Ils marcheront dimanche prochain du si�ge du Conseil local de l�Ordre des architectes (CLOA) d�Alger, sis au 1, rue Lieutenant Touileb, juste en face du 6e arrondissement de la police, lieu du rassemblement, jusqu�au palais du Gouvernement. Ils ont d�pos�, dimanche dernier, une demande d�autorisation aupr�s des services de la Wilaya d�Alger et bien qu�ils n�aient re�u aucune r�ponse, ils sont d�cid�s � �cr�er des probl�mes�. Les architectes ont ras-le-bol, et pour cause. Le ministre de l�Habitat, Noureddine Moussa, aurait r�duit l�Ordre des architectes � une �association professionnelle�. Selon le pr�sident de cet organisme r�glementant la profession d�architecte, M. Athmane Touileb, le Conseil national de l�Ordre est non seulement marginalis� et n�est pas consult� lors de l��laboration des cahiers des charges, le ministre - qui y si�ge d�office - boude ses r�unions et n�a d�l�gu� un repr�sentant pour assister aux travaux qu�une seule fois pendant tout un mandat. Dans la conf�rence de presse tenue conjointement, hier, par M. Touileb et M. Amine Ikhlef, membre du CLOA et coordinateur national du mouvement de protestation des architectes, il a �t� surtout question d��num�rer les �violations de la r�glementation portant conditions de la production architecturale�. Les deux conf�renciers ont ainsi port� le chapeau � l�administration de Noureddine Moussa ayant, soulignent-ils, une vision r�ductrice du �concept d�habitat �. Quoique la grogne couvait depuis des mois d�j� � cause, notamment, du �prototype d�un cahier des charges� impos� par le minist�re pour lancer toute commande publique, la derni�re sortie m�diatique du ministre, o� il a ridiculis� le travail fait par les bureaux d��tudes nationaux, a accentu� la crise de confiance d�j� � son paroxysme. Le cahier des charges en question et dont l�Ordre des architectes n�a pas �t� associ� dans son �laboration est plut�t un instrument de discrimination � l��gard des bureaux d��tudes alg�riens dont l�activit� est, depuis son �tablissement, presque � l�arr�t. Et, ass�nent-ils, favorise les bureaux d��tudes �trangers qui d�crochent d�sormais, en violation du code des march�s, des commandes publiques d���tude et de r�alisation�. Des bureaux d��tudes dont la s�lection et l�agr�ment se font � l�insu de l�Ordre des architectes qui, ajoutent-ils, ne conna�t ni la �consistance� ni les noms des �confr�res �trangers� qui y travaillent. Selon M. Touileb, sur les 12 000 architectes alg�riens, 7 000 ont des bureaux d��tudes et sont inscrits au tableau de l�Ordre et dont � peine 5 % activent plus ou moins r�guli�rement. Le reste ne d�croche des march�s qu��pisodiquement. Le probl�me, explique-t-il, est que le �prototype� du cahier des charges exige de l�architecte des moyens mat�riels dont rares sont les bureaux d��tudes qui en disposent. �La production architecturale est un travail intellectuel de conception, un geste qui traduit � travers la construction les valeurs culturelles de la nation et ne se mesure pas par les moyens mat�riels ou les chiffres�, commente, de son c�t�, M. Ikhlef. Et de souligner : �Les r�sultats de nos travaux sont critiqu�s parce que nos conceptions ne sont pas mat�rialis�es justement � cause du ma�tre de l�ouvrage (l�administration, Ndlr) qui a tout bureaucratis�. Et ces constructions ne sont ainsi pas le r�sultat des ma�tres d��uvre (architectes) mais l��uvre de ce ma�tre qui est l�administration pr�f�rant la quantit� � la qualit�. Nous leur disons que la ma�trise d��uvre est un m�tier qui n�incombe pas aux bureaucrates.� Enfin, les architectes, de par cette marche qu�ils ont plac�e sous le signe de l��int�r�t public�, revendiquent la mise de l�Ordre des architectes sous une autre tutelle, le pr�sident de la R�publique ou le Premier ministre. �L�habitat n�est pas seulement le logement, monsieur le ministre de l�Habitat�, conclut-on. Ils sont d�cid�s � marcher dimanche prochain du si�ge du Conseil local de l�Ordre des architectes (CLOA) jusqu�� la rue Docteur Sa�dane, au palais du Gouvernement, o� ils aspirent �tre re�us par le Premier ministre pour lui remettre leur plateforme de revendications.