Sur les 22 boulangers en activit� dans la commune de Khemis Miliana, six, les plus gros fournisseurs, se sont mis en cong� durant le mois d�ao�t qui a co�ncid� cette ann�e avec le Ramadan. Il faut dire qu�hormis les deux premiers jours o� on a vu des cha�nes devant certaines boulangeries, aucune tension sur la disponibilit� de la baguette n�a �t� observ�e. Il faut dire aussi que durant le mois de je�ne, les habitudes alimentaires changent, induisant une diminution de la consommation du pain industriel mais un engouement important pour le pain traditionnel dont les vendeurs ont occup� certaines rues, notamment au centre-ville, et � l�entr�e de la cit� Sidi Ma�mar. Les consommateurs ne se g�naient pas non plus d�aller, avant la rupture du je�ne, jusque devant des domiciles, notamment les quartiers de la Cit� communale, quartier Sidi Menad et Dardara, o� des familles enti�res se consacrent � la production des diff�rents pains traditionnels. En plus du pain traditionnel, des boulangers ont vendu la quasi totalit� de leur production � des revendeurs qui, � leur tour, revendent la baguette de pain � 10 DA, dans des corbeilles pos�es sur les trottoirs, � proximit� des ordures engendr�es par la vente des figues de barbarie qui jonchaient les chauss�es des rues. Cette diminution de la consommation est due aussi au fait que dans de tr�s nombreuses familles, c�est le couscous qui est � l�honneur pour le s�hour, le dernier repas avant l�aube. Cependant, c�est lors du premier jour de l�A�d et m�me le jour d�apr�s que la grande p�nurie engendrant de fortes tensions est observable. Cette p�nurie est provoqu�e par l�arr�t de la production du pain traditionnel et la fermeture pour cong�s annuels de nombreuses boulangeries durant les 2 ou 3 jours de la f�te. Ce qui repr�sente une aubaine pour d�autres boulangers sans scrupules, peu nombreux heureusement, qui profitent du manque de l�offre sur le march� durant cette p�riode, pour vendre leur pain en gros � 15 DA la baguette � des revendeurs qui cette fois, se retrouvant seuls ne se sont pas g�n�s de revendre le pain jusqu'� 30 DA pi�ce. Bien s�r on pourra dire que les gens n�ont qu�� fabriquer du pain maison, mais il faut aussi signaler que la semoule fine est � 55 DA le kg et la grosse � 72 DA le kg. Quand on sait le prix de revient d�un pain maison, on peut alors comprendre ce co�t pour une famille nombreuse. Cependant, si la tension a �t� particuli�rement ressentie � Khemis Miliana, n�emp�che qu�elle l��tait aussi dans d�autres communes de la wilaya dont Miliana, El Amra, El Attaf, Djendel pour ne citer que celles-l�. Pourtant, la wilaya de A�n Defla compte 218 boulangeries en activit�. Alors pourquoi cette tension sur le pain chaque ann�e et durant les f�tes. ? Interrog�s � ce sujets, plusieurs boulangers imputent la fermeture des boulangeries par la baisse de la production, � la canicule, le je�ne, et surtout le refus des ouvriers de travailler. Ils revendiquent eux aussi, et c�est normal, le droit au repos apr�s une ann�e pass�e devant les fours, un travail �puisant, de nuit et surtout apr�s un mois de je�ne en plein mois d�ao�t. Si ces raisons semblent l�gitimes il y en a une qui l�est bien moins. C�est sans doute le manque de pr�paration et d�organisation. Il existe bien une association des boulangers qui est elle-m�me en pleine r�organisation et � laquelle les 218 boulangers n�ont pas encore tous adh�r�. Par ailleurs, nous n�avons eu aucun �cho d�une �ventuelle r�union de concertation, de pr�paration de la p�riode estivale et du Ramadan entre la corporation des boulangers et les responsables locaux. Faut-il alors s��tonner que ces situations perdurent et se reproduisent chaque ann�e ? L� il s�agit du pain, on peut aussi �voquer le cas des restaurants ferm�s, des transports, du ramassage des ordures m�nag�res, du nettoyage des rues, les horaires de distribution de l�eau