Dimanche, d�s le d�but de la matin�e, ils �taient pr�s d�un millier de personnes � se rassembler devant la Wilaya, o� ont d�j� pris position des �l�ments de la brigade anti-�meutes qui se tenaient dans la cour, pr�ts � intervenir. Femmes, enfants, jeunes et moins jeunes �taient l� pour contester la fa�on dont a �t� confectionn�e la liste des 434 b�n�ficiaires de logements sociaux, affich�e mercredi dernier et qui, pour rappel, avait provoqu� jeudi dans la matin�e un d�but d��meutes dans la ville et le blocage de la circulation sur la RN4 � l�entr�e Est de A�n Defla avec divers objets, pierres, plaques de signalisation, arbustes� et ce, apr�s une tentative avort�e d�investir le si�ge de la Wilaya d�jou�e par la police. Tout le monde avait � la main des preuves justifiant que leur situation sociale n�a pas �t� consid�r�e avec �quit�. Devant l�ampleur de la contestation, le wali est venu dialoguer avec les contestataires leur promettant que cette liste serait revue dans le d�tail et que les recours seraient �tudi�s par ses soins un � un et que ceux qui n�y ouvrent pas droit seraient ray�s. Apr�s le bref entretien, le directeur de l�ex�cutif local s�est retir� dans la salle de d�lib�rations o� il a commenc� � recevoir des groupes et �couter leurs dol�ances qui pour certains �taient de v�ritables cris de d�sespoir. Dehors, la foule harangu�e par certains individus s�est attaqu�e au portail d�entr�e tentant de l�arracher. On a vu certains faire passer des documents � travers les barreaux de la palissade � un fonctionnaire de la Wilaya qui empilait dans une grande bo�te en carton les recours et des accus�s de r�ception des demandes, certaines dat�es du d�but des ann�es 2000. La tension s�est accrue quand un des contestataires a voulu passer par-dessus la palissade en fer forg� tenant une bouteille remplie d�essence pour s�immoler tout pr�s de l�embl�me national. Heureusement, il a �t� rattrap� � temps par des jeunes qui se trouvaient tout pr�s et qui lui ont enlev� la bouteille d�essence. Apr�s avoir perdu l��quilibre et tomb� sur le dos, il a �t� �vacu� aux UMC de l�h�pital Makour-Hamou jouxtant la Wilaya. Au milieu de la foule, dehors, sous un soleil de plomb, un autre responsable s�est adress� aux contestataires qui lui ont demand� o� se trouvait le chef de da�ra, pr�sident de la commission de distribution �entach�e d�injustices flagrantes au d�triment de ceux qui sont r�ellement dans le besoin d��tre log�s (�) o� �tait le maire qui est cens� nous administrer de mani�re juste et dans la transparence et nous repr�senter dans cette commission ?� �Il est retraitable, donc il ne se soucie pas trop de la port�e de sa mission (�) des rapports seront transmis � qui de droit.� Dans la salle de d�lib�ration, le wali a rassur� les contestataires : �Je vous promets que cette liste sera r��tudi�e minutieusement et par mes propres soins (�) Cette liste a �t� �tablie avant ma venue � la t�te de cette Wilaya. Je vous promets que ne b�n�ficieront que des citoyens qui le m�ritent.� Par ailleurs, les contestataires n�ont pas manqu� de crier leur �ras-le-bol de ces pratiques qui d�tournent au profit des poss�dants les bienfaits et les aides de l�Etat�. Ils nous ont cit� le cas de cette jeune femme r�sidant dans une autre commune et � qui on a fait obtenir un emploi permanent et figurer son nom sur la liste des b�n�ficiaires, alors qu�elle roule en voiture personnel. Un autre citera le cas d�un commer�ant de la ville qui a pignon sur rue et dont le nom figure sur la liste. Convaincue par les promesses du wali, la foule a commenc� � se disperser vers midi. Nous nous sommes rendu � l�h�pital pour rencontrer la personne qui a tent� de s�immoler. Selon son fr�re que nous avons trouv� � son chevet, il s�agit d�un ex-policier �g� de 34 ans, p�re de 2 enfants. �Nous sommes sept fr�res, tous mari�s, � vivre dans la maison familiale et toutes les demandes que nous avons d�pos�es depuis une dizaine d�ann�es sont rest�es sans �cho�, a confi� le fr�re du bless�.