Par Zineddine Sekfali Le 23 octobre 2011 sera-t-il consid�r� comme un jour historique en Afrique du Nord, ou � tout le moins pour deux pays de cette r�gion du monde ? En tout cas, c�est une date � marquer d�une pierre blanche. En effet, coup sur coup, dans la m�me journ�e � est-ce un simple hasard ? �, le pouvoir r�volutionnaire libyen a c�l�br� sa victoire sur un r�gime n�potique, clanique, corrompu et corrupteur, tandis que de son c�t�, le peuple tunisien, d�barrass� d�une tyrannie mafieuse, participait massivement et en toute s�curit� � des �lections qui pour la premi�re fois de son histoire n��taient pas pr�fabriqu�es. Mais vingt-quatre heures apr�s, on voyait surgir dans certains m�dias occidentaux, battant le tocsin et soufflant dans les buccins, des personnages qui font profession �de gardien de la puret� r�volutionnaire� et �d��vang�lisateurs en d�mocratie�. Pourquoi ce branle-bas de combat ? C�est simplement qu�entre-temps, deux choses se sont produites : 1�- Le pr�sident du CNT libyen a dit, en proclamant officiellement la lib�ration de la Libye, que la �charia� sera en Libye la source principale de la l�gislation, ce qui, soit dit en passant, n�est nullement un scoop ! 2� - On a d�couvert que plus de 3 millions de Tunisiens avaient, tout en recouvrant leur pleine et enti�re citoyennet�, �lu la plupart des candidats pr�sent�s par le parti islamiste Ennahda. Il n�en fallut pas plus pour qu�� nouveau, on ressorte ces questions : l�islam est-t-il soluble dans la d�mocratie ? L�islam est-il compatible avec la d�mocratie ? Puis, tant�t en clair et tant�t de mani�re subliminale : le musulman sait-il r�ellement ce qu�est la d�mocratie ? En est-il digne ? N�est-ce pas la dictature qui lui convient le mieux ? En fait, cela nous a brusquement ramen�s au m�morable discours prononc� en f�vrier 1862 (la conqu�te de l�Alg�rie n��tait pas termin�e !) au Coll�ge de France par Ernest Renan qui, ce jour-l�, se l�cha et l�cha ces propos dignes d�une anthologie du racisme et de l�intol�rance : �L�islam est la n�gation de l�Europe� Il est le fanatisme� Il est le d�dain de la science� Il est la suppression de la soci�t� civile� C�est l��pouvantable simplicit� de l�esprit s�mitique, etc.� Au cours de la pol�mique qu�il eut en 1883 avec Jamal Eddine El-Afghani, trait� comme un �agitateur� par les puissances qui occupaient l�Egypte, et s�appr�taient � d�pecer �l�homme malade� de l�Orient, E. Renan r�cidiva en �crivant ces phrases inou�es : l�islam est une �esp�ce de cercle de fer qui entoure la t�te (des musulmans)�, �l�islam c�est la cha�ne la plus lourde que l�humanit� ait jamais port�e...�, ��manciper le musulman de sa religion est le meilleur service qu�on puisse lui rendre��. Aujourd�hui, ce n�est plus au Coll�ge de France � ce temple de la science et du savoir ! � qu�on en d�coud avec l�islam et les musulmans, on le fait d�sormais � grande �chelle, � travers les m�dias tous types confondus, qui mobilisent � cette fin une multitude de politiciens et de journalistes. Mais il y a pire ! En effet, des musulmans font chorus avec ces gens-l�, et leur donnent du grain � moudre. N�a-t-on pas vu quelques-uns proclamer devant des cam�ras et des micros, que la d�mocratie est �impie� et doit �tre �maudite� ! Pour �tre peu nombreux qu�ils sont, de tels individus nous font n�anmoins beaucoup de honte. D�o� ces quelques observations et autant de mises au point, que je livre ci-apr�s. Bien que num�rot�es de 1 � 7, pour les commodit�s de l�expos�, elles ne sont pas hi�rarchis�es : je les ai �crites comme elles sont venues. Apr�s le grand tohu bohu m�diaticopolitique provoqu� par les propos du pr�sident du CNT libyen et par la victoire �lectorale du parti tunisien Ennahda, il �tait impossible de ne pas r�agir, et peu m�importait le classement de ces observations et mises au point. 