De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari La zone euro, d�un mot l�Europe, d�un autre mot le monde, vit une v�ritable trag�die. D�aucuns n�excluent m�me plus le d�faut de paiement total ou partiel de la part de la Gr�ce. Les �conomistes dont le sort � et les appointements - d�pendent des commanditaires politiques, leurs payeurs en d�finitive, ont trouv� le mot qui ne f�che pas, qui n�incite pas � la panique. Il n�est peut-�tre pas rassurant � quel expression, par les temps qui courent le peut-elle ? �, mais il ne cr�e pas la panique. En tout cas, pas plus que de raison. C�est d�vissement. Ah, quelle trouvaille ! quel belle trouvaille ! G�nial ! Pour autant, h�las, �a ne r�gle aucun probl�me, ni ne met un terme � la dangereuse glissade europ�enne. La zone euro est dans la tourmente. Une vraie temp�te. Angela Merkel, chanceli�re allemande, vrai patron donc de l�euro, n�h�site plus � sermonner publiquement les mauvais �l�ves, les garnements, les chenapans. Elle a dit publiquement - fait rare dans les annales diplomatiques - qu�elle a demand� au chef du gouvernement italien, sans m�me citer son nom, de se conformer � ses engagements. Le pauvre Berlusconi qui avait engag� l�Italie pour trouver quarante milliards d�euros � donner aux march�s comme gages pour ne pas d�grader la notation de la Botte. Puis, plus rien. L��conomie italienne n�a pas pu r�unir cette somme. Merkel, chef de l�Europe, peut-�tre m�me le seul pays qui respecte l�orthodoxie financi�re de l�espace euro, est en col�re. L�Allemagne n�en peut plus et ne veut plus porter � bout de bras des cancres, des paresseux, des sudistes �bons � rien�. Elle a en ligne de mire : la Gr�ce, �videmment, l�Italie, bien s�r, le Portugal, c�est normal, l�Espagne, et comment Madrid peut �tre ne pas y �tre dans ce classement des pitres ? Les march�s continuent de d�gringoler. Hier, les principales Bourses europ�ennes ont chut� d�au moins deux points. L�Italie, la plus vuln�rable (� l�exception de la Gr�ce mise sous tutelle pratiquement) a donc �t� attaqu�e � �l�arme lourde �. Ses taux obligataires sont mont�s en fl�che. Rome abandonnait 4% de taux. Lisbonne et Madrid perdaient 4% et 3/5%, alors que Francfort, la solide, abandonnait 2,75%. Londres s�en sort bien en ne c�dant que 2%. Les antieurop�ens, les eurosceptiques de plus en plus nombreux que le Royaume-Uni s�en tire � bon compte parce qu�il ne fait pas partie de la zone euro. L�euro, sera-ce une monnaie de Sudistes driv� par un cador, l�Allemagne ? A bien y regarder, oui ! Liste des cancres, Gr�ce, Espagne, Italie, Portugal. Tous de la zone sud, en majorit� m�diterran�ens, sauf le Portugal qui, � bien des �gards, l�est. Lisbonne est coinc� entre l�Oc�an et l�Espagne, un grand de la mer d�Ulysse et de Cervant�s. Une v�ritable trag�die� grecque.