Sa�d Abdallah Djaballah est all� lui-m�me, dimanche dernier, d�poser le dossier d�agr�ment de son nouveau parti, au minist�re de l�Int�rieur. Il n�a pas re�u de r�c�piss� comme le stipule la loi. �Les services comp�tents voulaient pr�server la tradition�, glisse-t-il, ironique. Mais il reste �optimiste� quant � l�avenir de sa nouvelle formation. Il a eu, juste apr�s, une entrevue avec le ministre Daho Ould Kablia. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Lors de la conf�rence de presse tenue hier au si�ge du Front de la justice et le d�veloppement (FJD), � Bir Mourad Ra�s (Alger), la premi�re depuis la cr�ation du parti, Djaballah a d�abord rappel� les principes de sa nouvelle formation. Un parti qui se veut �r�formateur� et �rassembleur�, ayant pour essence �le manifeste du 1er Novembre 1954� et non pas �un simple num�ro� � additionner aux formations existantes. Il estime que 50 ans apr�s l�ind�pendance, les Alg�riens n�ont pu disposer d�un �Etat d�mocratique, social et souverain dans le cadre des pr�ceptes de l�islam�, comme il est clairement �crit dans le manifeste et que son parti �aspire � r�aliser ce r�ve�. Il a ensuite appel� le pouvoir � r�former l�Etat : �Nous souhaitons que la r�forme soit globale et profonde consacrant la citoyennet�, la s�paration des pouvoirs, l�alternance au pouvoir � travers des �lections libres et des garanties juridiques pour l�exercice des libert�s politiques. � Dans ce contexte, il s�est inscrit en porte-�-faux avec la d�marche consultative adopt�e par le pr�sident Bouteflika. Et de recourir au jeu de mots pour l�exprimer : �Nous n�avons pas encore vu le contenu de ces r�formes pour formuler une position. Mais, nous pouvons dire que el mouchawara (la consultation, ndlr) n�engage en rien. Elle est plut�t valable pour les questions techniques. Pour des r�formes fondamentales, il faut qu�il y ait une choura (un d�bat, ndlr).�Troisi�me point abord� dans cette conf�rence de presse : l�actualit� dans le monde arabe. Le leader islamiste a qualifi� les �r�volutions arabes� plut�t d��acte de naissance d�un nouveau monde arabe�. Ainsi, il a invit� le gouvernement alg�rien � �tablir des passerelles avec le Conseil national de transition libyen (CNT). �La position de l�Alg�rie est d�s�quilibr�e. Le CNT est la seule autorit� en Libye, reconnue par la communaut� internationale, du moins pour le moment. Le peuple libyen est un peuple fr�re et m�rite qu�on soit � ses c�t�s, comme il a �t� � nos c�t�s lors de notre guerre de lib�ration. Il est clair que la stabilit� et la s�curit� dans ce pays ne peuvent se r�tablir � court ou � moyen terme. Mais l�Alg�rie, pays pivot dans la r�gion, tenue par l�obligation d�apporter de l�aide humanitaire aux fr�res libyens, est appel�e � assumer ses responsabilit�s, surtout pour r�duire l�influence de la France et de l�Otan.� Et d�approuver la d�cision du gouvernement alg�rien d�accueillir la famille de Mouammar Kadhafi : �C�est le devoir du musulman envers son fr�re musulman.� A propos de la situation en Syrie, Djaballah, qui craint la militarisation du mouvement de protestation, pacifique jusqu�ici, a d�nonc� l�attitude du r�gime de Bachar al-Assad. �Ce r�gime dit � son peuple : ou je r�gne sur vous par la force de la loi ou je vous tue par les armes ! Et il est en train de les tuer par les armes. Des armes devant �tre dirig�es plut�t contre le vrai ennemi : Isra�l. Or, la fronti�re entre Isra�l et la Syrie est la plus s�curis�e de la r�gion.� Enfin, � la question de savoir si son parti compte d�ex-�l�ments du FIS dissous, Djaballah a r�pondu par la n�gative. �Non pour le moment. Mais je dis encore une fois, le FJD est ouvert � tout le monde.� Et s�il est favorable au retour des leaders de ce parti sur la sc�ne politique ? Il a eu cette r�ponse : �Je suis pour le pardon et la r�conciliation entre Alg�riens. C�est la tol�rance qui devrait pr�valoir. Nous devons tourner la page et consacrer les droits civiques de chacun et non pas attiser les ranc�urs.