1� Religion et d�mocratie Il y a beaucoup de pays d�mocratiques o� l�on veille avec un soin particulier � ce que la l�gislation ne soit pas contraire aux pr�ceptes de la religion... Bien mieux, il y a des pays o� les l�gislations, la religion inspirent le droit positif. Les exemples sont nombreux ; en voici quelques-uns : - En Pologne, pays catholique av�r�, l�avortement a �t� interdit par Lech Walesa. Une fois Walesa hors du pouvoir, l�avortement a �t� autoris� par une loi du 23 octobre 1996. Six mois apr�s, cette loi a �t� d�clar�e anticonstitutionnelle. L�enseignement religieux, r�tabli d�s la chute du communisme, est toujours obligatoire. Le syndicat des travailleurs Solidarnosc est un syndicat catholique, tout comme l�ancienne CFTC en France� - En Irlande, �galement tr�s catholique, le divorce n�est admis que depuis novembre 1995. Il est cependant soumis � des conditions strictes. L�avortement est prohib�. Le mariage mixte entre catholique et protestant est interdit. - L�adult�re est partout en Europe un d�lit punissable. - La Grande-Bretagne, le Danemark, la Gr�ce sont des pays o� il y a une religion d�Etat. En Su�de, la s�paration entre l�Etat et la Religion ne s�est produite qu�en 2000. En Grande-Bretagne, le monarque est le chef de l�Eglise anglicane. - En Allemagne, l�enseignement religieux est dispens� dans les �coles publiques, y compris dans la partie est du pays qui �tait nagu�re communiste. - En France, les pr�tres de la r�gion Alsace-Lorraine sont r�mun�r�s par l�Etat et les �difices du culte pris en charge sur les fonds publics, et cela depuis que l�Alsace-Lorraine est fran�aise. - En Espagne, l�enseignement religieux a �t� rendu obligatoire le 18 juin 1996, peu de temps donc apr�s l�instauration de la d�mocratie. - En Isra�l, il est du devoir de l�Etat d�observer les pr�ceptes religieux et de veiller � leur respect par tous. Dans ce pays, il existe aussi d�influents partis religieux. Ces partis politico-religieux sont repr�sent�s � la Knesset et dans le gouvernement. - Le divorce a pendant des si�cles �t� interdit pour des raisons religieuses dans les pays chr�tiens. A Malte, l�interdiction n�a �t� lev�e qu�en mai 2011. Notons que l� o� le divorce a �t� r�cemment l�galis�, il est bien souvent tr�s encadr�. - Le mariage que le christianisme qualifie de sacrement demeure dans de nombreux pays l��l�ment � la base de la famille qui est �une association religieuse�, pour reprendre une formule de Fustel de Coulanges. Le mariage a certes subi au fil des si�cles de nombreux coups de buttoir. Il a beaucoup perdu en sacralit� ; en g�n�ral, il est r�duit � un simple acte d��tat civil. Les mariages sont de moins en moins nombreux. A l�inverse, le concubinage est de plus en plus r�pandu : on ne dit plus mon �pouse ou mon mari, mais de plus en plus �la compagne et le compagnon� ! Dans certains pays, on r�clame l�instauration du mariage entre individus du m�me sexe. - Enfin, tout le monde sait qu�il existe ou a exist� dans de nombreux pays occidentaux, notamment dans les plus grands d�entre eux comme l�Allemagne, la France et l�Italie, des partis �d�mocrates-chr�tiens� ou des partis �sociaux- chr�tiens�. Tous les Etats qu�on vient de citer ont des r�gimes et des syst�mes politiques qui r�pondent aux normes, standards et crit�res universels de la d�mocratie. 