Plus d'un mois apr�s leur �vacuation sous haute surveillance polici�re de la rue du 19-Juin-56 (ex-rue de France) qu'ils squattaient, les �ex-vendeurs informels� de ladite rue n'ont toujours pas rejoint le site am�nag� � cette effet au Polygone (ZI, le Palma). Cette situation d�plorable a d'ailleurs pouss� les autorit�s locales, qui misaient sur cette op�ration pour �int�grer graduellement les commer�ants informels dans le circuit l�gal�, � sommer, mardi, les b�n�ficiaires de rejoindre leurs emplacements respectifs avant le 24 ao�t prochain. Au-del�, les r�calcitrants verront leurs autorisations administratives retir�es d�finitivement, a affirm� un responsable de la DCP. Un avertissement qui, � tout point de vue, ne semble gu�re inqui�ter les b�n�ficiaires qui, faut-il le noter, � peine install�s dans leurs emplacements, se sont red�ploy�s � l'occasion du mois de Ramadan, propice aux bonnes affaires, un peu partout � travers les quatre coins de la ville. En effet, bon nombre parmi ces �ex-vendeurs informels� se sont r�install�s aux alentours du march� couvert de la nouvelle-ville Ali-Mendjeli, place de l'Ind�pendance, au Khroub, ou encore sur les trottoirs longeant le pont de Bab El-Kantara et l'entr�e de la rue Larbi Ben M'hidi. Interrog�s sur les raisons ayant fait que le march� du Polygone peine � d�coller, des b�n�ficiaires de carr�s destin�s � la vente de produits cosm�tiques qui se sont transform�s pour la circonstance, encore une fois, en vendeurs informels de fruits et l�gumes � la nouvelle-ville sont cat�goriques : �S'installer l�-bas (march� du Polygone), c'est un suicide assur�.� Autrement dit, �la faillite� car le-dit march� �ne fait pas recette et est toujours boud� par les clients, habitu�s � faire leurs emplettes au centre-ville, plus pr�cis�ment � la rue de France, r�put�e, du reste, pour �tre l'une des rues marchandes de Constantine parmi les plus fr�quent�es et par cons�quence la plus lucrative pour les affaires�, selon notre interlocuteur. D'autres attributaires, des �assidus� des march�s hebdomadaires limitrophes de la wilaya de Constantine, � l'instar de ceux des villes d'El-Harouche, A�n M�lila ou encore le fameux souk de Tadjenanet ne cachent pas leurs plans. �L'acquisition de ces emplacements constitue pour eux un investissement. Le jour o� le march� prend son envol, on avisera. En attendant, je pr�f�re sillonner les souks hebdomadaires, l� o� je peux gagner ma journ�e convenablement �, affirme ce vendeur �occasionnel� de fruits et l�gumes. Et � son ami d'encha�ner, dans le m�me ordre d'id�e : �Dans le pire des cas, je louerai mon emplacement � d'autres, moi je me plais ici, c'est plus rentable.� Outre la question de �rentabilit� � qui revient fr�quemment dans les arguments de ces jeunes, celles du transport et des commodit�s se posent �galement avec insistance. Et dire que commission de wilaya d'attribution, services communaux et direction du commerce n'ont cess� de marteler que �le march� en question dispose de toutes les commodit�s n�cessaires � son fonctionnement �. Instaur�e dans le sillage des mesures d�cid�es par le gouvernement derni�rement visant �l'�radication de l'informel � travers notamment l'int�gration graduelle des vendeurs ill�gaux dans le circuit l�gal�, l'op�ration de �fixation des marchands ill�gaux� semble �tre un coup d'�p�e dans l'eau. Sinon, comment expliquer le comportement de ces jeunes qui rechignent � rejoindre le march� am�nag�, invoquant dans la foul�e diverses contraintes ? Et dire qu'avant m�me le d�clenchement de cette op�ration, des voix pessimistes, voire cat�goriquement oppos�es repr�sentant des commer�ants, des citoyens et des �lus locaux se sont �lev�es pour pr�dire �l'�chec d�une telle entreprise�. Car, estiment les uns et les autres, �ce n'est rien qu�une fuite en avant des pouvoirs publics qui, apr�s avoir laiss� faire, au lendemain des �meutes de janvier dernier, veulent aujourd'hui en finir avec l'informel. D'ailleurs, le probl�me de l'informel ne date pas d'hier, et � chaque fois ce sont des solutions de circonstance et de conjoncture qui sont d�gag�es par l'administration �, soutient un �lu de la commune de Constantine. Peu convaincante, cette premi�re exp�rience de �fixation� de pas moins de 594 commer�ants, activant dans l'informel au centre-ville sur un total de plus de 2 800 marchands ill�gaux, selon les estimations �tablies par les pouvoirs publics, bat d�j� de l�aile. Elle est qualifi�e de hasardeuse et irr�fl�chie par le commun des citoyens.