Le pain est l'aliment par excellence sur la table du citoyen algérien. Durant le mois de Ramadhan, il est connu, son importance double et sa variété est tellement «appétissante» que nul ne peut résister à la tentation d'acheter trois ou quatre sortes de cet aliment de base. Interrogé par nos soins, un boulanger nous affirme que la quantité de pain consommée durant le mois de jeûne augmente de 30%, alors qu'un autre estime cette hausse à 20%. «Le client rentre pour acheter deux simples baguettes et ressort avec trois de plus de différentes variétés», témoigne le premier boulanger. «Celui qui a l'habitude d'acheter au courant de l'année trois baguettes, il en achète cinq durant le Ramadhan», affirme le deuxième. C'est ainsi que le consommateur se retrouve à garnir sa table avec toutes sortes de pain (baguette améliorée, pain traditionnel, aux olives, pain brioché…), sans pour autant les consommer en entier. Car, il est clair, nous consommons moins de pain durant le ramadhan, vu qu'on se nourrit une fois par jour. Résultat : du gaspillage à coup sûr. Il n'y qu'à voir les sacs-poubelles remplis de pain rassis de tout genre. Ce qui veut dire que le citoyen n'achète pas plus de pain durant le ramadhan parce qu'il se nourrit plus, mais parce qu'il a plus envie de manger face à ces odeurs alléchantes propres au ramadhan. S'ajoutent à cela les variétés de pain qu'on ne retrouve pas durant le reste de l'année, comme le fait remarquer l'un des boulangers. «Si les mêmes variétés de pain étaient commercialisées à longueur d'année, elles n'auraient sûrement pas autant de succès durant le mois du jeûne», témoigne-t-il, ajoutant que le peu de variétés vendues durant l'année, d'ailleurs, sont le plus souvent boudées par les clients. L'UGCAA confirme cette augmentation Le secrétaire général de l'Union des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Salah Souilah, confirme que la production du pain est plus importante durant le mois de jeûne. «Nous n'avons pas pour le moment les chiffres exacts quant à ce sujet, mais les boulangers produisent, il est certain, plus de pain», affirme-t-il, rappelant que Youcef Kalafat, président de l'Union nationale des boulangers (UNB), a promis, lors d'une conférence de presse effectué trois semaines avant le mois de ramadhan, au siège de l'Ugcaa à Alger, que le pain sera disponible si on leur réglait le problème d'électricité. La promesse a été apparemment tenue, puisque les coupures d'électricité ne semblent pas être un souci pour les boulangers durant ce mois. Les choses, au contraire, semblent s'arranger pour eux. Rappelons que des perturbations au niveau des boulangeries se sont fait sentir durant la première quinzaine du mois d'août, suite à des coupures d'électricité importantes qui ont eu des répercussions sur la chaîne alimentaire, dont l'arrêt de matériel électroménager dans les boulangeries. Il n'en est rien depuis le début du ramadhan. C'est ce qu'affirment en tout cas les boulangers interrogés par nos soins.