Le mar�chal Hussein Tantaoui, chef d�Etat de facto de l��gypte, est pr�t � t�moigner au proc�s du pr�sident d�chu Hosni Moubarak si les avocats de la d�fense le font convoquer, a-t-on appris jeudi aupr�s d�un haut responsable de la s�curit�. Farid al-Dib, l�avocat de M. Moubarak, qui compara�t notamment pour meurtre, a demand� au juge, � l�ouverture du proc�s mercredi, de convoquer 1 600 t�moins parmi lesquels le mar�chal Tantaoui, ministre de la D�fense d�Hosni Moubarak pendant 20 ans, et le chef des arm�es, Sami Anan. �Il est tr�s probable que le mar�chal se pr�sente si la cour r�clame sa pr�sence�, a d�clar� le responsable sous couvert d�anonymat. La demande de comparution du mar�chal comme t�moin a �t� interpr�t�e par certains comme une menace implicite du pr�sident d�chu, visant � embarrasser M. Tantaoui, dont beaucoup pensent qu�il a personnellement sign� la d�cision de poursuivre l�ancien pr�sident en justice. �Il semblerait que la d�fense de M. Moubarak mise sur la possibilit� de convoquer Tantaoui, Anan et les anciens gouverneurs� (de Charm el-Cheikh), a d�clar� Elijah Zarwan, sp�cialiste de l��gypte au sein de l�International Crisis Group. �Dans le pass�, M. Moubarak, qui �tait au centre d�un r�gime dictatorial, �tait au courant de tous les secrets. Dieu seul sait quelles questions embarrassantes il pourrait poser aux hauts responsables militaires�, a-t-il ajout�. Le responsable a, pour sa part, exclu que M. Moubarak tente d��impliquer avec lui les g�n�raux�. �Il est logique qu�il demande leurs t�moignages�, a-t-il dit, car les militaires ont �t� appel�s dans les rues le 28 janvier, apr�s que des manifestants aient br�l� des postes de police � travers le pays. L�arm�e, au pouvoir depuis la chute le 11 f�vrier de l�ancien ra�s, �tait notamment accus�e de tarder � juger l�ancien dirigeant. L�ouverture mercredi du proc�s de M. Moubarak semble pour le moment avoir restaur� la cr�dibilit� de l�arm�e. �C��tait dur, personnellement, et pour le moral� de voir un h�ros de guerre comme M. Moubarak dans la cage, a d�clar� le responsable. �Mais je dois r�fl�chir avec ma t�te. Il y a eu de la corruption et il �tait responsable du pays�, a-t-il poursuivi. Le proc�s redonne confiance en l�arm�e La comparution de Hosni Moubarak dans le box des accus�s a permis � l�arm�e �gyptienne de r�tablir sa cr�dibilit� apr�s avoir �t� critiqu�e ces derniers mois pour la lenteur des r�formes, mais la p�riode transitoire qu�elle dirige reste sem�e d�emb�ches, selon des analystes. Jusqu�� la derni�re minute, l��crasante majorit� des �gyptiens, en particulier les jeunes militants pro-d�mocratie qui ont lanc� le soul�vement � l�origine de la chute de l�ancien r�gime, ne croyait pas � la pr�sence de l�ex-pr�sident dans la salle d�audience. Beaucoup accusaient l�arm�e de ne pas vouloir qu�un ancien chef de l�arm�e de l�air comparaisse devant un juge. Mais la pr�sence de M. Moubarak dans le tribunal a redonn� aux �gyptiens confiance dans les militaires qui les gouvernent depuis la d�mission de l�ex-pr�sident le 11 f�vrier. M�me si beaucoup continuent de croire que l�arm�e ne c�de aux revendications populaires que sous la pression. Des centaines de milliers d��gyptiens �taient descendus place Tahrir le 8 juillet pour exiger une acc�l�ration des r�formes et la purge des institutions de l�Etat des symboles de l�ancien r�gime, surtout le minist�re de l�Int�rieur, ainsi qu�un jugement rapide de M. Moubarak. Ce proc�s �a rassur� le peuple �gyptien sur le fait que la justice suit son cours et qu�aucun criminel ne restera impuni, quel que soit son poste�, a estim� Saad el- Katatni, le secr�taire g�n�ral du Parti de la libert� et de la justice (PLJ), issu des Fr�res musulmans interdits sous le r�gime Moubarak. �Poursuivre sur cette ligne est susceptible d��tablir la confiance entre le peuple et le pouvoir (l�arm�e) durant cette p�riode, et il faut renforcer cette confiance car elle sera une entr�e vers le d�but de la p�riode de construction et de d�veloppement�, a-t-il ajout�. Mais le proc�s de M. Moubarak n�a pas apais� les craintes des forces lib�rales et de gauche � appel�es forces la�ques � qui ont peur que l�arm�e ne favorise les islamistes pour diriger la transition � sa guise. �Le peuple est fier d�avoir forc� Moubarak � s�asseoir dans le box mais je crains qu�on ne paie cher sa comparution devant le tribunal �, affirme ainsi le r�dacteur en chef du quotidien ind�pendant al- Tahrir, Ibrahim Eissa. M. Eissa dit aussi craindre que �ceux en charge des affaires du pays ne fassent passer de mauvaises lois et des d�cisions ne faisant pas consensus en r�pondant � toute critique : �Que voulez-vous de plus, n�avons-nous pas jug� Moubarak ?��. �Le proc�s est le premier signe indiquant que le Conseil militaire traite ce qui se passe comme une r�volution�, estime l�analyste Emad Gad, d�apr�s qui les militaires ont jusqu�ici consid�r� le soul�vement comme un mouvement pro-r�formes, ne visant qu�� stopper un plan pr�sum� de M. Moubarak de transmettre le pouvoir � son fils Gamal. �Il s�agit d�un pas important qui donne du poids aux forces la�ques face aux forces islamistes que (les militaires) ont tent� d�utiliser pour appuyer le Conseil militaire, enclin � �viter un proc�s � Moubarak�, ajoute-t-il. Les islamistes ont organis� vendredi dernier une manifestation de masse, la plus grande depuis la chute de Moubarak, pour s�opposer � une d�cision de l�arm�e d�imposer des principes supra-constitutionnels. Les islamistes pensent qu�ils vont remporter la part du lion lors des l�gislatives pr�vues en novembre et qu�ils pourront ensuite dominer l�assembl�e charg�e d��laborer une nouvelle Constitution. �Je crois que le proc�s de Moubarak va rendre sa cr�dibilit� au Conseil militaire�, estime l�analyste Amr Choubaki. �Mais il n�a pas r�solu les gros probl�mes actuels li�s � la gestion de la p�riode de transition, � la r�forme du minist�re de l�Int�rieur et au renforcement de l�ind�pendance de la justice�, conclut-il.