La campagne de d�nonciation de l�arrestation de Mourad Dhina s�amplifie. Des personnalit�s historiques se joignent aux ch�urs �plor�s qui couinent la fable du bon p�re de famille arbitrairement cibl� et ind�ment poursuivi. Un opposant, pr�tendument d�mocrate, qui ne parle de la d�mocratie, de la libert� et des droits de l�Homme qu�en ce qu�ils ouvrent �� tous� la voie de l�accession au pouvoir, sans aucun souci du sort qui pourrait �tre fait � toutes ces g�n�reuses valeurs, une fois que la toile de la n�buleuse islamiste sera �tendue sur l�Etat et la soci�t�. Il n�y a plus que du docteur parci, du docteur par-l� ! Comme si cela pouvait suffire � adoucir son image. Docteur�, Goebbels aussi l��tait. Et Dhina porte ce titre de mani�re aussi sinistre que l�autre. L�histoire regorge, malheureusement, d�esprits brillants qui ont mis l�intelligence, l��rudition et le savoir au service de la d�vastation et de la mort. Le pass� de son p�re, combattant et de commis de l�Etat, est mobilis� � la rescousse pour d�tourner de la seule chose qui compte dans le dossier de ce monsieur : sa responsabilit� de chef du FIS, et l�implication personnelle qu�il a pu ou pas avoir dans des actions terroristes en Europe ou en Alg�rie. Tout est fait pour faire accroire � l�arrestation d�un pauvre opposant expatri�. D�un prisonnier �politique�. Alors qu�� l��vidence, l�interpellation de Dhina ne peut tenir que de la conviction des autorit�s judiciaires fran�aises d��tre face � des �l�ments suffisants pour le confondre dans son activit� de chef terroriste. J�ai la �na�vet� de croire que la justice fran�aise ne s�actionne pas selon le bon vouloir des princes. Ceux qui forcent la caricature, pour masquer la diff�rence entre une justice institu�e en pouvoir s�par� et une autre aux ordres, en l�occurrence les soutiens de Dhina, ne font qu��taler leurs propres rapports fallacieux � la d�mocratie, aux valeurs r�publicaines et � la d�fense des droits de l�Homme. Ils excellent dans les proc�d�s qui proc�dent d�une ma�trise �prouv�e des techniques de d�sinformation, de conditionnement des opinions et d�intimidation des acteurs politiques. Sans des charges s�rieuses et largement document�es, il est inenvisageable (toujours cette m�me �na�vet�) que les juges antiterroristes fran�ais engagent leur notori�t� et leur cr�dibilit� dans une telle affaire. S�il y a des aspects politiques qui peuvent se rattacher � ce dossier, ils ne peuvent �tre, somme toute, que mineurs et ne se rapporter qu�� l�opportunit� de l�entame des poursuites et du choix du moment de le faire ; mais certainement pas de la consistance du dossier en lui-m�me. Ma na�vet�, par contre, ne va pas jusqu�� croire que ce dossier soit de confection r�cente ; qu�il n�ait pas �t� utilis�, d�abord, comme moyen de pression, ou encore qu�il soit unique en son genre. La vocation de ces dossiers, qui doivent moisir dans les tiroirs des antichambres politiques ou de services, ne devrait pas �tre de servir dans des tractations honteuses et obscures mais d�amener devant leurs juges tous les responsables de la guerre d�agression qui nous a �t� men�e. Dhina, pour en revenir � lui, tout fier qu�il f�t de ses �martyrs� nous raillait de pleurer nos victimes et de ne pouvoir les d�signer par autre chose que cette sombre et presque honteuse d�signation de �victimes�. Il disait : �Que ces intellectuels de gauche aient le courage d�assumer leur action. Qu�ils disent : nous nous sommes engag�s dans une guerre et certains d�entre nous l�ont pay�e de leur vie. Qu�ils en fassent des martyrs pour eux.� �Qu�ils en fassent des martyrs pour eux.� ! Nos morts, que Dhina nous conseille d��lever au rang de martyrs, le sont non seulement pour l�Alg�rie, mais pour l�humanit� tout enti�re. Ils le sont parce qu�ils ont fait face � la barbarie. Ils l�ont fait avec leurs plumes, leurs paroles, leurs combats d�id�es. Ils n�ont pay� de leur vie que leur d�termination � demeurer debout et � faire face � la b�te sanguinaire. Ils ont r�sist�, de cette r�sistance quotidienne qu��tait le refus de porter un accoutrement gommeur d�individualit� et de f�minit�, ou le refus de cesser de dispenser des cours dans une �cole, ou encore de refuser de se faire porteur de bombe malgr� soi. Mais il n�y a pas que les intellectuels, les femmes ou les simples citoyens. Il y a aussi ceux qui, militaires, membres des forces de s�curit�, ou Alg�riens volontaires, qui les armes � la main ont contenu la d�ferlante islamiste et r�duit ses pr�tentions. Les calculs des officines et des clans, s�ils ont compromis la finalit� de cette r�sistance, n�en ont pas chang� l�essence humaniste, ils ne pouvaient, ils ne pourront le faire. Il faut aussi rappeler ce qu��tait cette b�te, cette arm�e d�assassins, que Dhina a pu armer, soutenir et orienter. Ces monstres �taient des enfourneurs d�enfants, des �gorgeurs de vieillards, des violeurs, des criminels de guerre. Et tant pis pour ceux qui, par d�mocratisme de pacotille, se laissent aller � l�oubli ou � la d�n�gation et associent leurs noms � cette p�tition qui demande � soustraire un bourreau � la justice, d�Alg�rie ou d�ailleurs.