C�est un voyage enchanteur et instructif que nous propose Mohamed Balhi � travers cet ouvrage publi� r�cemment aux �ditions Anep. Une balade historique, culturelle et touristique chez la reine des Zibans. Un maelstr�m de couleurs, d�images et de senteurs dont on ressort �blouis. Et une mine d�informations qu�on ne connaissait pas forc�ment. Station d�hiver branch�e, Biskra a attir� vers la fin du XIXe si�cle et le d�but du XXe d�innombrables c�l�brit�s. Elle a nourri l�inspiration des �crivains, po�tes, photographes et artistes peintres. En 1906, Henri Matisse s�journe dans cette ville du sud alg�rien. Elle l�inspira tellement, qu�en rentrant chez lui en France, il se pr�cipita sur son chevalet pour peindre le fameux �Nu bleu�. Tout le gratin de l��poque s�y bouscule (Andr� Gide � il y avait achet� une maison en 1906 �, Oscar Wilde, Etienne Dinet...). Les photographes ne sont pas en reste : Lehnert et Landrock, Emile Frechon, Jean Geiser... En cette fin du XIXe si�cle, et d�but du XXe, la reine des Zibans a des allures de C�te d'Azur ou de Monte-Carlo. C�est l�endroit � la mode o� il faut �tre vu. Les touristes y affluent de partout. En 1919, l�h�tel Royal accueille la danseuse Isadora Duncan, alias l'Am�ricaine aux pieds nus. Les hiverneurs anglais sont en force entre 1880 et 1920 ; bref, Biskra devient la destination privil�gi�e de touristes de tous acabits. �La ville se devait d�honorer sa vocation de station climatique, telle qu�elle fut r�v�e par son maire Edmond Cazenave, qui n�avait de cesse de penser � Vichy, Nice et toute la C�te d'Azur. Tous les arr�t�s municipaux, textes, l�gislations �taient d�ailleurs copi�s sur ces lieux de vill�giature, � commencer par la taxe de s�jour, appliqu�e aux hiverneurs.� P.9. �L��t� tout l�hiver�, ce slogan publicitaire fit de Biskra un important p�le touristique. �Parmi les clients �trangers recens�s � l�h�tel Royal, en mars 1898, il y a le baron Bampell, le comte de Chabrillan et sa dame, Son Altesse la princesse Am�lie de Schlesving Holstein ; alors que le duc de Bavi�re et sa famille, le prince Radziwill, le baron de Gun, le colonel Schwebel emplissent, � la m�me p�riode, les chambres de l�h�tel Victoria.� P.107. L�auteur nous fait aussi d�couvrir des personnages comme Clare Sheridan, une cousine de Winston Churchill. On apprend que cette demoiselle avait s�journ� � Biskra entre 1920 et 1936 et qu�elle fut accus�e d'espionnage, �un agent � la solde de Moscou, infiltr�e en Afrique du Nord pour jauger la situation locale�, P. 167. Les photos de la demeure de Clare Sheridan figurent en page 171. �Cette maison de plain-pied avec des mat�riaux de construction traditionnels offre une vue sur l�oasis de Felliache et les monts de l�Ahmar Khadou, le versant sud des Aur�s... La villa est actuellement habit�e par Bachir Ouamane, un natif de Biskra...� Une belle palette de tableaux et de photographies de Biskra, qualifi�e de Babylone saharienne illustre ce beau livre : Ecole de Biskra, d'Henri Girardet, La caravane de Gustavo Simoni, Une vue � Biskra d�Emmanuel Vierin... Mohamed Balhi est n� � Biskra. Cet ancien grand reporter est un passionn� de patrimoine architectural et de peinture universelle. A travers cet ouvrage, il fait d�couvrir aux lecteurs sa ville natale. Mohamed Balhi est l�auteur d�autres ouvrages : Chroniques infernales, Alg�rie 1990-1995, Les moines de Tibhirine et La mort de l�entomologiste. Son dernier-n� Biskra, miroir du d�sert est �poustouflant. Sabrinal Biskra, miroir du d�sert, de Mohamed Balhi, �dition Anep 2011.