A cinq �tapes de la fin du Tour 2011, quatre minutes et six rivaux s�parent Alberto Contador du maillot jaune. Invaincu lors de ses six derniers grands tours, l'Espagnol, loin de son meilleur niveau depuis deux semaines, fait face � un sacr� challenge dans les Alpes. Il l'aborde tr�s tranquillement. C�est une chose qui a frapp� depuis quelques jours. Malgr� sa situation difficile au classement, sa forme pr�caire et son genou douloureux, Alberto Contador reste parfaitement d�tendu. On le voit souriant et disponible, au d�part comme � l�arriv�e. Au Plateau de Beille, apr�s avoir r�pondu aux journalistes, on l�a vu signer plusieurs autographes, avant de monter dans une voiture Saxo Bank pour regagner son h�tel. Certains prennent cette attitude pour du d�tachement, voire, en poussant le raisonnement � l�extr�me, pour une absence de motivation. En r�alit�, l�Espagnol se dit juste tranquille. Sans pression. Il l�a encore r�p�t� lundi. �Je suis tr�s serein parce que j�ai d�j� obtenu de tr�s bons r�sultats cette saison. Je ne joue pas la r�ussite de mon ann�e sur ce Tour.� L�argument p�se, car il refl�te la r�alit�. Avec le Giro en poche, Contador n�a pas perdu son temps en 2011. Sa saison, et plus encore son avenir, se joueront davantage devant le Tribunal arbitral du sport, en ao�t, que lors de la semaine qui vient. Mais sportivement parlant, Contador a raison et tous ses adversaires ne peuvent pas en dire autant. Il ne ressent aucune obligation. Pourtant, � l��vidence, si le Madril�ne s�impose dimanche � Paris, il signera un exploit sans pr�c�dent pour lui. �C�est un challenge excitant, une exp�rience tr�s motivante �, admet le champion de Pinto. Pour l�heure, quatre minutes et six adversaires le s�parent de la premi�re place. �Les Alpes devraient mieux me convenir� Dans un cas comme dans l�autre, c�est beaucoup. Surtout pour ce Contador l�, qui ne ressemble que de loin � celui du Tour d�Italie. �Je ne suis pas au m�me niveau que sur le Giro, admet-il sans mal. Je suis beaucoup moins frais et en Italie, je n�avais aucun probl�me physique.� S�il n�avait qu�un seul des deux probl�mes � g�rer, peut-�tre aurait-il pu r�tablir une situation compromise d�s le premier jour de course par cette cassure dans laquelle il a laiss� filer 80 secondes qui p�sent lourd encore aujourd�hui. Mais les deux cumul�s, fatigue et douleur, �a fait beaucoup. �J�ai vraiment pass� quelques journ�es difficiles, explique-t-il. Comme mon genou droit me faisait mal, j�ai �t� oblig� de compenser avec l�autre jambe et du coup, ce n��tait plus ma fa�on naturelle de p�daler.� Voil� pourquoi il a coinc� dans le final de Luz-Ardiden avant de se contenter de suivre au Plateau de Beille. Parce qu�il ne le pouvait pas, il n�a pas attaqu�. Par chance, les autres ne l�ont pas fait davantage. Mais l� aussi, le double tenant du titre n�est pas particuli�rement surpris. �C�est le Tour le plus dur de ma carri�re jusqu�ici, juge-t-il. Nous avons tous d�pens� �norm�ment d��nergie en d�but de course, � cause de la m�t�o et des arriv�es en c�te. C�est pour cette raison que la course est comme �a dans la montagne.� Une chose est certaine, Contador ne peut continuer � courir de cette fa�on s�il veut prolonger son invincibilit� sur les grands Tours, qui dure depuis son premier maillot jaune, en juillet 2007. Pour avoir une chance de gagner, il doit attaquer. �Il faut que �a change, c�est certain�, admet le leader de l��quipe Saxo Bank. Sans garantie de succ�s, il entend bien tenter le tout pour le tout dans les Alpes. �Je suis confiant parce que je me sens de mieux en mieux au fil des jours, reprend l�Espagnol. Les Alpes devraient mieux me convenir. Les mont�es sont plus longues, souvent plus difficiles et l�altitude est plus �lev�e.� Selon lui, il pourrait y avoir des opportunit�s un peu partout. �L��tape du Galibier est tr�s dure, et tout le monde conna�t l�Alpe d�Huez. Mais la descente vers Pinerolo est difficile et si le temps est mauvais, peut �galement �tre d�cisive. � Quoi qu�il arrive, il ne restera pas inactif dans les prochains jours. Quitte � prendre une claque, il prendra des risques. �Je ne peux pas me permettre d�attendre le contre-lamontre de Grenoble, conc�de Contador. Je ne suis pas en position de faire �a. Alors, oui, je vais attaquer. � Parmi les six adversaires qui le devancent, il retient deux noms : Cadel Evans parce qu�il est le meilleur rouleur du lot et� Thomas Voeckler. �Parce que, pour l�instant, c�est lui qui a le plus de marge sur moi, donc c�est le premier qu�il faut attaquer.