Les autorités suisses ont décidé de limiter les activités politiques de Mourad Dhina, militant du Front islamique du salut (FIS dissous), qui réside en Suisse depuis plusieurs années. Au terme d'une décision du gouvernement suisse prise mercredi dernier, il est interdit à M. Dhina de “faire de la propagande” depuis le territoire suisse et “de justifier, prôner ou soutenir l'usage de la violence”, sous peine d'être expulsé. M. Dhina a été élu le 6 octobre dernier à la tête du bureau exécutif national du FIS. L'Algérie a aussitôt protesté auprès de Berne faisant valoir qu'il ne pouvait y avoir de “tolérance particulière pour des gens impliqués dans des affaires de terrorisme”. Le représentant d'Alger à Genève a dénoncé “une perversion des règles du droit humanitaire international”, rappelant que son pays avait demandé, en décembre 2001, I'extradition de Mourad Dhina. “Le Conseil fédéral (gouvernement) ne saurait tolérer que le conflit opposant le gouvernement algérien au FIS soit attisé par des figures de proue du FIS vivant en Suisse”, a souligné jeudi dernier le ministère de la Justice et de la Police, dans un communiqué. Le gouvernement, poursuit-il, “n'admet pas que la sécurité intérieure d'autres Etats soit menacée directement ou indirectement depuis le territoire suisse”. Il a également été défendu à Mourad Dhina de “justifier, d'encourager ou de soutenir matériellement des actes relevant du terrorisme et de l'extrémisme violent qui visent à troubler l'ordre en Algérie”, et de confier de telles activités à des tiers. En 1998, le Conseil fédéral avait déjà émis une interdiction de même nature à l'endroit d'Ahmed Zaoui, un autre dirigeant du FIS, à l'époque actif en Suisse. La demande d'asile politique en Suisse de Mourad Dhina a été rejetée en 1996. Il est depuis toléré dans le pays, où il travaille en tant que consultant informatique.