Les retrait�s de l�Institut national de cartographie et de t�l�d�tection (INCD) ont vraiment de quoi s�inqui�ter, eux qui sont, � coups de mises en demeure de leur employeur, pri�s de d�serter les logements qu�ils occupent depuis des ann�es. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C�est � un v�ritable imbroglio administratif que le personnel partant en retraite de l�Institut national de cartographie et de t�l�d�tection, Epic d�pendant du minist�re de la D�fense nationale, est confront�. Ils logent dans des appartements de l�Institut sis � Hussein-Dey (Alger). L�id�e de devoir les quitter un jour, m�me de leur propre gr�, ne leur a jamais effleur� l�esprit. De l� � imaginer un instant se faire virer manu militari, voil� une triste perspective � laquelle ils n�ont, � aucun instant, pens�. Pourtant, la r�alit� est l�, frappante. Ils sont bien invit�s � voir ailleurs pour se loger au cr�puscule d�une vie qu�ils ont d�di�e � leur Institut. Six � sept d�entre eux ont eu � se plier � ce sort, la mort dans l��me, leurs requ�tes n�ayant pas abouti. Cependant, leurs coll�gues partis en retraite apr�s une bonne quarantaine d�ann�es, eux ne comptent point se laisser faire. Pour la plupart d�entre eux, qui ont sollicit� l�assistance et l�accompagnement du comit� SOS Expulsion, relevant de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme, aile Me Zehouane, il n�est pas question de se faire expulser de la sorte. Au cours d�une conf�rence de presse anim�e hier au si�ge de la LADDH, � Alger, deux de leurs repr�sentants ont tenu � faire part de l�injustice dont ils seraient victimes. �Voila comment on nous remercie pour les services rendus � l�Institut�, l�chera am�rement l�un d�eux, qui a tenu � brandir l�arr�t� d�attribution du logement qu�il occupe datant du 29 septembre 1980. Un arr�t� qui stipule clairement que le locataire ne doit lib�rer les lieux qu�en cas de d�mission ou de licenciement. �Ce qui n�est pas le cas�, rench�rit-il, attribuant leur situation kafka�enne au r�glement int�rieur de l�Institut, dont la mouture de 2004, qui stipule clairement dans son article 21 que tout travailleur occupant un logement d�astreinte, demandeur d�un d�part en retraite, d�missionnaire ou licenci�, doit lib�rer le logement d�astreinte qu�il occupe aussit�t sa relation de travail avec l�Institut termin�e. Tout le contraire de ce que sugg�re l�ancien r�glement int�rieur dat� du 25 juillet 1994 qui, dans son article 133, donne le droit au travailleur log� dans un logement d�astreinte d�en jouir dans les cas de maladie, d�incapacit� ou de d�part � la retraite. Alors que l�administration s�appuie sur la premi�re loi, les travailleurs � la retraite prennent comme r�f�rence la seconde. D�o� l�imbroglio au point o�, affirmera le malheureux retrait�, le tribunal administratif de Bir Mourad-Ra�s s�est d�clar� incomp�tent, renvoyant les deux parties dos � dos. Un coll�gue � lui, plus �g�, ruminait encore et encore sa col�re, lui qui dit avoir �t�, comme ses coll�gues, bern� le long de sa carri�re. �Je me retrouve avec une pension minable avec les charges que suppose la location d�un logement et voil�, cerise sur le g�teau, qu�on nous invite � d�guerpir comme des malfrats. C�est de l�ingratitude pure et simple�, dira-t-il. Les deux retrait�s affirment avoir pris leurs pr�cautions bien avant que le sort ne s�abatte sur eux. �Nous avons bien sollicit� des logements dans leurs diff�rentes formules, mais � chaque fois, c�est la m�me r�ponse : vous �tes bien log�s�, disent-ils. Pour Hakim Salmi, pr�sident du comit� SOS Expulsion de la LADDH, le cas de ces travailleurs de l�INCD est loin d��tre isol�. Le nombre de cas, dont le comit� qu�il pilote a eu connaissance, s��l�ve � 750 durant l�ann�e derni�re, dira-t-il, signalant, au passage, que leurs nombreuses requ�tes sont rest�es vaines pour leur majorit�. Il regrettera le fait que ces expulsions se fassent m�me en p�riode hivernale ou durant la scolarit� des enfants, invitant les huissiers de justice � faire preuve d�un peu d�humanisme.