la d�termination des fili�res �nerg�tiques pr�pond�rante dans une activit� physique peut reposer sur une approche scientifique ou empirique : Scientifique = mesure de VO2 de la lactat�mie de fin d'effort, biopsies. Empirique = observation du temps d'effort et de l'intensit�, observation du type d'action. � Force : l'analyse de l'activit� repose sur les outils cin�matiques et cin�tiques qui vont permettre de d�terminer le mode de contraction musculaire et le niveau de recrutement des fibres. � Souplesse : l'analyse de la souplesse sp�cifique � l'activit� repose sur l'analyse biom�canique qui met en �vidence l'amplitude des mouvements ainsi que la souplesse active et passive n�cessaire � chaque groupe musculaire. Besoins techniques : � Coordination motrice : une partie de cette coordination est inn�e l'autre est acquise ; on diff�rencie les facult�s d'�quilibration, de reproduction d'un mouvement, et d'adaptation � un mouvement. � D�veloppement de l'habilet� motrice/ technique propre � l'activit� : partir des �l�ments de base de l'activit� pour arriver � l'ensemble coh�rent recherch�. Besoins tactiques : Ces exigences sont subordonn�es aux �l�ments de la coordination motrice. Besoins psychologiques : Qui sont souvent une cons�quence de la charge et de l'�tat de forme du sportif et qui devrait pourtant �tre un objectif de pr�paration. Le premier objectif de la planification est de hi�rarchiser l'ensemble de ses besoins. Pour �laborer un plan d'entra�nement, il faut partir d'une conception th�orique de la pr�paration du sportif. Ce plan th�orique devra d�terminer les objectifs de la pr�paration, les p�riodes de la pr�paration, le nombre de s�ances dans chaque cycle et le contenu des s�ances. Dans chaque p�riode de pr�paration, l'entra�neur applique des microcycles � charge d�termin�e en vue d'agir sur une composante de la forme ou de la performance. Le microcycle est consid�r� comme une unit� du m�socycle, sa dur�e varie entre 7 et 12 jours, mais le plus courant demeure celui d�une semaine et les charges de travail s'encha�nent � raison de 1 ou 2 s�ances par jour. A l�int�rieur de chaque microcycle, l�entra�neur doit trouver l�agencement le plus harmonieux. Il doit prendre en consid�ration les diff�rents principes (progressivit�, sp�cificit�, alternance, r�cup�ration�) ainsi que les facteurs suivants : - La place du microcycle dans le cycle d�entra�nement. - Le nombre de s�ances dans le microcycle. - Les r�actions individuelles aux charges d�entra�nement. - Le r�gime de vie de l�athl�te, etc. Dans la construction des microcycles, il existe certains principes : 3 � 4 s�ances � haute intensit� pour un microcycle, repr�sentent le maximum ; 2 s�ances de suite avec le m�me objectif repr�sentent un choix risqu� ; 1 s�ance avec un objectif principal peut avoir des cons�quences sur d'autres qualit�s physiques ou techniques. Souvent les microcycles sont organis�s par groupes de quatre. Au cours des trois premiers, la charge totale augmente progressivement d�un microcycle � l�autre, le quatri�me sera un microcycle de r�cup�ration.La charge sera donc nettement plus faible que celles des trois pr�c�dents. On distingue plusieurs types de microcycles et chaque microcycle poss�de ses propres caract�ristiques : - Microcycle ordinaire ou de pr�paration g�n�rale : Favorise l�adaptation de l�organisme aux efforts intenses. Il est utilis� lors de la premi�re �tape ; le volume est �lev� graduellement par contre l�intensit� est faible - Microcycle de choc ou de pr�paration sp�ciale : La charge de travail est maximale aussi bien pour le volume que pour l�intensit�. C�est un microcycle qui favorise l�adaptation aux grandes charges d�entra�nement. - Microcycle pr�comp�titif : Ce microcycle s�oriente vers la comp�tition et tient compte de l��tat de pr�paration de l�athl�te, sa r�cup�ration ainsi que sa motivation. - Microcycle comp�titif : Ce microcycle calque la comp�tition et applique son programme, il assure par la m�me le maintien de la forme sportive et le perfectionnement technico-tactique dans les conditions r�elles de jeu. - Microcycle de r�cup�ration : Ce microcycle fait suite � une s�rie de microcycles ou apr�s une comp�tition intense ; la charge