Autoproclam�e �locomotive de l�Europe�, l��conomie allemande n�est pas loin de caler, � en croire de nouvelles pr�visions de conjoncture publi�es hier et les annonces en demi-teinte de son puissant secteur industriel. La croissance allemande devrait chuter � 0,9 % l�an prochain, apr�s 3 % attendus cette ann�e, a averti hier le comit� des �cinq sages�, �conomistes de haut rang conseillant le gouvernement allemand, qui constatent que �les risques ont encore augment� cet automne�. �Pour l�ann�e 2011, il faut s�attendre � une croissance encore forte de 3 %. Mais en 2012, la conjoncture devrait s�affaiblir nettement en raison de la fin de l�effet de rebond, et d�un environnement �conomique mondial qui se d�grade ; la progression du produit int�rieur brut ne devrait plus atteindre que 0,9 %�, �crivent-ils dans leur rapport annuel sur la premi�re �conomie europ�enne, une publication toujours tr�s suivie. �Les risques ont encore augment� cet automne. La zone euro est prise dans un cercle vicieux de crise de la dette et de crise bancaire�, constatent encore les �sages�. Leur diagnostic est proche de celui du gouvernement allemand, qui pr�voit une croissance de 1 % l�an prochain, apr�s 2,9 % cette ann�e, selon sa derni�re pr�vision officielle, en date d�octobre. Gr�ce aux carnets de commandes encore bien remplis de ses entreprises exportatrices, l�Allemagne semble loin du sc�nario catastrophe de 2009, qui l�avait vue subir une r�cession de 5 %, avant de rebondir de mani�re tout aussi spectaculaire. C�t� march� de l�emploi, il devrait continuer � bien se maintenir avec 2,89 millions de ch�meurs en moyenne l�an prochain contre 2,97 millions en moyenne cette ann�e. Mais le pays, qui selon les �sages� vient tout juste de retrouver son niveau d�avant la crise de 2009, va n�anmoins ralentir nettement. Ces experts ont d�ailleurs tenu � entourer leur pr�vision de croissance 2012 de pr�cautions. Leur pr�sident, Wolfgang Franz, a ainsi indiqu� qu�elle reposait sur l�hypoth�se d�une accalmie de la crise de la dette : �Si la crise persiste mais reste limit�e � la zone euro, la croissance sera de seulement 0,4 %, et encore moins si le ph�nom�ne se propage au monde entier.� Au-del� des projections d��conomistes, les derni�res statistiques concr�tes en Allemagne illustrent �galement l�essoufflement. Les commandes industrielles allemandes ont ainsi beaucoup d��u en septembre, enregistrant leur plus fort recul mensuel depuis f�vrier 2009, de 4,3 %. Les premiers indicateurs pour octobre sont inqui�tants. L�indice de confiance des milieux financiers allemands, le ZEW, a chut� plus que pr�vu, sa huiti�me baisse d�affil�e. Le march� automobile a brutalement ralenti, ne progressant que d�un maigre pourcent. Et le secteur de l�acier, toujours tr�s important dans le pays, fait face � des clients �chaud�s. Jusqu�ici, l�Allemagne tient gr�ce � ses exportations, qui ont encore augment� en septembre, contre toute attente. Mais � plus long terme, elle n��vitera la douche froide conjoncturelle que si la consommation des m�nages vient prendre le relais. A cet �gard, le dernier barom�tre GfK sur la propension � d�penser des m�nages allemands s�est r�v�l� plut�t encourageant, puisqu�il a l�g�rement augment� d�octobre � novembre. Reste que ces projets de d�pense ne se sont jusqu�ici pas traduits par une ru�e sur les magasins : la derni�re statistique du commerce de d�tail, qui remonte � septembre, fait ainsi �tat d�une augmentation de seulement 0,4 % des ventes, inf�rieure aux pr�visions. �L�Allemagne n�est pas un pays de consommation�, a ass�n� hier le pr�sident de la f�d�ration allemande du commerce ext�rieur et de gros, Anton B�rner, rappelant qu�avant tout le pays �tait �tributaire de la croissance �conomique mondiale�.