Les greffiers ne d�col�rent pas. Convaincus de la justesse de leurs revendications, ils ont d�cid� de poursuivre leur mouvement de protestation. Hier, ils �taient pr�s d�une centaine � observer un sit-in de protestation devant le tribunal de Sidi M�hamed � la rue Abane-Ramdane. Pendant ce temps, on apprend que la chancellerie a tent� de prendre langue avec les contestataires en vue �du d�nouement de la crise�. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Les greffiers revendiquent une revalorisation �cons�quente de leur salaire�. Pour eux, le salaire des greffiers est loin de refl�ter les efforts fournis par cette importante composante de l�appareil judiciaire. �Nous voulons un salaire � la hauteur du travail que nous accomplissons quotidiennement. Nous poursuivrons notre mouvement de protestation tant que nos revendications ne seront pas prises en consid�ration �, explique-t-on. Le mouvement de protestation entam� par les greffiers mercredi dernier a provoqu� la quasi-paralysie des cours et tribunaux. Hier, rares �taient les tribunaux de la capitale qui ont fonctionn� normalement, et les magistrats �taient oblig�s de renvoyer une grande partie des audiences. Pour rappel, la tutelle s��tait engag�e � revoir � la hausse le r�gime indemnitaire des greffiers ainsi que leur salaire, avec effet r�troactif � partir du 1er janvier 2011. Toutefois, le document ne pr�cise ni le taux d�augmentation ni la date d�entr�e en application de la nouvelle grille. De quoi r�duire la mesure de la chancellerie � un coup d��p�e dans l�eau. La revendication-m�re r�side dans �l�annulation pure et simple de l�actuelle loi r�gissant le corps de greffier judiciaire, texte assimil� � un �code p�nal�, en ce sens, arguent-ils, que �ses dispositions ne portent que sur les sanctions p�nales encourues par le greffier en cas d�erreur commise lors de ses t�ches administratives quotidiennes, mais pas un seul petit chapitre sur les droits.� Ils appellent les autorit�s comp�tentes � soumettre dans les plus brefs d�lais le nouveau statut au d�bat en vue de son enrichissement, et ce, au niveau de chaque tribunal. Les fonctionnaires du greffe r�clament que leur corps soit d�tach� de la Fonction publique et plac� sous la coupe du minist�re de la Justice, au m�me titre que celui des magistrats. �Il y a un monde qui s�pare notre salaire de celui des magistrats. Nous voulons r�habiliter notre profession � travers une fiche de paie d�cente, � la hauteur de notre mission. Les enseignants, les policiers, les militaires, les m�decins, les professeurs d�universit�, etc., ont tous �t� augment�s. Nous touchons � peine 16 000 DA, et les plus anciens d�entre nous ne d�passent pas les 22 000 DA. Est-ce digne d�une corporation aussi importante que la n�tre ? Nous interpellons publiquement le pr�sident de la R�publique, en tant que premier magistrat, pour qu�il mette un terme � cette injustice. Les promesses, c�est fini, nous n�y croyons plus��, a tonn� un greffier rencontr�, hier, au niveau du tribunal de Sidi M�hamed. Impossible ! C�est le mot de ces fonctionnaires de la justice qui affirment faire preuve durant leur carri�re de d�vouement et dans leur travail d�int�grit�, dans une administration des plus sensibles. �C�est ce caract�re qui m�a valu d��tre combattu par des magistrats peu scrupuleux et des chefs de service qui n�appr�cient pas les greffiers honn�tes�, confie A. C. Les contraintes, notamment mat�rielles, qui rythment la vie de cette cat�gorie de fonctionnaires sont nombreuses. Pourtant, quel que soit le reproche en mati�re de probit� que l�on puisse leur faire, ils ne d�m�ritent pas. Il faut dire qu�en tant que scribes, organisateurs et petites mains bien utiles aux juges, ils constituent le socle organisationnel de l�appareil judiciaire. �Ils ne m�ritent pas cette ingratitude �, d�clare, compatissant, un avocat du barreau d�Alger. Aujourd�hui, les d�brayages ne touchent pas que les greffiers, car, hormis les magistrats, c�est l�ensemble du personnel administratif et judiciaire qui a d�cid� de se joindre au mouvement. Les robes noires du barreau d�Alger ont d�j� d�clar� leur soutien � cette gr�ve.