De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Antigone symbolise chez Sophocle la raison d�Etat. C�est pr�cis�ment cette notion que Bruxelles a rappel�e � Ath�nes et aussi � Alger. Le tout � Luxembourg-City les 19 et 20 juin en cours. Il est une certitude grav�e dans le marbre des institutions europ�ennes et les annales de l�Euro. La Gr�ce est en faillite et les rem�des administr�s ou m�me prescrits peuvent emporter le malade. Le faire passer de vie � tr�pas. Concernant l�Alg�rie, les n�gociateurs de l�Union europ�enne n�ont eu qu�� rappeler que l�accord d�association est un trait�, pas destin� � �tre interpr�t�, tritur� ou chang� au gr� des vents et des conjonctures. C��tait � Luxembourg-City les 19 et 20 juin en cours. Que faire ? Et surtout comment et quand ? A ces questions, les ministres des Finances de l�Euro-zone (les pays de l�UE ayant en commun l�euro) ont bott� en touche. Pas question de mettre de l�argent frais dans les caisses de la belle Hell�ne sans que le Parlement vote � une large majorit� un plan d�aust�rit� tellement difficile qu�il peut emporter Ath�nes et ses environs. La Gr�ce a, cependant, l�habitude des trag�dies. De la trag�die. A Luxembourg- City, les argentiers de l�Union europ�enne n�ont pas trouv� de rem�de miracle pour Antigone. A quelques encablures, Luxembourg (pays et/ou capitale) est minuscule, Alg�riens et Europ�ens �taient en un autre conclave. Il n�y avait pas les ministres des Finances, ni ceux des AE, ni de l�Int�rieur. Des experts de haut rang, les vrais preneurs de d�cisions, en d�finitive � du moins dont le chef de la d�l�gation de l�UE � de Bruxelles et d�Alger �voquaient l�accord d�association. Contrairement � des d�clarations parues dans la presse alg�rienne, �crits de m�dias ou propos de responsables politiques et de patrons, le d�mant�lement tarifaire ne sera pas postpos�. D�un mot, Bruxelles ne reportera pas de trois ans la lev�e des contraintes douani�res entre l�UE et l�Alg�rie. Les Europ�ens, proc�duriers et en crise, donc pr�s de leurs sous, estiment qu�un trait� est un trait�. Ce n�est ni � des sous-commissions, des commissions ou m�me des sommets de chefs d�Etat et de gouvernement de le triturer, de le remettre en cause, de l�interpr�ter. Les n�gociateurs alg�riens s�en aper�oivent. Il �tait temps. Avoir un riche sous-sol (cas alg�rien) ne dispense pas de respecter les clauses des trait�s. L�accord d�association en est un. A Luxembourg, Grecs et Alg�riens ont, en fait, �t� simplement rappel�s � la raison d�Etat. �a, nous le savions depuis� Antigone.