De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari La Haye n�est g�n�ralement pas une destination touristique estivale. Ni une cit� de vill�giature comme les aimaient, jadis, le chef d�Etat presque d�chu de la Libye. C�est humili�, contraint, forc�, sans doute menott� et suivi par les cohortes de journalistes, cam�ramens et photographes du monde entier que le guide supr�me rejoindra sa destination. La Haye, si�ge de la cour internationale de justice. Ou la cour de justice internationale, c�est selon. Cela n�a plus d�ailleurs de l�importance. C�est une affaire de transcription, d�interpr�tes, pas plus. La vraie version est d�ordre politique. Pourquoi et comment Gueddafi a-t-il �t� pi�g� � ce point ? Sans aucun �gard, sans piti� aucune. Vraisemblablement, c�est lors du Sommet des chefs d�Etat et de gouvernement europ�ens (Bruxelles 23 et 24 juins dernier) que la d�cision de renvoyer Gueddafi vers les juges de la belle ville n�erlandaise a �t� prise. Les dirigeants de l�UE avaient, il est vrai, act� les �checs des m�diations turque, sud-africaine et russe. L�ent�tement-aveuglement du cingl� de Tripoli n�a pas laiss� d�autre choix aux forces coalis�es contre lui que d�actionner la CPI pour baliser le terrain � une transition-gouvernance sans lui. Les procureurs de La Haye ont pu d�autant plus facilement se constituer, pour ainsi dire, partie civile que les crimes commis par Gueddafi sont l�gion. Moreno Ocampo, procureur en chef, a donc �mis un mandat au nom des Gueddafi, Mouammar et Se�f El Islam, ainsi qu�� celui de Abdellah Senoussi, chef des renseignements. �Crimes contre l�humanit� figurent, bien �videmment, en t�te des accusations. Pourtant, vu les �sp�cificit�s � libyennes et des assassinats �fantasques� du guide, la CPI a ajout� le concernant �meurtre avec pr�m�ditation d�opposants �. Question : pourquoi les dictateurs arabes sont-ils si cruels lorsqu�ils sont aux commandes et aussi vils quand ils chutent et personne ne leur vient en aide. Proverbe alg�rien �ikhalsou �la fa�yalhoum � (�ils paient cash pour leurs actes�). Au suivant !...