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KIOSQUE ARABE
Les femmes d'antan, il y en a encore !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 02 - 2012


Par Ahmed Halli
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Pendant plus de deux d�cennies, nous avons servi d'exemple � ne pas suivre pour nos voisins tunisiens. Ils nous regardaient m�me avec un rien de condescendance, et l'air de nous dire que ce n'est pas en Tunisie que ces choses arriveraient. Ils en sont aujourd'hui � se poser les m�mes questions qui nous assaillaient il y a vingt ans, et � se demander de quoi l'avenir sera fait. Et nous voil�, chers amis tunisiens, � tenter de d�crypter notre avenir tr�s proche en lisant dans le marc de votre caf� et dans les lignes de vos mains lev�es au ciel en signe d'impuissance.
Certes, vous ne vous avouez pas vaincus, pas encore, il y a m�me du d�fi dans vos propos sur les plateaux de t�l�vision et dans les textes que ceux d'entre vous publient �a et l�. Mais, j'ai l'impression que cette �soci�t� civile�, qu'on pr�sentait comme un mod�le de modernit� et de la�cit�, se r�duit � vue d'�il et ressemble � un �Concordia� qui aurait �t� abandonn� par tous ses passagers avant le fatal �chouement. Comme nous ne sommes pas rancuniers, nous ne vous ferons pas l'affront de vous dire que ce qui arrive actuellement en Tunisie ne risque pas de se produire chez nous. Contrairement � ce que vous croyez voir, l'islamisme a d�j� triomph� chez nous, et en faisant l'�conomie d'une r�volution, � d�faut de nous �pargner l'effusion de sang. Pourquoi les islamistes feraient-ils la r�volution, avec l'aide de Sarkozy ou du Qatar, puisqu'ils n'ont m�me pas eu besoin de se pencher pour ramasser le pouvoir. Le pouvoir est venu � eux en se prosternant et en qu�mandant leur intercession en pr�vision du jugement dernier. Nous ne craignons pas les Fr�res musulmans puisqu'ils ont acquis le contr�le du FLN et de ses satellites cr��s pour quelques occasions �lectorales, celles qui profitent aux larrons. Les dirigeants du FIS dissous ? Pourquoi revendiqueraient-ils l'alternance puisque leur programme est appliqu� avec rigueur et constance ? Quant aux salafistes, ils sont l� pour jouer les �pouvantails et pour donner de la couleur dans les nuances du vert et du noir � notre paysage. On a m�me l'impression que les salafistes se sont d�connect�s, au propre et au figur�, de la maison-m�re, de �La Mecque� du wahhabisme. L'exemple le plus frappant nous a �t� offert cette semaine, avec deux fatwas, l'une �manant du domaine royal et l'autre des protectorats et officines ancillaires que l'Arabie saoudite entretient de par le monde. C�t� disciple, nous avons donc cette fatwa de l'in�narrable Cheikh Ferkous, notre fondamentaliste maison qui veut nous interdire de f�ter le Mouloud. Selon la sempiternelle argumentation, les f�tards du Mouloud ne seraient que de dangereux innovateurs, promis � la damnation �ternelle, et au mieux p�les imitateurs des chr�tiens et de leur No�l. Ce qui n'a pas manqu� de provoquer du p�tard chez les importateurs de mat�riels pyrotechniques et autres joyeuset�s explosives, qui se jouent des scanners et des fronti�res et ignorent de tels scrupules religieux. Les d�fenseurs du bruit et du fracas ont fait monter au cr�neau leurs th�ologiens attitr�s qui ont d�fendu la c�l�bration, sans proscrire clairement l'usage des p�tards. On ne se met pas � dos l'establishment des importateurs et autres affairistes lorsqu'on veut convaincre les Alg�riens de se rallier au rigorisme religieux, ce qu'ils feraient volontiers dans d'autres circonstances. Voil� pourquoi les salafistes alg�riens n'iront pas tr�s loin, sauf dans le jeu de r�les qui leur a �t� assign� par les ma�tres du genre. Toutefois, la Tunisie actuelle nous rappelle aussi notre p�riode h�ro�que, celle o� des femmes et des hommes �levaient la voix sans craintes et exprimaient leurs opinions en d�pit des menaces de repr�sailles. Sur ce point, c'est avec nostalgie, et une pointe d'envie qu'on regarde des femmes tunisiennes et arabes monter au cr�neau pour d�fendre leur libert� et celle des autres. Le 27 novembre dernier, l'universitaire Amel Grami publiait sur le site Al-Hiwar almoutamadine (Dialogue moderniste - http://www.ahewar.org/debat/nr.a sp), un article sur la violence postr�volutionnaire en Tunisie. Le lendemain, et sans lien apparent avec l'article en question, des salafistes ont investi la Facult� des lettres de Manouba (banlieue nord-ouest de Tunis) o� enseigne Amel Grami. Objectif d�clar� de l'action : imposer les �tudiantes en �niqab� dans les salles d'examens et interdire la mixit�. La m�me revendication des barbus lors d'op�rations similaires dans d'autres universit�s du pays. Contrainte de quitter la facult�, l'universitaire a �t� accompagn�e jusqu'� sa voiture par une troupe d'�tudiantes en niqab aux cris de �notre "niqab", c'est notre chastet�, esp�ce de prostitu�e�. Un �tudiant barbu a m�me menac� de la violer, raconte encore Amel Grami en ajoutant : �Si c'est cela votre d�finition de la prostitution, alors je suis une prostitu�e.� Ilhem Manaa, la Y�m�nite, va encore plus loin en remettant en cause la r�f�rence fondamentale des int�gristes, � savoir les Hadiths. Elle estime que si le Proph�te lui-m�me revenait, il ne se reconna�trait pas dans nombre de ces Hadiths, compil�s deux cents ans apr�s sa mort. �Et si malgr� tout, il continuait � ne pas s'y reconna�tre, les musulmans d'aujourd'hui le traiteraient d'apostat�, affirme-t-elle dans une s�rie d'articles sur Middle East Transparency. Plus pr�s de nous, l'�crivaine �voque le cas du livre de Brahim Fawzi La compilation de la Sunna, interdit dans certains pays arabes. �Pourquoi interdisent-ils un livre s'ils sont si confiants en eux-m�mes ? L'�glise catholique agissait ainsi au moyen-�ge, mais nous agissons de la m�me mani�re aujourd'hui, au XXIe si�cle�, �crit-elle. Elle cite encore l'exemple du Soudanais Hassan Tourabi, pourtant int�griste jusqu'au bout des ongles, et qui a �t� excommuni� par ses pairs. Simplement parce qu'il a os� dire que la femme pouvait prier c�te � c�te avec l'homme, et que certaines coutumes avaient fini par devenir sacr�es � l'usage. �Oui, ils ont excommuni� Tourabi, alors qu'il n'a pas reni� Dieu ni son Proph�te, mais ils l'ont excommuni� parce qu'il remettait en question leur vision de l'Islam. Une vision qu'ils ont �rig�e en objet de culte. Ils n'adorent pas Dieu, mais cet objet�, souligne Ilhem Manaa.


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