De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Depuis, hier, l�ONU planche sur la dol�ance de Mahmoud Abbas demandant pour son peuple un Etat. Bruxelles, pourtant, sait que Tel-Aviv n�a pas pour intention d�acter cela. Au demeurant, un Etat palestinien a d�j� �t� proclam� � Alger par Yasser Arafat. Mais il a compt� pour du beurre. En coulisses, parlementaires et diplomatiques, l�Union europ�enne dit et fait r�percuter �pour n�gocier l�Etat palestinien, il faut �tre deux, au moins� Pour le moment, il n�y en a qu�un, Mahmoud Abbas, c�est insuffisant�. Hypocrisie et pharisianisme l�gendaires de Bruxelles, mis � part, cela est vrai. Tout le monde, comp�tent ou pas, int�ress� ou pas du tout impliqu�, mu par de bonnes ou mauvaises intentions, tout le monde donc le dit et le rel�ve : depuis 1948 et le premier plan de partage, refus� � l��poque, h�las par les Arabes, Isra�l ne cherche pas la paix, ni veut d�un Etat palestinien et n�a aucune intention d�accorder quoi que ce soit. Si c��tait autrement, on l�aurait su, tout de m�me. Depuis la mort-impacte de Arafat, Tel-Aviv a obtenu � peu pr�s tout ce qu�il d�sirait. Arr�t de la r�sistance, divisions inter-palestiniennes et �clatement de l�autorit� morale des ex-Philistins. Le sionisme et Moubarak faisant le reste. Isolement total de la bande de Ghaza, livr�e � la seule id�ologie de Hamas. Ce dernier, actionn� � distance, passe l�essentiel de son temps � casser du Abou Mazen et � d�noncer l�existence m�me de l�Etat isra�lien, est la justification majeure, le divin pr�texte pour rel�guer aux calendes jud�o-arabes l�Etat cher � Abou Ammar. C�est-�-dire � tout jamais. Pour autant, le chef de l�Autorit� palestinienne a bien calcul� en posant la candidature de son peuple � l�ONU. L�acte permet, en effet, d�identifier les faussaires et les usurpateurs. Nombreux, il est vrai, par les temps qui courent. D�o� les angoisses europ�ennes, du moins celles des 27 regroup�s au sein de l�UE. Bruxelles craint les divisions intercontinentales (Berlin votant contre l�Etat palestinien, Paris et Londres s�abstenant, ce qui revient au m�me, et d�autres levant la main pour dire oui � Abou Mazen� Mais, plus que cela, les chefs de l�UE ne veulent pas appara�tre comme des satrapes, des chenapans, des escrocs diplomatiques. D�fenseurs de la veuve et de l�orphelin en Libye, levant l'�tendard des droits de l�homme en Syrie et en Iran, d�non�ant le pi�tinement de la dignit� humaine en Birmanie, en Chine, en Cor�e du Nord, � Cuba, mais taiseux, trop taiseux, extr�mement taiseux par rapport au statut privil�gi� acquis par Isra�l qui ne se sent concern� par rien qui �mane de l�instance onusienne. Et quand �a risque, quand m�me, de faire mal, il y a le veto des States, et les abstentions du Vieux Continent.