«Nous estimons que le principe des 30% a été détourné par les partis par mauvaise foi ou mauvaise interprétation du texte, car il y a une volonté de restriction des droits politiques de la femme», révèle maître Fatiha Baghdadi, présidente de l'association Nour. La loi organique portant sur les droits politiques des femmes, proposée dans le cadre du système des quotas instauré par le président de la République, qui propose 30% de représentativité féminine au sein des assemblées locales et nationale, a fait, hier, à Constantine, à la salle les Platanes, l'objet d'une conférence-débat. La rencontre a été initiée par l'association Nour, sous la bannière de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme. La présidente de l'association Nour, Me Fatiha Baghdadi, fera une lecture critique de cet amendement émanant de la loi 31 bis de la Constitution garantissant les droits politiques et socioéconomiques de la femme. Selon elle, un amendement sans texte exécutif ne vaut rien. Pour les femmes cadres présentes à la conférence, le principe même des 30% est discriminatoire, puisqu'il concerne seulement les femmes. «Seules doivent prévaloir la compétence et l'égalité des chances entre les deux sexes», ajoute une élue, chargée des affaires sociales à l'APC. Cette dernière dénonce en outre toutes les brimades qu'elle a dû subir de la part de beaucoup de collègues hommes, «à la mentalité rétrograde», qui pensent que la femme n'a aucun rôle politique à jouer. Une ancienne moudjahida rappellera tous les sacrifices consentis par les femmes et leurs actions durant la Révolution. «Aujourd'hui, assure-t-elle, les femmes doivent continuer à jouer un rôle prépondérant dans la société ; rien ne peut se faire sans elles, si on veut que le pays émerge.»