2� La�cit� et d�mocratie La la�cit� est un concept n� et th�oris� dans des circonstances de temps et de lieu bien d�termin�es. Il s�agissait, il convient de le rappeler, d�emp�cher que l�Eglise catholique, institution organis�e, hi�rarchis�e, influente, mais plac�e sous l�autorit� supr�me du pape, n�ait plus quelque pouvoir politique que ce fut hors du Vatican. En effet, en d�mocratie, le pouvoir politique ne saurait �tre exerc� que par les instances et institutions nationales, �lues par les citoyens ; le pouvoir politique tire sa l�gitimit� de la volont� populaire. D�o� la loi sur la s�paration de l�Eglise et de l�Etat de 1905. De nos jours, la la�cit� est invoqu�e pour justifier des mesures destin�es � faire dispara�tre du paysage des situations, faits et comportements �pas catholiques� ! Dans un article publi� par la revue Esprit n� 29 de mai 1979, Shmuel Trigano a �crit : �La la�cisation poursuit l��uvre de l�inquisition.� Elle a en tout cas permis de �normaliser� le juda�sme. On invoque aussi la la�cit� pour effacer toute trace dans la l�gislation positive des pr�ceptes religieux chr�tiens, en particulier les r�gles relatives au statut des personnes. Dans certains cas, on a d�lib�r�ment �dict� des dispositifs contraires aux pr�ceptes religieux les plus �l�mentaires. Je pense ici � la lib�ralisation de l�avortement, � la d�p�nalisation de l�homosexualit�, � la d�sacralisation du mariage, au mariage entre personnes du m�me sexe, � la parentalit� homosexuelle et bient�t peut-�tre � la l�galisation de l�euthanasie� Au-del� de ce que chacun peut penser de l��volution du droit de la famille dans les pays occidentaux, une chose saute aux yeux : la la�cit� d�aujourd�hui n�a rien � voir avec celle de 1905. Si le terme est toujours le m�me, le concept a par contre chang� de contenu. Par un glissement lent mais continu, la la�cit� est devenue de nos jours synonyme d�agnosticisme, d�ath�isme et de mat�rialisme. Je ne vois pas en quoi un incroyant est plus d�mocrate qu�un croyant. Staline et Hitler �taient-ils croyants ? 3� S�paration de la religion et de la politique Dans l�islam, il n�y a pas �d�Eglise�, c�est-�-dire une institution structur�e, hi�rarchis�e et soumise � une autorit� sup�rieure religieuse, comme le pape de l�Eglise apostolique et romaine. La question de la s�paration de l�Eglise et de l�Etat ne se pose donc pas en islam. Au demeurant, en terre d�Islam, le d�tenteur du pouvoir politique, fut-il calife, n�a pas de fonction religieuse. Les questions religieuses sont du ressort des muftis, des imams et �ventuellement des foukaha. On sait aussi qu�il n�y a jamais eu de calife �de droit divin�. Les quatre califes orthodoxes ont �t� d�sign�s par la communaut� (ouma) ou ses repr�sentants. C�est l�ouma qui choisissait le calife ; elle pouvait aussi le d�mettre. Le califat est devenu h�r�ditaire avec les Omeyyades de Damas qui furent renvers�s par les armes, et remplac�s par une autre dynastie, celle des Abassides de Baghdad, laquelle subit le m�me sort de la part des Seldjoukides, eux-m�mes remplac�s par les Ottomans� En Afrique du Nord, les monarchies et dynasties se sont succ�d� Mis � part peut-�tre le cas de Ibn Toumert, fondateur de l�empire almohade, qui fut � la fois un chef militaire, un chef politique et un chef religieux au point de s�attribuer les titres de mehdi et d�imam, aucun autre calife