d�entra�nement enregistre une baisse avec une augmentation des jours de repos. M�socycles : Le m�socycle est constitu� de plusieurs microcycles. El�ment de base sur le plan de l'entra�nement, de m�me qu'une seule s�ance ne suffit pas � modifier le m�tabolisme de l'athl�te, une seule semaine ou microcycle de travail ne repr�sente pas un stimulus suffisant pour g�n�rer une adaptation stable de l'aptitude. Il est indispensable de construire toute programmation sur des cycles de 3 ou 4 semaines ayant un objectif pr�cis et incluant des p�riodes de r�cup�ration. Exemple : Pour le d�veloppement musculaire comme la force : 3 semaines. Pour le d�veloppement des qualit�s �nerg�tiques : 4 semaines. On trouve 7 types diff�rents de m�socycles : M�socycle graduel : Utilis� en d�but de PPG, dont l'objectif est la acquisition de la forme sportive et donc la remise en activit� ; augmentation de la quantit� et de l'intensit�. M�socycle durant lequel on inclut un microcycle de choc. M�socycle de base : Est inclus dans la PPG, son objectif est d'accro�tre les aptitudes et de transformer les habilet�s motrices. Compos� de microcycles de choc. M�socycle de contr�le/pr�paratoire : Constitue l'�valuation de l'�tat de forme du sportif, � partir d'un test lors d'un entra�nement ou lors d'une comp�tition secondaire. M�socycle de pr�comp�tition : Vise � mod�liser pendant l'entra�nement les conditions de comp�tition. M�socycle de comp�tition : A pour objectif de conduire le sportif dans les meilleures conditions physiques et psychologiques jusqu'� la comp�tition. M�socycle de r�cup�ration/pr�paratoire : Vise � tirer profit des comp�titions en faisant progresser les fondamentaux de la performance surtout techniques. Permet une r�cup�ration physique et permet d'effectuer un travail technique. M�socycle de r�cup�ration : Vise � r�cup�rer compl�tement tout en maintenant le plus possible le niveau des aptitudes acquises pendant les p�riodes pr�c�dentes. En sport collectif, le m�socycle est le niveau � partir duquel on peut commencer � �individualiser� l'entra�nement. En th�orie, d'apr�s Matveiev et Platonov, lorsqu'on r�p�te plusieurs charges � m�me objectif et � quelques jours d'intervalle, les capacit�s de l'individu diminuent de fa�on plus marqu�e, r�cup�rent plus lentement, mais surcompensent plus. Lorsque les s�ances sont � objectifs vari�s, les effets sont plus difficiles � pr�voir mais la fatigue est r�duite, c'est pourquoi dans un m�me microcycle, la construction la plus courante est ax�e sur la r�p�tition de 2 ou 3 s�ances � charge �lev�e sur une capacit�, entrecoup�e de s�ances � plus faible intensit� et � objectifs diff�rents. La r�cup�ration peut �tre am�lior�e par des techniques multiples, telles que la pratique � faible intensit�, le stretching, les massages, la sophrologie... Plan de carri�re ou plan pluriannuel : Dans tous les cas de figure, la carri�re d'un athl�te va vers plus d'entra�nement, plus de sp�cialisation et plus de comp�tition. De plus, cette planification � long terme induit une augmentation progressive de la quantit� de travail et une augmentation du rapport Pr�paration sp�cifique / Pr�paration g�n�rale Part relative des pr�parations sp�cifique et g�n�rale, ainsi que le volume de travail annuel. On trouve dans la programmation � long terme diff�rentes �tapes qui correspondent � l'�ge des pratiquants : Formation sportive de base : Dure 4 � 6 ans, en fonction du sport et des qualit�s physiques du sujet, la fr�quence des entra�nements ne d�passe pas 2 � 3 s�ances par semaine et la dur�e des s�ances ne d�passe pas 1h � 1h30 ; la planification est � ce moment-l� calqu�e sur le calendrier scolaire. Etape compos�e d'une p�riode initiale ou motrice g�n�rale : Dure 2 � 3 ans, o� l'objectif est d'assurer un entra�nement plus g�n�ral et le d�veloppement des habilet�s motrices (objectif d'ensemble). Le volume annuel est faible entre 80 et 120h, et l'augmentation de ce volume doit passer par l'augmentation du nombre de s�ances et non par l'augmentation du volume des s�ances. Etape compos�e d'une p�riode de formation sp�cifique de base : Dure 2 � 3 ans. Etape qui correspond au stade de sp�cialisation initiale et qui s'appuie sur les p�riodes sensibles de d�veloppement de l'organisme Pour Matveiev, �c'est l'intervalle de temps, o� l'�ge particulier au cours desquelles certaines r�ponses s'apprennent de mani�re irr�versible avec un max d'efficacit� et de facilit�.