A tout point de vue, le projet de loi portant sur la promotion du r�le de la femme, adopt� derni�rement par les deux Chambres, reste tr�s en de�� des attentes de la gent f�minine. C�est du moins ce qu�ont laiss� transpara�tre les participantes � l�atelier sur les droits politiques de la femme organis� � Constantine, jeudi, par la d�l�gation r�gionale de l�Est du CNCDH. En admettant qu�il reste �un acquis � faire valoir�, pr�tendre que le projet de loi sur la repr�sentation des femmes aux assembl�es �lues fait l�unanimit� parmi la gent f�minine rel�ve de la supercherie. D�autant, s�accordent-elles � rappeler, que �les droits de la femme sont reconnus depuis longtemps par les textes fondamentaux de la R�publique. N�anmoins, concr�tement, la r�alit� du terrain est bien loin de ce que pr�voient les textes�. Issues de diff�rents horizons professionnels et politiques, en l�occurrence des juristes, des professeurs en sciences m�dicales, des militantes partisanes, des activistes ou encore des moudjahidate, ayant occup� ou occupent encore des postes de responsabilit� � diff�rents niveaux, elles ont toutes plaid� pour �la promotion davantage du r�le politique de la femme�. Mme Tarei Fatiha, pr�sidente de l�association Nour pour la promotion des droits de la femme et d�l�gu�e r�gionale de la Commission nationale consultative des droits de l�homme (CNCDH), affiche d�embl�e la tendance. �Promouvoir la repr�sentation de la femme, c�est bien, mais la soumettre au syst�me des quotas �quivaut � un autre subterfuge, donnant lieu � la violation des droits de la femme�, a-t-elle dit en substance. Aussi, la conf�renci�re se dit �oppos�e� au syst�me de quota des femmes dans les institutions �lues, fix� � 30%, car ceci �quivaudrait plut�t �� une restriction du champ politique� devant la femme. En somme, cette derni�re, tout en consid�rant �ce m�canisme comme un acquis�, s�est �lev�e contre l�argument selon lequel il y aurait un probl�me de repr�sentativit� dans les r�gions du sud, et que par cons�quent, le taux de 30% est difficilement applicable. �Comment peut-on am�liorer la repr�sentation de la femme dans les assembl�es �lues si on lui r�serve seulement 0,08% des si�ges par exemple� dans une circonscription �lectorale donn�e? s�interroge Mme Tarei Fatiha. Un raisonnement, pense-t-elle, qui fait que la femme est rest�e toujours h�sitante ou en attente d�une �ventuelle proposition de la part de son parti pour pr�tendre � son droit. En un mot, elle drague de loin� le si�ge, ironise cette juriste. �uvrer pour changer les mentalit�s Comment parvenir � garantir une application effective de la loi portant sur la promotion de la femme ? Par la pers�v�rance, la continuit�, la persuasion et notamment la sensibilisation, r�pond la d�l�gu�e r�gionale de la CNCDH. Aussi, faire valoir ce droit passe imp�rativement par �la sensibilisation des �lites. C�est ce sur quoi nous nous penchons aujourd�hui, et notamment la continuit� dans le militantisme�. Puisque, souligne-t-elle, �une fois le mandat d�une �lue arriv� � terme, elle a tendance � s�effacer. Aussi, il est primordial de sensibiliser les femmes quant au contenu des textes de loi qui la concernent. Dans ce cas de figure, celui portant sur la repr�sentation de la femme dans les assembl�es �lues, dont beaucoup pensent que le quota est limit� � 30%, repr�sente en fait un minimum�. �uvrer pour le changement des mentalit�s aussi bien des femmes que des hommes est pour beaucoup dans la concr�tisation de l�application de ce texte, estime une moudjahida, militante dans un parti de l�alliance pr�sidentielle. Pour elle, qui racontait au passage une anecdote quant � son exp�rience au sein de son parti, il est plus judicieux �de persuader une femme h�sitante qui a tendance � s�effacer � changer de mentalit� avant de convaincre la soci�t� masculine�. Et Mme Tarei d�encha�ner : �Il faut trouver les moyens de concr�tiser effectivement cette loi et faire valoir ainsi les droits de la femme. D�autant que les partis politiques ont, � son �gard, des positions diff�rentes.