La �crise� est un qualificatif r�current pour d�finir l��tat de l�h�pital de Bordj-Bou-Arr�ridj. L�utilisation d�un terme qui suppose une situation explosive est paradoxale compte tenu de la p�rennit� du malaise qui ne s�inscrit nullement dans le registre des conflits d�ordre relationnel entre la directrice de sant� publique, cadres et praticiens hospitaliers. Mais il s�agit bel et bien d�un d�tournement de m�dicaments � usage hospitalier. Devant un service public d�stabilis� par la multiplication des malversations et la mauvaise gestion, le wali a pris l�initiative de suspendre le directeur de l�h�pital de Bordj-Bou-Arr�ridj. En effet, le rapport d�inspection du minist�re de la Sant� publique fait ressortir des carences graves relatives � l�exercice d�activit� de l�ann�e 2010 s�agissant de d�tournements de psychotropes, narcotiques hynotiques, de fils de suture et de denr�es alimentaires d�une valeur de plus de 3 milliards de centimes. Sur le plan des m�dicaments � usage hospitalier, le manque constat� par l�inspection du minist�re de la Sant� est de 855 ampoules de Thiopental 1 g injectable, 180 ampoules de Norchron 4 g injectable, 114 ampoules Prodofol 200 mg injectable, 14 ampoules de Halotane 200 mg injectable, 121 ampoules de Ketamine 200 mg injectable, 151 500 flacons de Fentanyl, ils ont disparu aux cours d�un seul mois, celui de f�vrier 2010. Certains m�decins de l�h�pital affirment qu�une ampoule peut servir pas � 2 malades. Statistiquement parlant, l�h�pital du chef-lieu de wilaya avec 6 chirurgiens et 5 orthop�distes, 4 blocs op�ratoires ont op�r�s durant l�ann�e 2010 2 871 patients, alors qu�ils auraient pu en faire 10 000 op�rations chirurgicales au cours de la m�me ann�e 2010, et ce, par rapport aux m�dicaments et �quipements m�dicaux dont ils disposent. Cependant, para�t-il, que certains m�decins sp�cialistes choisissent leur malades : �On dit dans le langage de la soci�t� m�dicale qu�ils �cr�ment les patients qui montrent patte blanche.� Il faut ajouter la disparition de 264 pi�ces de fil de suture resorbable. Quant aux denr�es alimentaires, la fraude et la surfacturation av�r�s ont caus� un pr�judice financier de l�ordre de 1 495 155 centimes. La population de Bordj- Bou-Arr�ridj se trouve face � un tsunami sanitaire et il est urgent de prendre des mesures draconiennes pour redresser la situation. Le d�sordre et la mauvaise gestion sont tels que l�h�pital ne sait rien faire d�autre que de voir dispara�tre une partie des m�dicaments destin�s aux malades, dont le reste est disponible selon le principe �premier arriv�, premier servi�, et l�acc�s aux soins est devenu le r�sultat d�une forme de loterie ou de tirage au sort, ou r�serv� aux parents, amis et connaissances des personnels de sant�. Toute cette gabegie traumatise la population, par la politique sanitaire bas�e sur le client�lisme, le n�potisme, le m�pris, du droit du malade et l�incivisme. Rien de cela ne saurait �tre tol�r� si l�on avait quelque notion de ce qui est la dignit� de la personne humaine, soutient le wali, lors de la rencontre avec la presse locale le mercredi 18 mai 2011, � la cha�ne de radio-Bibans. Plus grave encore, les soins dans les services des urgences sont de l�ordre de 5%, alors que les urgences sont la vitrine de l�h�pital l� o� la mis�re est visible puisque par d�finition on n�y re�oit tout le monde. L�h�pital doit avoir tout sous la main, il est donc indispensable pour la sant� de tous, de la pr�server et non de le d�grader ou de d�tourner les m�dicaments et denr�es alimentaires destin�s aux malades. C�est pourquoi, il y a lieu de red�ployer les personnels qui permettront de mieux r�pondre au besoins de sant� �avec un objectif de qualit� et d'�gal acc�s au soins�. L�h�pital de Bordj-Bou- Arr�ridj doit subir une op�ration pour extirper le mal qui devra se faire en coordination avec l�ensemble des professionnels de sant�.