Miliana a pris l�habitude de comm�morer l�anniversaire de la mort d�Ali Amar, dit �Ali La Pointe�, tomb� au champ d�honneur le 8 octobre1957, cet enfant du quartier des Annassers (les Sources) n� le 14 mars 1930 dans une famille tr�s modeste, dont le p�re, comme beaucoup d�Alg�riens, militait dans les rangs du PPA (Parti du peuple alg�rien). Il �tait le dernier-n� d�une famille pauvre qui vivotait dans la mis�re qu�imposait le syst�me colonial aux Alg�riens. De m�moire de Milianais, Ali Amar, dans sa prime enfance, passait le plus clair de son temps � jouer au ballon avec d�autres jeunes de son �ge et de sa condition sur l�esplanade surnomm�e la �Pointe des blagueurs�. On dit de lui qu�il �tait ombrageux, turbulent et rebelle, ce qui lui a valu de conna�tre les ge�les des prisons coloniales d�s l��ge de 13 ans. Son s�jour carc�ral lui a permis de constater les s�vices et les souffrances que subissaient nombre de ses compatriotes. A sa lib�ration, il quitte Miliana, sa ville natale, et la �Pointe des blagueurs� pour aller vivre � la Pointe Pescade, Ra�s-Hamidou, � Alger, o� il s�inscrit dans un club de boxe de Bab-El-Oued. En suivant parall�lement dans un CFA une formation de ma�on. Cependant, deux �v�nements surviennent dans la vie du jeune Ali qui vont bouleverser son parcours : la gifle qui lui a �t� administr�e par un policier et la �racl�e� qu�il a donn�e, lui, � un Fran�ais et qui lui a valu d��tre condamn�, � l��ge de 22 ans, aux travaux forc�s et incarc�r� une nouvelle fois � la prison de Damiette, actuellement A�n-Dheb, � M�d�a. Il arrive en compagnie d�un camarade de cellule, Morane Guenaoui, � s��vader pour rejoindre Blida, puis Alger pour se fondre dans la clandestinit�. Il ne tardera pas � se faire remarquer par un des chefs des r�seaux, en l�occurrence Chaieb Ahmed qui le pr�sente � El-Hadi Dja�far, Yacef Sa�di, alors chef de la Zone autonome d�Alger, lequel apr�s l�avoir test�, appr�ci�, et rassur� sur sa motivation de militer pour mener le combat contre le syst�me colonial, le recrute et le prend sous son aile. Tr�s vite, de par sa d�termination, son courage, sa t�m�rit� m�me et sa bravoure, il devient un chef local convaincu de la justesse du combat contre l�occupant, puis une figure embl�matique de la Bataille d�Alger au cours de laquelle � la t�te de son commando il porte des coups s�v�res � la soldatesque et la police coloniale, attaquant des commissariats m�me en plein jour, semant la terreur sur son passage. L��tat-major r�pressif des forces coloniales d�cide alors l��limination de Ali La Pointe et de ses camarades d�action en mettant tous les moyens dont la torture. Ces m�thodes permettent aux services du Renseignement fran�ais de rep�rer le refuge de Ali La Pointe, sis en plein c�ur de la Casbah, le 8 octobre 1957. Le refus de se rendre de Ali et de ses compagnons de lutte conduit les paras de Bigeard � dynamiter le refuge. Ali Amar, Hassiba Ben Bouali, Yacef Omar surnomm� �Petit Omar�, alors �g� de 12 ans, et 24 autres Alg�riens, dont 8 enfants, tombent en martyrs dans ce dynamitage de l�immeuble. Miliana, ville qui a donn� naissance � ce h�ros de la guerre de Lib�ration, pour perp�tuer sa m�moire, a inscrit son nom sur le fronton du centre de formation professionnelle de Ras-El- Akba, dans le quartier est de la ville, et �rig� une st�le comm�morative sur l�esplanade de la �Pointe des blagueurs� qui porte maintenant son nom et qui jouxte l�h�pital Far�s-Yahia. Dimanche 9 octobre, avec un jour de retard, � 15h, une c�r�monie de recueillement en pr�sence des autorit�s civiles et militaires, des parents du chahid et des moudjahidine a �t� organis�e ; les honneurs ont �t� rendus par une escouade de policiers au h�ros. Il est � signaler que la lev�e des couleurs a �t� perturb�e par le fonctionnement d�fectueux de la sonorisation qui a fini par �courter, au bout de la 2e strophe, l�hymne national, un incident vivement reproch� aux organisateurs. Un autre fait � signaler, plus important, le manque de participation de la population milianaise, particuli�rement les jeunes, � cette manifestation, ph�nom�ne qui a commenc� depuis des ann�es et qui va en s�aggravant. Interrog� � ce sujet, un �ancien� nous confie : �Parce que certains ont accapar� l�histoire et marginalis� la population et les jeunes, aujourd�hui, juste retour de manivelle, n�assistent � ces c�r�monies que les officiels et les concern�s.� Une autre personne pr�sente sur les lieux de la manifestation minimise le ph�nom�ne, le justifiant par �c�est parce que la manifestation a lieu le 9 et non le 8 octobre comme il se doit, et encore plus en milieu d�apr�s-midi�. Un autre participant fait remarquer que pour la c�r�monie de l�hommage rendu � Bouras Mohamed, ce h�ros tomb� au champ d�honneur et qui a �t� l�architecte du mouvement scout alg�rien bien avant le d�clenchement de la R�volution du 1er Novembre, �la c�r�monie a eu lieu le 27 mai dernier dans l�apr�s-midi au lieu de la matin�e comme de coutume... Ce d�calage a eu le m�me effet�.