II y a 23 ans, le 29 janvier 1989, nous a quitt�s tragiquement Safia Ketou, alias Zohra Rabhi, po�tesse et romanci�re, journaliste et �crivaine. Sa m�moire a �t� revisit�e dans plusieurs colloques comm�morant sa disparition. Une pieuse pens�e devait �tre organis�e par un collectif de journalistes et hommes de lettres hier, au pont de T�lemly, o� Safia a trouv� la mort. Par ailleurs, un riche programme sera concoct� � l�occasion de la tenue du 3e colloque qu�organisera l�association culturelle �Safia Ketou� en collaboration avec la direction et la maison de la culture de la wilaya de Na�ma au mois de mars prochain, o� une exposition de ses �uvres, de photos, de portraits, d��crits et de documents, des conf�rences, des interventions, des t�moignages et des d�bats seront au programme. D��minents hommes de culture et de lettres, et autres y seront convi�s. Safia Ketou, de son vrai nom Zohra Rabhi, a enseign� de 1962 � 1969 � l��cole la�que de A�n-Sefra, puis elle s�est rendue � Alger pour occuper un poste au minist�re de l�Enseignement. A partir de 1973, elle opta pour une autre carri�re : critique d�art et journaliste. Elle fit ses premiers pas � l�APS (Alg�rie presse service). Elle est l�auteure de plusieurs �crits et �uvres, entre autres, Amie cithare (1979) un recueil de po�sies, ainsi que La plan�te mauve (1983), tous deux �dit�s par les �ditions Naman (Canada), et une pi�ce de th��tre tourn�e � l��poque � la RTA intitul�e Asma. Elle �tait aussi membre de l�Union des �crivains alg�riens. Safia Ketou a chant� l�enfant et la nature, la tendresse et les arts. Elle a c�l�br� la paix, la libert�, la m�re et la terre. Elle a d�nonc� la mis�re, l�injustice, l�exploitation et le racisme. Elle a compos� pour les cinq continents parce qu�elle esp�rait qu�un jour la guerre dispara�tra, que la justice sociale sera un fait concret et que la fraternit� aura le dernier mot. Dans son recueil de po�sie Amie cithare, Safia se fait tout � la fois interpr�te et s�ur par la plume et par la pens�e de ses peuples, qu�ils soient chilien, palestinien, libanais ou autre, que l�oppression et l�injustice ont maintenus dans une condition de sous-humanit�. Tortures physiques et morales des prisonniers, angoisses �prouv�es dans les recoins les plus repoussants des bidonvilles, fiert� de la m�re du martyr, cris agonisants arrach�s par le napalm et les bombes incendiaires sont autant de souffrances pr�sent�es par l�auteure. Un autre recueil : La plan�te mauve et autres nouvelles, pr�sent� par l��diteur comme le premier �crivain alg�rien � avoir �crit des r�cits de science-fiction. L�ensemble des nouvelles est con�u comme une structure ambivalente : le v�cu et le fantastique tels Symphot�rapie ; la lune en flammes; Vika : reporter spatial ou encore La femme abstraite. Dans ces deux parties, c�est la lutte �ternelle entre le bien et le mal, le pass� et le pr�sent, la beaut� et la laideur. Native de A�n-Sefra, cette charmante ville qu�elle a tant ch�rie par ses �crits, un certain 15 novembre de l�automne 1944, Safia Ketou disparut tragiquement � l��ge de 45 ans au pont de T�lemly � Alger. Sa mort reste � nos jours �nigmatique, suicide ou assassinat. Sur les faits, certains ont avanc� la premi�re th�se. La deuxi�me hypoth�se est peut-�tre cr�dible, puisque selon son entourage, elle vivait la belle vie � Alger durant ces ann�es, et il n�y avait aucun �v�nement f�cheux, ni signes qui pouvaient montraient que sa vie �tait en p�ril. La bonne question : pourquoi s�est-elle d�plac�e au T�lemly pour se suicider ? Malheureusement, l�enqu�te n�a pas divulgu� tous ses secrets. Elle repose aux c�t�s de sa cons�ur Isabelle Eberhardt au cimeti�re Sidi- Boudjema� de A�n-Sefra. Elle reste �ternelle chez les Safraouis qui ont donn� le nom de Safia Ketou � une association � caract�re culturel qui d�fend, prot�ge et conserve le patrimoine culturel de la r�gion. Rendez-vous est donc pris pour la comm�moration du troisi�me colloque � l�occasion du 23e anniversaire de sa disparition.