La conformit� aux normes et la qualit� du b�ton produit et utilis� en Alg�rie restent encore incertaines m�me si les cimentiers publics et priv�s d�veloppent des produits innovants et voulus s�rs. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - A l�initiative du groupe cimentier Lafarge Alg�rie, la huiti�me �dition du S�minaire international sur les technologies du b�ton se tient, depuis hier et aujourd�hui � l�h�tel Mercure � Alger. Plac�e sous le th�me �Le b�ton, des solutions pour une solution durable�, cette manifestation �minemment scientifique regroupe des chercheurs, des experts et des op�rateurs des secteurs de la construction et des travaux. L�occasion, selon ses promoteurs, d�un transfert de savoir-faire et des connaissances et la pr�sentation de solutions innovantes et �cologiques, au profit de l�industrie cimenti�re notamment. Il est particuli�rement question de la technologie, de la durabilit� et de la normalisation de ce mat�riau. Certes, les cimentiers nationaux, tant publics que priv�s, d�veloppent ou tendent � le faire, des solutions et produits innovants, garantissant la s�curit� du b�ti. Ainsi, le cimentier Lafarge qui se pr�vaut d�une position de leader et poss�de deux cimenteries en Alg�rie, s�est engag� selon une m�thodologie rigoureuse et l�innovation en faveur d�une construction durable et efficiente, comme explicit� lors de cette rencontre. Une assertion qu�appuie l�enseignant- chercheur � l�Universit� des sciences et de la technologie Houari-Boumedi�ne (USTHB) � Alger, Oudjit Mohamed-Nadjib, auteur d�une �tude comparative de deux constituants, le laitier de haut fourneau et la pouzzolane et qui a expos� la pertinence du b�ton pr�arm�, un choix incontournable selon lui, pour la r�alisation des ouvrages d�art notamment. A charge, cependant, d�une bonne application des normes, d�un contr�le efficace, une implication effective et responsable de tous les intervenants, selon la localisation et la nature de l�ouvrage, cens�es contribuer � r�duire ou supprimer le risque de d�t�rioration du b�ton. Or, la conformit� aux normes et la qualit� du b�ton produit et utilis� en Alg�rie restent encore incertaines, malgr� les solutions d�velopp�es et au-del� de l�absence de certification de certains types de b�ton. Voire, entre 35 et 50% des b�tons fabriqu�s, parfois de mani�re artisanale, dans des b�tonni�res ou dans les centrales, et utilis�s, sont r�put�s de mauvaise qualit�, en de�� des normes. Selon un entrepreneur priv�, M. H, 50% du b�ton produit n�est pas conforme, un �probl�me de culture�, dira-t-il, en marge du s�minaire, invoquant la responsabilit� de tous les intervenants institutionnels et en charge du contr�le et de r�gulation, un aspect encore insuffisant selon cet op�rateur. Et d�autant que les moyens utilis�s, le degr� de ma�trise des proc�s et des technologies, posent encore probl�me. Mais aussi que des constructeurs ne respectent pas totalement les normes en mati�re de dosage des divers constituants du b�ton, notamment l�eau et les ciments, outre le sable. Voire, qu�ils l�sinent pour certains quant � l�usage des adjuvants ou du b�ton pr�-arm� ou usent de composants et agr�gats av�r�s non conformes. Relevons, � ce propos, que l�utilisation du b�ton pr�-arm�, justement pr�n�e lors de ce s�minaire, reste encore � l��tat embryonnaire en Alg�rie, de l�ordre de 5 � 10% alors qu�en Tunisie, elle atteint le taux de 90 � 95%. Dans le m�me ordre d�id�es, l�architecte alg�rien, M. Zelloum, chercheur au laboratoire du b�ti �cologique � l�USTHB et qui pr�sente une communication sur la gestion du risque sismique urbain, estime, relativement, que le b�ton de mauvaise qualit� repr�sente un taux de l�ordre de 35%. Certes, la n�cessit� de veiller � la s�curit� du b�ti, notamment depuis le s�isme de Boumerd�s en 2003, a encourag� une certaine prise de conscience et a oblig� � d�velopper la fabrication et l�usage du b�ton de haute qualit� et de fabrication conforme. Toutefois, cet usage reste encore limit�, d�autant qu�il est brid� par toute une s�rie de facteurs dont les consid�rations mercantiles, la m�connaissance de l�importance du respect des normes et du principe de la durabilit� ne sont justement pas les moindres.