ou monarque d�Orient et du Maghreb n�a pr�tendu s��riger en chef spirituel de ses sujets. Aucun non plus ne s�est d�clar� juge du premier degr� ou du second degr� ; tous les califes, y compris les quatre premiers, ont d�l�gu� l�exercice de la justice � des juges professionnels. Cela ne signifie pas qu�on connaissait en ces temps-l� la th�orie de la s�paration des pouvoirs � qui n�est apparue qu�au XVIIIe si�cle � cela veut simplement dire que, quoique despotiques, les pouvoirs de cette �poque-l� ne confondaient pas politique et religion, politique et justice� De nos jours, toutes les monarchies des pays arabo-musulmans sont h�r�ditaires� Les R�publiques ont parfois tent� de le devenir elles aussi, mais c�est fini, semble-til, depuis le printemps arabe. L�islam, tous les hommes de bonne foi y conviendront, ne privil�gie pas le r�gime monarchique et recommande la �choura� ou consultation de la communaut�. Qui ne conna�t ces deux � trois versets o� il est express�ment dit : �Ina elmoulouk ida adkhalou qarya afsadouha wa ja�lou a�izaha adila�, �Amrouhoum choura beynahoum� et �chawarhoum fi amrihim� ? 4� La religion une affaire priv�e et individuelle ? O� �� ? Les religions, y compris le bouddhisme, le brahmanisme ou l�hindouisme, et plus particuli�rement les religions monoth�istes, ne sont pas des religions �priv�es�. Les religions sont par essence des ph�nom�nes sociaux, publics et collectifs. En termes durkheimiens, la religion est un ensemble de pratiques et rites communs, et de prohibitions et interdits partag�s par la communaut�. Dire que la religion est une affaire priv�e et individuelle n�a strictement aucun sens, sociologiquement et politiquement parlant. 5� La polygamie sp�cificit� de l�islam ? La polygamie est admise par la Thora. Les proph�tes Mo�se, Abraham, Jacob, Salomon, David et bien d�autres encore �taient polygames. Il n�y a pas de texte dans l�Evangile prohibant la polygamie. Chez les juifs, la polygamie a �t� interdite par un rabin ashk�naze au XIe si�cle. Les s�pharades n�en ont abandonn� la pratique que bien plus tard, encore que celle-ci existerait encore dans certaines communaut�s s�pharades. Les Eglises chr�tiennes ont formellement interdit la polygamie. Toutefois, s�agissant de l�Eglise r�form�e, s�il est clair que Calvin (XVIe) a condamn� la polygamie, Martin Luther (XVe et XVIe) avait par contre adopt� sur la question une position plus nuanc�e, constatant que les textes bibliques n�interdisaient pas la polygamie. Ce qui explique probablement sa survivance chez les Mormons des USA. Dans l�islam, la polygamie est permise mais d�conseill�e ; contrairement aux id�es re�ues, elle est soumise par la �charia� � � certaines conditions ; celles-ci sont certes plus ou moins strictes, selon les �coles juridiques et les pays. 6� La condition f�minine et la d�mocratie A ceux qui du haut de leur arrogance donnent des le�ons d��galit� entre la femme et l�homme, je rappellerai ces deux r�cents �v�nements. D�abord, l��lection de 50 femmes � l�Assembl�e constituante tunisienne, o� il y aura donc 23% de femmes ; ce qui n�est pas rien, sachant qu�il n�y a que 18 % de femmes dans l�actuelle Assembl�e nationale fran�aise. Ensuite, la modification introduite � l�ordre successoral au tr�ne du Royaume-Uni, ordre en vigueur depuis 1707, afin de permettre l�acc�s � la Couronne britannique d�une fille, si le premier-n� du couple princier britannique est une fille, alors m�me qu�elle aurait par la suite un fr�re. 7� Religion, d�mocratie et fausse