L�ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour a la conviction fort �tablie de ce que le changement tant r�clam� en Alg�rie ne peut venir de l�int�rieur du syst�me. S�il estime que les r�volutions arabes ont valid� un nouveau paradigme du changement, il ne s�en fait, cependant, pas adepte. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Ce nouveau paradigme, Ahmed Benbitour le d�finit comme l�occupation par la population d�une place centrale au niveau de la capitale, comme l�histoire toute r�cente a donn� � le voir en Tunisie, en Egypte, en Libye et ailleurs dans le monde arabe. L�ancien chef du gouvernement, qui a anim� hier, au centre culturel Azzedine- Medjoubi, � Alger, un d�bat autour de l�appel du 1er Novembre, pense que les conditions de la r�alisation d�un tel paradigme en Alg�rie existent, illustr�es par la multitude de gr�ves et d��meutes essaimant � travers le pays. L�affirmation ne vaut cependant pas engagement chez ce commis de l�Etat converti au militantisme politique, depuis qu�il a quitt� avec fracas ses fonctions officielles. Son propos �pouse tout juste les contours de la p�dagogie. Lui milite plut�t pour une transition apais�e, laquelle sera un passage n�goci� du r�gime actuel vers un nouveau r�gime. Les pr�alables � r�unir, dit-il, consistent en une id�e force, une vision, une direction d�mocratique, des personnalit�s d�appui et le pari de la jeunesse. Affirmant cela, Ahmed Benbitour se d�clare fort convaincu que les paradigmes classiques pouvant induire le changement sont inop�rants. Ni les �lections, ni l�action des partis politiques qu�il consid�re gagn�s par la p�trification ne peuvent � ses yeux impulser une dynamique de changement. �Les �lites reproduisent les comportements des tenants du r�gime�, ass�ne-t-il. D�ailleurs, il ne se prive pas de comparer les �lites d�aujourd�hui � celles du d�but des ann�es 50 qui, pr�occup�es par des questions de leadership, ont �t� d�class�es par la dynamique de la lutte de lib�ration nationale. Ahmed Benbitour a attest� aussi que l�appel du 1er Novembre 1954 ainsi que les r�solutions du Congr�s de la Soummam en 1956 restent plus que jamais d�actualit�. �Le Congr�s de la Soummam a travaill� � r�habiliter les �lites, en instituant la primaut� du civil sur le militaire et celle de l�int�rieur sur l�ext�rieur. Mais � l�ind�pendance, c�est l�arm�e des fronti�res qui prit le pouvoir.� Cela dit, sur un plan plus global, Ahmed Benbitour a estim� que les r�gimes arabes post-d�colonisation, qui ont assis leurs autorit�s sur la l�gitimit� r�volutionnaires, ont �chou� dans les �difications nationales. D�o� les r�volutions en cours. L�Alg�rie est-elle � l�abri, elle qui jouit d�une consid�rable manne p�troli�re ? Ahmed Benbitour a ass�n� cette v�rit� : �Le pays subit un �tranglement aveugle.� Parole d��conomiste.