Pari r�ussi pour les avocats de la capitale. L�appel au boycott des audiences des diff�rentes instances judiciaires se trouvant � Alger a �t� massivement suivi par les robes noires. Pour le pr�sident de l�Union du barreau d�Alger, �le succ�s �tait total�. �En tant que barreau d�Alger, nous sommes d�cid�s � aller jusqu�au bout�, dira-t-il. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le conseil du barreau d'Alger a boycott�, hier, toutes les audiences programm�es dans les tribunaux et la cour d'Alger. Les avocats se sont regroup�s devant la cour pour protester contre les dispositifs contenus dans le projet de loi portant organisation de la profession. Ainsi, les avocats d�Alger ont boycott� toutes les audiences programm�es dans les cinq tribunaux d'Alger, � savoir Abane-Ramdane, Bir-Mourad- Ra�s, El Harrach, Husse�n Dey et Bab El Oued ainsi que celles de la cour o� ils se sont regroup�s en fin de matin�e. Selon un membre du conseil, �le service minimum a �t� tout de m�me assur�, puisque deux avocats ont �t� d�l�gu�s dans chaque instance pour se pr�senter � chaque audience et demander le report de l'affaire programm�e�. Dans un communiqu� rendu public hier, l�Ordre des avocats d�Alger a indiqu� que les avocats du barreau d�Alger ont �tenu � marquer leur opposition � un projet de statut de la profession d�avocat liberticide et en total retrait sur les droits de la d�fense, tels qu�ils ont �t� consacr�s par notre pays�. �Ce projet de texte intervient au moment o� le monde arabe conna�t un printemps prometteur pour sa d�mocratisaton et son entr�e trop longtemps retard�e dans la modernit� et le progr�s social, une bureaucratie irresponsable entend nous engager dans une r�gression aux effets ravageurs � l��gard de toute vell�it� d�ambition pour la construction d�un r�el Etat de droit�, lit-on dans ledit communiqu�. Dans une conf�rence de presse anim�e au si�ge de la cour d�Alger et en pr�sence des avocats membres du conseil, � l�image des avocats Benisad, Ould Hocine, Cha�b et autres Chaoui et Bourayou, le b�tonnier d�Alger, Me Sellini, a qualifi� le projet en question de �sc�l�rat� et constitue, selon lui, �un d�saveu incompr�hensible pour la politique des grandes r�formes initi�es par le pr�sident de la R�publique�. �C�est pr�cis�ment dans le cadre de ces r�formes que les avocats du barreau d�Alger entendent inscrire leur juste action et � ce titre, nous lan�ons un appel au premier magistrat du pays et � l�opinion publique pour soutenir nos revendications �, a-t-il ajout�. En effet, les avocats de la capitale comptent saisir dans les prochains jours le pr�sident de la R�publique en sa qualit� de premier magistrat du pays et si d�ici l�, aucune suite ne sera donn�e � leurs dol�ances, �ils fixeront d�autres actions � entreprendre jusqu�� obtenir gain de cause�. Sur un autre plan, le pr�sident du barreau d�Alger a laiss� croire qu�un d�saccord sur la question l�oppose au pr�sident de l�Union des barreaux d�Alg�rie, Me Menouar. �J�invite le b�tonnier national � relire le projet en question et je lui demande �galement de d�battre la question avec les membres de son conseil. Si ces derniers nous d�sapprouvent, nous renoncerons � nos actions�, a ajout� Me Sellini. Pour rappel, lors de l�assembl�e g�n�rale des avocats d�Alger affili�s au barreau d�Alger, qui constitue, faut-il le rappeler, une des principales forces de frappe de l�Union des barreaux d�Alg�rie, il a �t� d�cid� � l�unanimit� des pr�sents le recours au boycott de toutes les audiences programm�es ce jour. �Si cette d�marche ne rencontre pas l��cho escompt�, une marche, dont l�itin�raire n�a pas encore �t� d�finitivement fix�, est envisag�e�, avait plaid� la majorit� des participants � la r�union de samedi dernier. Ce mouvement de protestation risque de prendre de l�ampleur dans les prochains jours et de s��tendre � l�ensemble du territoire national. �C�est notre derni�re chance. Soyons unis et d�fendons ce dernier espace qui est celui de la libert� d�expression et du droit de la d�fense�, avait d�clar� Mustapha Bouchachi, lors de son intervention. Il ajoutera : �Ce projet ne refl�te nullement l�intention du pouvoir qui a entam�, depuis quelques jours, des consultations dans le but d�engager des r�formes. Nous avons � la fois une responsabilit� morale et historique. Il faut la saisir.� Selon des sources tr�s au fait du dossier, le projet de loi r�gissant l�exercice du m�tier d�avocat pr�voit dans l�une de ses dispositions que �le parquet g�n�ral peut s�autosaisir pour enclencher des poursuites judiciaires contre les avocats si ces derniers sont au centre d�un incident intervenant lors de l�audience�. L�incident en question pourrait �tre la cons�quence d�un diff�rend d�approche entre, d�un c�t�, l�avocat et le pr�sident de la s�ance et de l�autre c�t�, entre l�avocat et le repr�sentant du minist�re public. Ce qui n�a pas laiss� indiff�rents les avocats.