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La clameur de Benghazi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 09 - 2011


Par Arezki Metref
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On a beau vouer aux g�monies Kadhafi et son r�gne glauque de despote m�galo, l'image reste rude � avaler. Dur, dur ! Elle ne passe pas, non ! Nicolas Sarkozy et David Cameron, VRP du �monde libre�, en goguette chez les peuples encha�n�s, pavoisant, conqu�rants, condescendants, dans la griserie des foules de Benghazi et Tripoli affranchies gr�ce � eux de la dictature ? Y�a que �a cloche quelque part, c�est tout !
Image compass�e qui n'est pas sans r�veiller des r�miniscences d'actualit�s cin�matographiques datant de l'�poque coloniale lorsqu'un pr�sident blanc, un chou�a suffisant, d�passant d�un brin les t�tes noires alentour, quittait la m�tropole pour s'immerger dans la cambrousse africaine o� des foules aux ordres l'acclamaient comme un marabout. M�urs glauques de Fran�afrique remise au go�t du jour par Robert Bourgi, un avocat rompu au transport de mallettes � double-fond qui, en �claboussant Jacques Chirac accus� d'avoir t�t� des liquidit�s subsahariennes, contrairement � l'effet escompt�, n'en touche pas moins Nicolas Sarkozy. L'image �voque aussi les exp�ditions des empereurs romains en route pour r�gner sur les terres que les l�gions, arm�e d'occupation s�il en est, ont pris soin de nettoyer au pr�alable de toute r�sistance. Voil� pourquoi, m�me si on ne porte pas Kadhafi dans son c�ur, une telle image reste en travers de la gorge. Le voyage du pr�sident fran�ais et de son acolyte britannique dans une Libye mat�e par l'Otan, n'est pas insolite pour cette unique raison qu'il �voque des temps r�volus. Il est �galement �tonnant pour sa pr�cipitation et la c�l�rit� avec laquelle il a �t� organis�. On ne trouvera pas plus rapide dans les annales diplomatiques ! Comment expliquer la promptitude d�une telle visite alors que la guerre n'est toujours pas termin�e et que le CNT ne s'est pas encore install� � Tripoli ? Bani Walid, Syrte, Sebha : voil� trois villes autour desquelles �a canonne encore dru. Un front o� �a canarde ! Kadhafi reste introuvable et nul ne conna�t ses capacit�s de nuisance. Bref, la guerre n�est pas finie, loin s�en faut. La c�r�monie organis�e place de la Libert� � Benghazi o� 15 000 personnes r�unies dans �une clameur immense comme M. Sarkozy n�en pas connu depuis son �lection en France�, �crivait Le Mondede samedi, dura� 15 minutes. Chrono ! Circulez ! David Cameron pronon�a, toujours selon Le Monde, trois mots� en quatre minutes. Rien � dire, sir ? Nicolas Sarkozy, celui-l� m�me qui, nagu�re dans le discours de Dakar, d�nia � l�homme africain l�entr�e dans l�histoire, exhorta la Libye � rester �unie� et ne pas se diviser. Diviser en France et unir en Libye, voil� une d�localisation du troisi�me type. �D�locolonisation � ? Facile ! Malgr� l'absence d'informations fiables, on peut se hasarder � supposer que Nicolas Sarkozy, qui a engag� la France au premier rang de l'agression de la Libye, n'entend pas se faire doubler � l'arriv�e. La pr�cipitation de ce d�placement ne peut s'expliquer que par la volont� du pr�sident fran�ais d'arriver en Libye avant le Premier ministre turc, Recep Tayeep Erdogan qui, parcourant les terres du �Printemps arabe� pour y vendre le mod�le turc, pr�voyait depuis la Tunisie voisine une imminente escale libyenne. Nicolas Sarkozy n�acceptait pas de se laisser coiffer au poteau, surtout par un Erdogan qui �tait plut�t contre l�attaque de la Libye. Si des journalistes, fran�ais compris, trouvent ce sens de la comp�tition un tantinet pu�ril, il n'en demeure pas moins que Nicolas Sarkozy esp�re capitaliser les dividendes d'un engagement qui, croit-il, devrait lui servir tout � la fois sur le plan ext�rieur et sur le plan int�rieur. Ext�rieur, d'abord ! Il s'agit de discuter avec un CNT acquis des avantages p�troliers pour la France. Nicolas Sarkozy s�en d�fend. �Si les Libyens veulent faire confiance � nos entreprises, nous en serons tr�s contents mais dans le cadre d�appels d�offres : nous ne demandons aucune pr�f�rence ni passedroit. � Difficile de le croire ! Ce n'est surtout pas pour le bien�tre futur des masses libyennes que le pr�sident fran�ais s'agite. Cette �vidence va bien entendu � l'encontre du discours l�nifiant sur le droit-de-l�hommisme, la libert�, la d�mocratie. Mais c'est surtout � titre interne que Nicolas Sarkozy entend tirer les plus grands profits de son engagement libyen. Ce voyage �clair en Libye peut alors signifier que le pr�sident fran�ais prend suffisamment de risques pour les int�r�ts de la France pour ne pas �tre accus� d'agir pour sa propre gouverne. Les pratiques scabreuses de financement des partis telles que celles que d�nonce un de ses hommes de confiance d�chu, Bourgi, ne sauraient lui �tre imputables de quelque mani�re que ce soit. Les autres avantages internes ont �t� �voqu�s � sati�t� par les responsables fran�ais depuis le d�but des frappes de l'Otan. Quand on a pour pr�occupation le destin des peuples ployant sous les dictatures, on porte n�cessairement bien le costume de pr�sident d'un grand pays. Autrement dit : R��lisez-moi ! Nul besoin d'�tre grand clerc pour se rendre compte qu'� travers cette initiative, Nicolas Sarkozy compte bien renvoyer l'opposition � son insignifiante logorrh�e. Tandis que la gauche d�bat, lui, combat. Est-ce un hasard du calendrier qu�il ait effectu� ce voyage le jour m�me o� avait lieu le premier grand d�bat en vue de la primaire socialiste ? On demeure dans le dilemme peste ou chol�ra ! Pour en sortir, seule la capacit� des peuples � prendre en main leur destin le d�cidera. L�Otan semble convaincue qu'elle finira par mettre la main sur le Guide. Pris vivant, on aura probablement droit au spectacle peu reluisant d�un type broy�. Cette image affligeante, comme celle de Ben Ali s�enfuyant comme un malpropre ou Moubarak pitoyable sur sa civi�re, nous renverra fatalement une autre image, peu glorieuse, de nous-m�mes. Boomerang ! Celle de peuples qui se sont laiss�s au mieux berner des d�cennies durant par des types pareils et qui, maintenant, esp�rent que d�autres types viennent leur apporter ce qu�ils croient �tre la libert� ! Faut peut-�tre apprendre � faire le boulot soi-m�me !


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