De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Fin septembre. Enjeu majeur. Plan�taire. A NewYork, les Etats membres de l�ONU, Assembl�e g�n�rale et Conseil de s�curit�, auront � se prononcer sur l�existence de l�Etat palestinien. Si au plan du rapport de force militaire, cela ne changera pas grand-chose tant qu�Isra�l n�aura pas accept� cette donne, au plan politique, pourtant, cela sonnera, si la Palestine est agr��e comme membre onusien, comme le glas de la fin de la justice isra�lienne. L�Union europ�enne sait qu�elle joue gros en l�affaire. Reconna�tre la Palestine reviendrait � se mettre sur le dos les puissants lobbys sionistes et pro-isra�liens. Ne pas reconna�tre ? Cela enl�verait tout cr�dit � ses actions en Tunisie, en Egypte et en Libye o� Bruxelles a �voqu� les droits de l�homme et des peuples pour balayer ou laisser balayer les tyrans. Les d�bats, ici, sont houleux et risquent de se terminer soit par des clashs �s�rieux� soit par un consensus tellement mou qu�il para�trait hideux, ridicule, idiot. En tout cas, pas d�fendable au sein de l�enceinte onusienne. Comment se montrer � la face du monde en refusant le principe d�un Etat palestinien alors que les raids de l�OTAN sur Syrte, sur Bani-Walid auront tout juste cess� ou, pire, ne se seront pas arr�t�s. Les enjeux sur la question sont majeurs. La Belgique, qui abrite le si�ge de l�UE et l�essentiel des structures de l�OTAN, milite, ouvertement, pour la reconnaissance de l�Etat palestinien. Les Belges ne sont pas les seuls � la vouloir, cette Dawla Filastinia, ici, en Europe. M�me Sarkozy, le pr�sident fran�ais que l�on peut difficilement soup�onner d�anti-isra�lien, se serait montr� favorable � la reconnaissance de l�Etat palestinien. Paris veut simplement amener Berlin et Londres dans le wagon de reconnaissance, cette locomotive-tourment. Pour autant, l�Union europ�enne ne sera pas seule � New York pour d�fendre le projet cher � Mahmoud Abbas. Les USA d�Obama ne verraient pas d�un mauvais �il que le Vieux Continent aille dans cette direction. Aux yeux d�Obama cela affaiblirait, ou du moins att�nuerait des ardeurs du lobby isra�lien au sein de son administration. La tr�s pro-isra�lienne et tr�s New-Yorkaise Hillary Clinton se trouverait pi�g�e si elle venait � s�opposer, ouvertement, � la proclamation de l�Etat palestinien. Peut-on �tre d�mocrate et civilis� quand il s�agit de Tunis, du Caire, de Sana� et de Damas, aller jusqu�� accepter les bombardements �depuis 7 mois� sur la Libye au nom des droits humains, et se la fermer lorsqu�il s�agit d�Isra�l. Pire : militer contre les droits des Palestiniens au sein de l�ONU. L�intransigeance isra�lo-sioniste g�nera, c�est certain, comme on dit en football, partenaires et adversaires. Il est vrai qu�apr�s le jasmin de Tunis, Square Tahrir et l�insurrection au pays de Driss Senoussi (Libye), Jerusalem n�est plus le coquelicot sur un rocher.