Lorsqu�on emprunte la route de l�Edough qui monte en lacets successifs jusqu�au charmant village de S�ra�di, on a des vues panoramiques d�une beaut� exceptionnelle sur la ville d�Annaba et, plus haut, sur tout le golfe. Ce spectacle donne une id�e pr�cise de l�empreinte du b�ton sur toute l��tendue de la cit�. Le peu de verdure que l�on peut voir se limite � la vieille ville coloniale o� existent quelques espaces verts miraculeusement �pargn�s, et encore ! Ce sont, outre le cours de la R�volution, les deux ou trois jardins publics, souvent en piteux �tat. M�me ces parcs sont assaillis par le b�ton comme la �j�nina� en face de la da�ra o� kiosques, caf� et march� aux oiseaux bouffent l�essentiel de cet espace vert pourtant ridiculement exigu. Dans l�autre parc du Beaus�jour inf�rieur, on n�a pas trouv� mieux que d�installer une salle omnisports hideuse avec sa t�le ondul�e qui la fait ressembler � un gros hangar de bl�. Un jour, ils b�tiront m�me sur le cours de la R�volution ! Au cours des derni�res ann�es, tout espace vert est squatt� et des b�timents ont �t� affreusement dissimul�s derri�re des b�tisses construites � la h�te pour abriter diff�rents commerces. C�est le cas � Za�frania, o� les locataires ont vainement essay� de s�opposer � l��dification d�une habitation qui obstruait totalement la vue. Leurs banderoles, longtemps affich�es sur ce boulevard emprunt� par les cort�ges officiels (y compris celui du pr�sident de la R�publique) n�ont servi � rien. Les responsables locaux ont m�me permis � des gens influents de construire sur des cours d�oued (intersection boulevard Mohamed- Seddik-Benyahia et route de Sidi- A�ssa). Tout espace vert est la proie de tractations et la corruption fait des ravages. Des villas �R+1� deviennent �R+5� sans que les services d�urbanisme puissent intervenir. R�sultat des courses : le b�ton est roi. Les arbres sont abattus au vu et au su de tout le monde. Quand ce ne sont pas des officiers sup�rieurs ou des parents de hauts responsables qui s�accaparent de ces terrains, ce sont des promoteurs qui, au lieu de construire dans des espaces non bois�s, pr�f�rent toujours le c�t� nord, zone � forte plus-value immobili�re. Apr�s le massacre de la petite for�t d�eucalyptus centenaires pr�s du rond-point des Hongrois, il ne fait pas l�ombre d�un doute que la prochaine cible sera cette bande qui s�pare la cit� de la police Za�frania de la voie rapide qui m�ne aux plages. Les habitants doivent, d�s maintenant, s�organiser en comit� de sauvegarde de ces espaces et exiger qu�ils soient transform�s en jardins d�agr�ment. Enfin, le comble vient d��tre atteint avec ce v�ritable crime contre la nature qui a commenc� la semaine derni�re sur les hauteurs des B�ni M�haffeur, au niveau du rond-point de la route de S�ra�di. On ne sait pour quelle raison, des bulldozers et des engins de toutes sortes se sont attaqu�s aux arbres qui n�ont trouv� aucun d�fenseur pour les prot�ger contre l�avidit� des copains des responsables locaux ! Annabis courageux et sinc�res, o� �tes-vous ? Y a-t-il encore une soci�t� civile dans cette ville ou est -ce que tout le monde s�est couch� devant Monsieur Dinar et Madame la matraque de la police ?