La Banque mondiale et l�Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) ont publi� le 22 juin 2011 une �tude sur les dispositifs � mettre en place par les pays pour r�cup�rer les fonds d�tourn�s. Pour ces deux institutions mondiales, les r�cents soul�vements populaires dans des pays du Moyen-Orient et de l�Afrique du Nord ont �t� une raison de plus pour soulever la question de la capacit� des centres financiers � arr�ter le flux des ressources financi�res g�n�r�es par la corruption et le blanchiment d�argent. Intitul�e �Les obstacles au recouvrement des avoirs�, cette �tude de plus de 200 pages conseille les d�cideurs politiques sur les r�formes � engager pour permettre la r�cup�ration des biens d�tourn�s. Selon les chiffres de l��tude, les pays en d�veloppement perdent annuellement entre 20 et 40 milliards de dollars, soit entre 15 et 30% de l�aide publique au d�veloppement, � travers la corruption et les d�tournements de fonds. Au cours des 15 derni�res ann�es, seulement 5 milliards de dollars ont �t� r�cup�r�s. La BM et l�UNODC pr�conisent plusieurs actions et autres recommandations pour les d�cideurs, les l�gislateurs et les professionnels charg�s de la lutte contre la d�linquance financi�re. Elles portent notamment sur la mise en �uvre de nouvelles politiques et proc�dures op�rationnelles, l�introduction de r�formes l�gislatives visant � faciliter le gel et la confiscation des avoirs vol�s, et une meilleure mise en �uvre des mesures existantes de lutte contre le blanchiment d�argent. Soulignant qu�il s�agit d�un �processus complexe �, l��tude soutient que le recouvrement des avoirs d�tourn�s d�pend �galement de la c�l�rit� dans la coop�ration internationale et implique souvent �l��change d�informations sensibles �. Elle exige, �galement, des professionnels de la lutte contre ce fl�au de se familiariser avec les outils juridiques et les proc�dures, aussi bien de leur propre pays que ceux des pays partenaires. Pour le sp�cialiste principal du secteur financier et auteur principal de cette �tude � la Banque mondiale, M. Kevin Stephenson, �il y a de nombreux obstacles au recouvrement des avoirs. Non seulement c�est un processus juridique sp�cifique plein de d�lais et d�incertitudes, mais il y a aussi les barri�res linguistiques et un manque de confiance lorsque l�on travaille avec d�autres pays�. �Dans les juridictions qui ne font pas de la lutte contre ces d�lits une priorit�, les professionnels ne peuvent donc pas d�velopper l�expertise n�cessaire.� Pour l��laboration de cette �tude, les auteurs ont consult� plus de 50 professionnels de lutte contre la corruption et le blanchiment d�argent � travers plusieurs pays, qui ont donn� des informations bas�es sur leur exp�rience pratique. �Cette �tude est un puissant outil pour aider les d�cideurs � concevoir une strat�gie globale pour le recouvrement des avoirs vol�s et mettre en �uvre les r�formes n�cessaires �, a d�clar� Jean Pesme, directeur des finances de la Banque mondiale pour le programme d�int�grit� du march�. Elle permet, �galement, d�aider les professionnels en s�initiant � �une utilisation plus efficace des outils existants de recouvrement des avoirs d�tourn�s�, selon cet expert.