� Formation sp�cifique : Peut durer 8 � 12 ans suivant les activit�s, p�riode la plus intense de la carri�re, p�riode durant laquelle il va y avoir une syst�matisation du geste sportif. Etape de pr�paration sp�cifique : La part de l'entra�nement sp�cifique augmente et s'approche des caract�ristiques de la comp�tition (�tape de sp�cialisation) ; �tape o� le volume d'entra�nement et l'intensit� augmentent. Etape des r�alisations maximales : Etape o� l'�ge est optimal pour la r�alisation de performances dans l'activit�. Maintien : quelques que soient les activit�s, l'�ge entra�ne le d�clin des aptitudes, et � ce moment-l�, l'objectif est de maintenir le plus longtemps possible le niveau de performance. P�riode de rentabilisation de la performance. Il y a une diff�rence entre plan pluriannuel et plan de carri�re : � Plan pluriannuel : se contente de fixer les objectifs de pr�paration en vue de la meilleure performance � Plan de carri�re : se soucie du financement, de la pr�paration des �tudes, de l'environnement familial et de la reconversion du sportif. Le plan pluriannuel pr�sente l'int�r�t majeur de mettre en perspective les objectifs de l'athl�te et de donner du temps � l'entra�neur pour mettre en place son intervention. Plan de saison : Un plan peut �tre r�duit � sa plus simple expression si on ne prend en compte que les dates importantes sans fixer le contenu de la p�riodisation. Le plan permet de fixer les responsabilit�s des intervenants, mais normalement, il devrait aussi permettre de d�terminer l'objectif de chaque saison. On peut ainsi d�finir 3 objectifs principaux : - augmentation du niveau - stabilisation des performances - Atteinte des performances maximales : �tre pr�t pour 1 ou 2 �ch�ances tr�s importantes (Championnat d�Afrique, Championnat du monde, Jeux olympiques). Un plan annuel de pr�paration doit comprendre : Une p�riode de pr�paration g�n�rale. Une p�riode de pr�paration sp�cifique. Une p�riode de pr�-comp�tition. Une p�riode de comp�tition. Une p�riode de transition. D'apr�s Matveiev : l'existence de ces p�riodes est li�e au fait qu'un sportif ne peut garder une condition optimale pendant une saison compl�te. Cette condition physique passe obligatoirement par une phase d'am�lioration, une phase de stabilisation et une phase de fatigue. Il faut dans chaque p�riode de pr�paration d�terminer : La quantit� d'entra�nement. Le nombre d'entra�nements hebdomadaires. L�intensit� de la charge. Le contenu approximatif des s�ances. La dur� d'une p�riode peut durer de 2 � 15 semaines en fonction du calendrier et des objectifs. Une p�riode contient en moyenne un � trois m�socycles. Les objectifs : En p�riode de pr�paration physique g�n�rale (PPG) : L�objectif est de d�velopper les qualit�s de base ; des �tudes ont d'ailleurs d�montr�, que le niveau de capacit� atteint � la fin de cette p�riode d�termine le niveau de performance de la saison, autrement dit : la quantit� maximale d�entrainement doit �tre atteinte en fin de PPG avant le d�but de la PPS. Durant cette p�riode d�augmentation de la quantit� et de l'intensit� d'entra�nement. En p�riode de pr�paration physique sp�ciale (PPS) : L�objectif est d'entretenir les aptitudes acquises et de transf�rer ces progr�s sur le plan de la performance. La quantit� se stabilise mais l'intensit� continue � augmenter. L�intensit� maximum doit �tre atteinte en fin de PPS, avant le d�but de la p�riode comp�titive. Durant cette p�riode lorsque l�intensit� atteint 70 %, il sera alors n�cessaire de diminuer le volume. La quantit� peut commencer � diminuer juste avant la fin de la PPS pour introduire une phase de r�cup�ration, plus l'�ge et le niveau de pratique augmentent, plus le rapport PPS/PPG augmente. En p�riode de pr�comp�tition et de comp�tition : Le volume et l�intensit� fluctueront avec recherche de charge optimale 10 jours avant la comp�tition. L�objectif est la performance maximale, l'organisation de ces p�riodes d�pend beaucoup de la discipline sportive, mais on