A peine les choses s�rieuses ont-elles commenc� dans le projet de r�alisation du Viaduc Trans-Rhumel de Constantine que le chantier se retrouve, d�j�, � l�arr�t, non pas pour des contraintes g�ologiques ou financi�res mais pour une �ni�me affaire de �licenciement abusif de travailleurs alg�riens� par le ma�tre d�ouvrage, l�entreprise br�silienne Andrade Gutierrez (AG). Ainsi, pris d�un fort sentiment de �malaise et d�indignation�, environ 200 ouvriers alg�riens de l�entreprise br�silienne Andrade Gutierrez (AG), en charge de la r�alisation du huiti�me pont de la capitale de l�Est, sont entr�s, hier, en gr�ve ouverte pour d�noncer �le plan de compression d�effectif d�cid� par les responsables du groupement AG� Une d�cision qui aurait �t� prise par les responsables de ladite entreprise, nous confie un ouvrier rencontr� sur le site de la base, implant� au quartier de Bardo, �pour faire face aux charges financi�res induites par les salaires mensuels vers�s � des ouvriers se trouvant, semblet-il, en situation de ch�mage technique � depuis plusieurs mois �. Et ceci, pr�cise-t-il, �en raison de la non-lib�ration par les autorit�s locales d�une dizaine de zones se trouvant sur le trac� du projet en question�. Il s�agit, en effet, de cinq stations-service et autres immeubles devant �tre ras�s. Il convient, � ce titre, de noter que plusieurs ouvriers alg�riens dont les contrats de travail sont arriv�s � terme ont �t� licenci�s sans pr�avis par l�entreprise. �Tout ce que nous demandons, c�est l�arr�t imm�diat des pratiques de suspension � tort des ouvriers alg�riens et notamment, le licenciement abusif de ceux en fin de contrat�, souligne M. Bendjama�, SG de la section syndicale de l�entreprise Andrade Gutierrez. Et d�ajouter avec regret : �Il y a parmi ces travailleurs licenci�s abusivement, des p�res de familles qui ont tout donn� depuis le premier jour de l�implantation de l�entreprise. Pourquoi les remplacer aujourd�hui par des ouvriers �trangers sans qualification qui co�tent � l�Etat le triple de ce que touche un ouvrier alg�rien hautement qualifi� Autre point de discorde entre l�employeur et le syndicat des travailleurs, le refus du nouveau directeur, M. San Paio Dor�ra, d�appliquer les termes de la convention collective, pourtant approuv�e et sign�e par son pr�d�cesseur. �La convention collective a �t� �labor�e en commun accord entre le syndicat et la direction de l�entreprise. Rien n�emp�che, en fait, son application !�, s�exclame le pr�sident de la section syndicale. Pis, le nouveau directeur aurait �menac�, lors d�une r�union avec les travailleurs alg�riens, venus r�clamer une augmentation salariale et notamment l�application de la convention collective, de recourir au recrutement d�ouvriers africains ou chinois qui se contentent d�un plat de riz en contre-partie�, raconte notre interlocuteur, l�air �tonn�. Approch� pour avoir sa version des faits, M. Carlos Veranda, int�rimaire de M. San Paio Dor�ra, directeur de AG, qui se trouve, dit-on, en mission � Alger, a refus� tout commentaire se contentant juste de nous faire savoir par l�interm�diaire d�un subalterne que l�Inspection de travail a �t� saisie du dossier�. Cela �tant, les gr�vistes, tout en se disant � contre le blocage de la bonne marche du chantier, d�noncent par contre les d�passements de l�employeur et r�clament outre mesure la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles qualifi�es de l�gitimes �.