probl�matique C�est un mauvais service que ceux qui se pr�tendent d�mocrates rendent � la d�mocratie en la pr�sentant en alternative � la religion. Les deux choses ne se situent pas sur le m�me plan. La religion c�est la transcendance, le sacr�, un ensemble de dogmes, de croyances, de rites qui fondent les relations entre l�homme et le divin. La d�mocratie c�est l�immanence, le profane, une mani�re de g�rer l�Etat, d�administrer les affaires publiques et de r�guler les rapports entre gouvernants et gouvern�s. Ce qui est antinomique � la d�mocratie c�est le despotisme. La d�mocratie c�est le refus de l�absolutisme, de l�irresponsabilit� et de l�impunit� des gouvernants. La d�mocratie se fonde, depuis P�ricl�s (Ve si�cle avant J.-C.), sur trois valeurs normatives : la libert�, l��galit� et la citoyennet�. Les hommes sont libres cela veut dire qu�ils ne sauraient �tre asservis ou assujettis par d�autres hommes fussent-ils gouvernants. �Il ne vous est pas permis d�assujettir l�homme que Dieu a cr�� libre�, a dit le calife Omar et �Ne sois pas l�esclave d�un autre, car Dieu t�a cr�� libre�, a dit le calife Ali. Les hommes sont �gaux, cela veut dire qu�il n�y a pas de privil�gi�s, que nous sommes tous �gaux en droits et avons les m�mes chances. L��galit� est une valeur plus d�une fois r�affirm�e par le Coran et la souna. Il est cependant entendu que pour l�islam comme pour les autres religions monoth�istes notamment, il ne faut pas confondre libert� et licence � ma libert� s�arr�te l� o� commence celle de l�autre �, ni l��galit� avec l��galitarisme qui est refus de la diff�rence, d�ni de l�alt�rit�. Quant � la citoyennet�, c�est le droit reconnu � chaque individu libre de participer, directement ou par des repr�sentants �lus, � la gestion et � l�administration des affaires publiques. Les gouvernants re�oivent mandats des citoyens auxquels ils doivent rendre des comptes. Le citoyen c�est donc le contraire du sujet qui n�a aucun mot � dire et doit se contenter d�ob�ir aux monarques et autres oligarques. Pour reprendre une expression de Kant, la d�mocratie fait sortir l�homme de �l��tat de tutelle� et lui rend sa libert� et sa dignit�. L�islam y est totalement favorable. Ce sont certes les Grecs qui ont invent� le concept de d�mocratie et th�oris� son contenu. On doit savoir aussi que c�est gr�ce aux Arabes qui ont traduit et comment� Aristote, Platon et Socrate, que l�Occident a d�couvert la pens�e grecque. Sans entrer dans des consid�rations th�oriques g�n�rales, ni tenter de d�finir ce qu�est aujourd�hui la d�mocratie, on se contentera de rappeler que la d�mocratie des origines s�est enrichie dans les temps modernes, de nombreux nouveaux concepts parmi lesquels on citera : la Constitution, la s�paration des pouvoirs, l�ind�pendance de la justice, la libert� de la presse, la libert� d�opinion, les partis politiques, le contr�le populaire, les �lections, le suffrage universel, les divers modes de scrutin, le r�gime parlementaire, le r�gime pr�sidentiel, les r�gimes mixtes, la limitation des mandats �lectoraux, les droits de l�homme, l�Etat de droit, etc. C�est sur tous ces points que les d�mocrates des pays musulmans devraient �tre interpell�s et non point sur la question de savoir s�ils vont ou non bouleverser le droit de la famille, l�galiser l�usure et je ne sais quoi encore, pour plaire ou ressembler aux d�mocrates occidentaux� A chacun sa religion me para�t �tre un excellent slogan d�mocratique ! Autrement dit : lakoum dinoukoum wa li dini !