Ce qui pourrait diviser de plus en plus les seize pays européens reste sans conteste la position de l'Allemagne –pivot de la zone Euro- qui prône « la privation des droits de vote des pays trop laxistes lors des réunions ministérielles de l'UE, ainsi que le non versement de certaines subventions européennes aux mauvais élèves. Berlin souhaite si nécessaire modifier le traité européen pour durcir les mécanismes ». Ce serait une goutte qui pourrait faire déborder le vase si l'on en jugeait par les réticences des uns et des autres face à cette intransigeance. Car, au demeurant ce qui semblait unir les pays européens est, aujourd'hui, en train de disloquer le bloc. Dans la ligne de mire, on pourrait retrouver sur le même banc que la Grèce, l'Espagne, le Portugal et peut-être même l'Italie, trois pays qui ont ajouté un cran à leur ceinture pour sauver les meubles sachant que l'Euro n'est pas la roue de secours pour sauver ce que certains appellent déjà « les mauvais élèves » qui pourraient faire l'objet de « sanctions efficaces ». Et à Sarkozy qui, il y a à peine quelques jours, était des plus optimistes, de parler « de mobilisation générale » face aux soubresauts à répétition. C'est dire que l'heure est on ne peut plus grave particulièrement quand l'Euro fait des siennes et se laisse malmener face au US dollar lui-même de mal en pis. Plus que jamais auparavant, la monnaie européenne joue du yoyo et, du coup, ébranle les marchés financiers. Pour limiter un tant soit peu les dégâts, la zone euro a décidé en fin de semaine de mettre en place un fonds de soutien sans précédent pour ses pays confrontés à des difficultés financières, dans l'espoir de «stopper la contagion d'une crise gravissime qui menace les fondements de l'Union monétaire». À l'issue d'un sommet de crise à Bruxelles, les dirigeants des seize pays utilisant la monnaie unique ont demandé à la Commission européenne de proposer «un mécanisme de stabilisation visant à préserver la stabilité financière de la zone euro», selon une déclaration commune. D'ailleurs, les ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne doivent se retrouver ce dimanche après-midi pour «finaliser le fonctionnement et le financement de ce dispositif, qui pérenniserait le montage mis au point pour la Grèce». Il n'est pas exclu non plus que la zone euro adresse «un signal très clair» aux spéculateurs sur les marchés en mettant sur pied ce mécanisme ». Toutes les institutions de la zone euro, y compris la Banque centrale européenne, sont prêtes à «utiliser toute la gamme des instruments disponibles» pour défendre la zone euro, souligne la déclaration du sommet. L'heure est grave et pousse les Européens à se prémunir et à se protéger d'un éventuel empirisme financier. Enfin les seize chefs d'État et de gouvernement ont affirmé «la nécessité de faire de rapides progrès sur la régulation et la supervision des marchés financiers» pour s'attaquer à la spéculation.