2011 aura �t� �pouvantable pour Joseph Blatter : le pr�sident de la Fifa, r��lu dans un climat d�l�t�re sur fond de corruption le 1er juin, voulait finir l'ann�e sur les mots �r�forme� et �transparence� mais la terminera coinc� entre les termes �racisme� et �pol�mique�. Le 21 octobre, � l'issue du comit� ex�cutif de la Fifa, Blatter avait pr�sent� sa feuille de route pour guider son instance sur la �route de la bonne gouvernance�, avec des �premi�res propositions de r�formes qui seront soumises par les quatre groupes de r�flexion au comit� ex�cutif en d�cembre 2011�. Avec ce projet, Blatter croyait avoir ramen� la Fifa sur des eaux calmes apr�s la temp�te du printemps et les r�v�lations incroyables de corruption en interne au moment de l'�lection pr�sidentielle de l'institution. L'affaire avait conduit � la radiation � vie du monde du football de Mohamed Bin Hammam, ex-pr�sident de la puissante Conf�d�ration asiatique. Mais voil� que des propos de Blatter, 75 ans, ont d�clench� une nouvelle pol�mique et l'ire de l'Angleterre, humili�e dans sa candidature (2 votes seulement) pour accueillir le Mondial-2018 (finalement attribu� � la Russie) et ridiculis�e � la tribune de la Fifa quand la F�d�ration anglaise avait voulu reporter l'�lection en raison des affaires de corruption r�v�l�es au grand jour. �Sepp� Blatter a lanc� mercredi sur CNN �qu'il n'y a pas de racisme (dans le football) mais peut�tre un mot ou un geste d�plac�. �Et la victime devrait se dire que ce n'est qu'un jeu et serrer la main� de son adversaire, avait-il ajout�. Le patron du foot mondial avait ensuite nuanc� dans un communiqu� ces propos, selon lui �mal interpr�t�s�. Pour Ferguson les excuses de Blatter sont les bienvenues. Mais le mal �tait fait. Les propos de Blatter ont �t� qualifi�s d'��pouvantables � par le Premier Ministre britannique David Cameron, de �consternants� par David Beckham. Le secr�taire d'Etat britannique charg� des sports Hugh Robertson et une bonne partie de la presse anglaise ont r�clam� sa d�mission. �Je ne peux que dire que je suis d�sol� pour tous les gens bless�s par mes d�clarations�, a d�clar� vendredi le pr�sident suisse de la Fifa, reconnaissant des �propos malencontreux� et les regrettant �profond�ment�. �Je ne peux pas d�missionner, at- il toutefois insist�. Et pourquoi le ferais-je ? Partir serait totalement injuste et serait incompatible avec mon esprit combatif, mon caract�re, mon �nergie�. La carri�re de Blatter est jalonn�e par des d�clarations controvers�es. Jusqu'en mai dernier, Blatter r�pondait cr�nement � la presse anglaise : �Il n'y a pas de corruption � la Fifa�. Le discours a chang� depuis. La veille de sa r��lection, le 1er juin, il avait aussi lanc�, exc�d�, devant la presse �la crise ? Quelle crise ?�, avant de se raviser en tribune le lendemain. Vendredi, Alex Ferguson, manager �cossais de Manchester United, a comment� : �C'est bien que Sepp Blatter se soit excus�. C'est appropri�. Une note positive rare. Le d�fenseur de ManU, Rio Ferdinand, lui, s'est d�cha�n� sur Twitter contre Blatter. Et le Sud-Africain Tokyo Sexwale, membre du comit� anti-racisme de la Fifa, a s�v�rement condamn� vendredi les remarques �malheureuses � de Blatter. Cette pol�mique va, d�sormais, le suivre et faire de l'ombre � ses projets de r�forme de gouvernance de la Fifa. Le prochain comit� ex�cutif de la Fifa � Tokyo les 16 et 17 d�cembre risque d'�tre tr�s mouvement� et Blatter, qui demandait du temps au temps pour son projet de r�forme, n'en a plus d�sormais.