Une semaine apr�s la journ�e de protestation, les avocats du barreau d�Alger radicalisent leur action et d�cident de l�organisation d�une marche dans la capitale. Celle-ci aura lieu demain. Les protestataires marcheront du tribunal de Sidi-M�hamed, situ� � la rue Abane-Ramdane, jusqu�� l�Assembl�e nationale, sise au boulevard Zighout- Youcef. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La d�termination est grande chez les robes noires de la capitale. En effet, tous les avocats rencontr�s hier �taient d�termin�s �� aller jusqu�au bout de leurs revendications. �C�est une question de principe. On ne badine pas avec la libert� �, dira un membre du conseil de l�Ordre du barreau d�Alger. �Nous sommes d�cid�s � poursuivre nos actions de protestation jusqu'� ce que le minist�re retire ce projet de loi�, a indiqu�, hier, Mouloud Benacef, membre du conseil du barreau d'Alger. Pour sa part, Me Noureddine Benissad dira que �les avocats rejettent ce projet de loi globalement et dans le d�tail, car il est en contradiction avec les dispositions de la Constitution alg�rienne qui garantissent les droits de la d�fense. Il n�est pas conforme aux conventions internationales sur les droits de l�homme ratifi�es par l�Alg�rie. Il est le contraire des recommandations de la commission nationale de la r�forme de la justice qui pr�conisent l�ind�pendance du barreau, le renforcement des droits de la d�fense et leurs promotions�. Et d�ajouter : �Ce projet de loi est de nature liberticide. Il y a une volont� � travers ce texte de porter atteinte aux droits de la d�fense et de l�ind�pendance du barreau vis-�-vis du pouvoir ex�cutif. Nous avons recens� 42 articles o� le terme ministre ainsi que 7 articles o� le terme minist�re sont utilis�s et qui ont de v�ritables interf�rences depuis l�admission jusqu�aux conditions d�exercice de la profession d�avocat alors que sa profession est cens�e �tre une profession lib�rale et ind�pendante. Certaines dispositions sont une �p�e de Damocl�s sur la t�te de l�avocat qui attentent � la libre plaidoirie et � la libert� d�expression�. En effet, les robes noires de la capitale qui ont r�ussi � avoir le soutien des autres barreaux � l�image de ceux de Tizi-Ouzou, de Boumerd�s, de S�tif et de Annaba ne d�sarment et comptent m�me radicaliser leurs actions �si aucune suite favorable ne soit donn�e � leurs revendications �. Cette lev�e de boucliers des robes noires exprime leur opposition au projet de loi suscit�e. Ce dernier se trouve actuellement au niveau de la commission des affaires juridiques, administratives et des libert�s de l'APN, ce qui explique cette marche en direction de la Chambre basse du Parlement. Les avocats comptent faire pression sur les d�put�s afin qu'ils �pousent leurs th�ses � propos de ce texte. �C'est un texte r�trograde qui veut museler l'avocat et faire basculer le dernier bastion de la libert� en Alg�rie, celui du droit de la d�fense�, a soulign� mercredi dernier le b�tonnier d'Alger, Me Abdelmadjid Selini, lors d'une conf�rence de presse anim�e au niveau de la cour d�Alger. Pour rappel, � l'origine de cette d�monstration de force, la revendication du retrait imm�diat du projet de loi portant organisation de la profession d'avocat pr�sent�, il y a quelques jours, par le ministre de la Justice devant la commission des affaires juridiques et administratives de l'Assembl�e populaire nationale. (APN). En somme, la quasi-totalit� des avocats de la r�gion du centre ont plaid� pour �le retrait pur et simple dudit document�. Selon des sources fiables du dossier, le projet de loi r�gissant l'exercice du m�tier d'avocat pr�voit dans l'une de ses dispositions que �le parquet g�n�ral peut s'autosaisir pour enclencher des poursuites judiciaires contre les avocats si ces derniers sont au centre d'un incident intervenant lors de l'audience �. En somme, pour un grand nombre d'entre eux, cette disposition n'est autre que la �photocopie du texte de 2001 (largement d�cri� par les avocats, ndlr) qui a comme principal objectif de mettre l'avocat sous la coupe du parquet�.