�El Hadj� Abdelkader Ould-Makhloufi demeure une l�gende vivante de la boxe alg�rienne dont il a �crit les plus belles pages avec notamment quatre titres de champion d�Afrique. Il fut challenger dans un championnat du monde et sa boxe spectaculaire au style particulier est toujours une r�f�rence. Aujourd�hui, � 67 ans, il a d�cid� de r�diger un livre pour raconter ses exploits et une partie de l�histoire du noble art de notre pays. Propos r�alistes d�un ancien pugiliste. Le Soir d�Alg�rie : Que devient Ould-Makhloufi ? Abdelkader Ould- Makhloufi : Je ne suis plus dans le milieu de la boxe mais actuellement, je suis en train d��crire un livre. Ce sont vos m�moires ? Disons que c�est un ouvrage qui comporte plusieurs parties. D�abord, une introduction avec une partie historique, notamment la cr�ation de la premi�re f�d�ration de boxe en 1962. Ensuite, il y aura un passage sur ma carri�re avec notamment mes quatre titres de champion d�Afrique et mes combats professionnels. Enfin, il y aura plusieurs anecdotes tr�s int�ressantes. Avez-vous une anecdote particuli�re � nous raconter ? Il y en a une qui me tient � c�ur. Elle concerne ma rencontre avec le pr�sident d�funt, Houari Boumedi�ne. C�est en 1976, le jour de la finale retour de foot entre le MCA et Hafia Conakry. Apr�s le triomphe des Mouloud�ens, Boumedi�ne nous avait invit�s. J�avais eu une longue conversation avec lui et j�avais �t� �tonn� par ses connaissances en boxe. Il savait tout du noble art alg�rien et j��tais vraiment rest� sans voix devant autant de savoir sur la boxe. Pourquoi, vous �tes-vous retir� de la boxe ? Je ne me suis pas retir�. On m�a plut�t pouss� vers la porte. Lorsque j�ai raccroch� les gants, j�ai pass� tous mes dipl�mes d�entra�neur en France, � l�INS, et quand je suis revenu en Alg�rie, je me suis retrouv� � la F�d�ration o� j�ai �labor� tous les textes relatifs � la commission de boxe professionnelle. A l��poque, les journalistes me t�l�phonaient souvent et je m�exprimais r�guli�rement sur ce projet. Mais le pr�sident de la F�d�ration n�appr�ciait pas que je lui fasse de l�ombre et il n�a pas trouv� d�autres excuses que de me signifier que je ne pouvais pas �tre DTS du club de Boufarik et membre de la F�d�ration. A ce moment-l�, j�ai choisi de quitter la f�d�ration. Selon vous, aujourd'hui, l�Alg�rie est-elle pr�te pour lancer la boxe professionnelle ? Non, l�Alg�rie n�est pas pr�te du tout. Aujourd'hui, n�importe qui peut obtenir l�autorisation de la F�d�ration pour organiser un combat. Non, ce n�est pas comme cela qu�on peut lancer le professionnalisme. Dans votre livre � para�tre, allez-vous nous expliquer pourquoi lorsque vous �tiez professionnel en France, les autorit�s alg�riennes vous ont demand� d�arr�ter la boxe ? Je dois pr�ciser que lorsque j�ai opt� pour le professionnalisme en France, j�ai battu tous mes opposants fran�ais. A ce moment-l�, on me disait que je pouvais �tre champion d�Europe. Mais pour ce faire, il fallait que je dise oui � la nationalit� fran�aise, ce que j�ai refus� parce que j�ai v�cu, � 17 ans, les horreurs commises par la France en Alg�rie, notamment en 1958. Toutefois, la presse sportive fran�aise ne cessait de relater mes exploits, ce qui ne plaisait pas en Alg�rie. Et pourquoi ? Parce que dans les ann�es 70, c�est le syst�me socialiste qui pr�dominait en Alg�rie et que seul l�amateurisme �tait de mise. Le professionnalisme �tait interdit. Bon, je pr�f�re laisser les d�tails aux lecteurs qui d�couvriront mon livre mais � la fin des ann�es 70, le MJS avait organis� une conf�rence de presse o� il �tait d�cid� que Hamani et moi-m�me b�n�ficiions d�une d�rogation sp�ciale pour poursuivre notre carri�re professionnelle. Aujourd'hui, est-ce que vous regrettez d�avoir choisi la boxe comme gagne-pain ? Non pas du tout. Je ne regrette rien et s�il fallait recommencer, je le ferais sans aucune h�sitation. On dit que la boxe professionnelle est un m�tier tr�s dur. Qu�en pensez-vous ? Je vous le confirme, c�est un m�tier tr�s dur qui ne peut pas �tre pratiqu� par n�importe qui ou par le premier venu. A quelle date pr�voyez-vous la parution de votre livre ? Je suis encore � la recherche d�un �diteur, mais je pense qu�il sera pr�t � la prochaine rentr�e sociale.