Par le commandant Mohamed Chebil* Les moudjahidine qui apportent leurs t�moignages sur les �v�nements qu�ils ont v�cus ou dont ils ont �t� t�moins, pendant la guerre de lib�ration nationale, comm�morent de tr�s belle fa�on le 50e anniversaire de l�Ind�pendance. La r�volte contre le colonialisme fran�ais a �t� prise en charge par les Alg�riens � travers l�immensit� du territoire national. Chaque parcelle de ce territoire a eu ses moments de gloires et ses h�ros. Ecrire, t�moigner, pour ceux qui peuvent le faire, est un devoir. Le faire avec objectivit� et s�r�nit� est une imp�rieuse obligation. La perception que peuvent avoir les uns ou les autres sur tel responsable ou sur tel �pisode est n�cessairement diff�rente. Le nombre et la richesse des �crits contribuent � �clairer les choses et � d�voiler la v�rit�. De remarquables contributions viennent d��tre produites par Si Ch�rif Mahdi concernant l�affaire du 14 d�cembre 1967 et la r�tention des d�pouilles mortelles des chahid Amirouche et Si El Haou�s. Cherif Mahdi a fait r�ellement �uvre de �salubrit� historique� en rendant publics les secrets qu�il avait tus pendant des d�cennies. Un mouvement tr�s important se d�veloppe en Alg�rie pour l��criture de l�Histoire. Cela a une signification qui d�passe les actes de la grande guerre de lib�ration. Les Alg�riens qui viennent de vivre des moments tragiques veulent se rassurer sur ce qu�ils sont et sur ce qu�ils sont capables de faire quand l�enjeu est leur dignit�. Cette prise de conscience spontan�e pour une histoire �naturelle�, c'est-�-dire sans mots d�ordre pr��tablis, c'est-�-dire �crite par ceux qui l�ont faite, n�est pas seulement la recherche romantique d�un temps perdu mais un ancrage dans le socle des valeurs ancestrales de notre peuple. Le moudjahid Mohamed Maarfia vient de signer des textes d�un tr�s haut niveau intellectuel et d�une grande densit�. J�ai aim� l�hommage qu�il a rendu � la valeureuse Wilaya III �bastion granitique� de la r�volution. Les pages qu�il a consacr�es au colonel Amirouche sont �mouvantes. L�immense tristesse que les maquisards ont ressentie � l�annonce de la mort d�Amirouche et de Si El Haou�s, � travers tous les djebels d�Alg�rie, marque encore ma m�moire. Mohamed Maarfia a rappel� ce grand moment de douleur. Si les moudjahidine doivent veiller sur une chose, c�est sur leurs douleurs communes, sur leur �cimeti�re indivis� pour citer Maarfia. L��pop�e de l�acheminement des armes vers les Wilayas de l�int�rieur � surtout vers la Wilaya III � par les maquisards de la Base de l�Est a �t� marqu�e par d�innombrables sacrifices. Cette op�ration de solidarit� concr�te et d�entraide entre les moudjahidine attend toujours ses historiens. Elle devra s��crire avec le souci constant de r�affirmer la fraternit� et l�unit� des rangs des membres de l�ALN. L�aventure de �l�acheminement � a condens� tout cela. J�esp�re que mon compagnon de lutte Mohamed Maarfia consacrera un �crit � cet �pisode de la guerre de lib�ration nationale dont nous avons �t� tous les deux acteurs et qu�il dira les retrouvailles pleines d��motion et de chaleur entre les moudjahidine de toutes les r�gions d�Alg�rie. J�ai connu Mohamed Maarfia plein d��lan et d�optimisme dans les rangs du c�l�bre �Commando Slimane Laceu� ou dans ceux des unit�s d��lite du chahid Sebti Boumaarf ou vers la fin de la guerre au sein de l��tat-major de la Wilaya I. J�esp�re qu�il continuera donc de produire avec le m�me �lan et le m�me enthousiasme sans se laisser impressionner par les insultes ou les impr�cations. Ses compagnons moudjahidine seront � ses c�t�s tant qu�il �crira pour dire la grandeur de l�ALN et tant qu�il �uvrera � l�apaisement et � l�unit� nationale. M. C. * Officier de la Base de l�Est. Membre de l�EMG (1960-1962). Membre du commandement de la Wilaya I.