Derni�re trouvaille des massacreurs de la nature : b�tonner les plages ! Et pas n�importe laquelle. Depuis quelques jours, la fameuse plage Chapuis de Annaba fait l�objet d�un outrage unique dans les annales. Pour on ne sait quelle raison, une entreprise est en train de couler du b�ton sur toute la largeur de la plage, sur une largeur d�passant les deux m�tres. D�ici la fin des travaux, qui sont men�s � un rythme acc�l�r�, il ne restera pas grand-chose du site, r�duit � un long et �troit couloir de sable. La belle plage qui a r�sist� � tant d�agression par le pass� ne pourra plus accueillir les milliers d�estivants qui la prennent d�assaut chaque �t�, ni toutes les colonies de vacances qui la pr�f�rent pour sa proximit� des centres d�accueil et la s�curit� qui y r�gne de nuit comme de jour. Et lorsque la police, la protection civile, la khe�ma venue du Sud, ainsi que les aires de jeux du minist�re de l�Environnement s�y installeront, les baigneurs n�auront plus qu�� chercher ailleurs un rivage plus accueillant. Ce v�ritable crime contre la nature est le dernier d�une s�rie d�agressions qui ont transform� Annaba en une ville grise, bouff�e par le b�ton. Les dizaines d�eucalyptus centenaires du rondpoint de Bouhdid ne sont plus que quelques arbres � r�sister � l�avance du b�ton. Du c�t� de Sidi Achour, la construction des cit�s AADL s�est faite au d�triment de la belle for�t qui oxyg�nait cette partie de la ville. Il est utile, d�s maintenant, de lancer un plan de sauvetage de ce qui reste du boisement ! Depuis l�ind�pendance, on ne compte plus les agressions commises contre les espaces verts. Les superbes jardins publics laiss�s par la colonisation ont subi d�gradations et d�tournements : une salle omnisports affreuse, monstruosit� de t�le ressemblant � un d�p�t de c�r�ales, a �t� install�e dans le beau jardin jouxtant le stade v�lodrome et la c�l�bre �Djenina� faisant face au cin�ma �Rex� est assaillie de caf�s, de kiosques et d�espaces commerciaux. Dans toute la ville, chaque parcelle non construite est �happ�e� par la machine � pondre des �villas� affreuses, cubes de b�ton sans g�nie construits selon la formule des garages + 3 ! Annaba est la seule ville du pays o� des constructions �licites� surgissent dans les espaces verts des cit�s d�habitation. Au niveau de Za�frania, les locataires d�un immeuble ont eu la mauvaise surprise, en ouvrant leurs fen�tres, de tomber sur un chantier de construction d�une b�tisse qui allait leur boucher totalement la vue. Ils ont �crit, gueul�, d�ploy� des banderoles� Rien n�y fit car, dans la ville o� la loi appartient aux plus forts, les faibles n�ont qu�� courber la t�te ! L��pisode de la plage �Chapuis� est un chapitre de plus � inscrire dans le lot des crimes qui ne se comptent plus et que personne n�ose d�noncer. Heureusement que juste � c�t�, des femmes et des hommes courageux ont pris leur responsabilit� pour dire �NON� au ministre Amar Ghoul et � une soci�t� japonaise pour leur plan effrayant visant � porter un coup d�cisif � la faune et � la flore du parc naturel d�El Kala. Qui sauvera Chapuis ?