doit de toute fa�on d�terminer des objectifs principaux, car on ne peut avoir que 2 ou 3 p�riodes o� les performances sont maximales dans la saison. C'est pour cela que certaines comp�titions secondaires font plus partie de l'entra�nement, car elles constituent des stimuli tr�s importants et sp�cifiques. Durant cette p�riode, le travail doit �tre tr�s sp�cifique et le volume faible � mod�r�, la motivation et l'�tat de forme du sportif jouent alors un r�le primordial. Durant cette p�riode, ce sont les phases de r�cup�ration qui sont les plus importantes � g�rer. En p�riode de transition : Lors de cette p�riode, l�intensit� chute rapidement, le volume progressivement. P�riode de r�cup�ration active qui permet d'�viter le surentra�nement en restaurant les capacit�s physiques et psychiques et en pr�servant l'int�r�t du sportif pour son activit�. Cette p�riode est form�e soit d'une r�cup�ration passive, soit de transition douce vers une nouvelle PPG, soit de r�cup�ration active en pratiquant d'autres activit�s. A la fin de la PPG lorsque l'on a acquis une capacit� physique n�cessaire � la performance, on tente de la transf�rer � la p�riode de PPS, et donc � terme � la performance. Suivi et pr�paration psychologique du sportif Essayer de partir d'une mesure de l'�tat psychologique, donc essayer d'�tablir une �valuation � partir du questionnaire psychologique de Thill, ou de mani�re empirique � partir des observations � l'entra�nement. Cette �valuation doit nous permettre de g�rer le stress chez le sportif de haut niveau, sa motivation, les �checs ou contre-performances, les relations au sein d'une �quipe, les relations entra�neur et entra�n�s. D'une mani�re g�n�rale, l'entra�neur doit tenter de g�rer les conflits, mais il faut pour cela qu'il y ait une communication directe entre entra�neur et entra�n�s, ainsi qu'une bonne gestion des contenus des s�ances et des charges de travail. Aspect extra-sportif de l�entra�nement Organisation de l'entra�nement et rythme de vie : Selon que le sportif est ou non soumis � des contraintes externes, comme l'�cole o� les activit�s professionnelles, les conditions d'entra�nement ne sont pas les m�mes, c'est pourquoi l'entra�neur et les dirigeants doivent s'occuper de probl�mes qui n'ont pas directement rapport avec le sport. La construction d'un entra�nement devrait passer par la mise en place d'une structure de haut niveau, int�grant entra�nement sportif, encadrement scolaire et h�bergement. Les interlocuteurs dans la construction d'un tel environnement sont : les directeurs p�dagogiques, les f�d�rations et minist�re de la Jeunesse et des Sports. Rythme de vie : au niveau des rythmes scolaires, ne pas oublier d�inclure des p�riodes de r�cup�ration (diminution de l'entra�nement) afin de permettre au jeune sportif de g�rer ses examens dans les meilleures conditions. G�rer aussi les probl�mes li�s � l'alimentation et au sommeil. Contraintes financi�res : L'argent est souvent �troitement li� aux r�sultats sportifs, car il d�termine la qualit� de l'entra�nement, � travers la pr�sence et la motivation de l'entra�neur et des athl�tes, le nombre de participation aux comp�titions et des conditions de vie de pratique. Obligation de moyens et de r�sultats : Quand on est entra�neur, on a une obligation de moyens, c'est-�-dire agir sur l'entra�nement, puis obligation de r�sultats. Au terme de cette �tude, nous tenons � insister sur le fait ; que la planification annuelle est orient�e vers le choix de p�riodes o� les joueurs devront �tre � leur potentiel maximum. Ce choix se fera en fonction des connaissances des �quipes adverses et d�une strat�gie mise en place en fonction de l�objectif vis� par l�entra�neur. Sachant que l�athl�te ne peut rester au sommet de sa forme physique durant de longues p�riodes, l�organisation de l�entra�nement consiste donc � amener le sportif au niveau optimal des ressources � une ou plusieurs comp�titions pr�cises et �videmment connues � l�avance. B. Z. S. *Ma�tre de conf�rences en STAPS, enseignante chercheur en sport, laboratoire de m�thodologie de l�entra�nement sportif, laboratoire des adaptations et de la performance motrice, enseignante de handball � INFS/STS de D�ly-Ibrahim (Alger)